fracturation des sociétés

  • La fracturation en innombrables éclats, des sociétés d'aujourd'hui dans le monde

    ... Aussi loin que l'on porte le regard vers le passé, jusqu'au Paléolithique Supérieur par exemple (l'on pourrait même remonter encore à plus loin)... Le monde dans lequel on vivait "ressemblait à quelque chose"...

    Ainsi le temps des premières grandes civilisations, du Moyen Age, de Louis XIV, de la Révolution française, du Directoire, de Napoléon, de Louis Philipe, du Second Empire, de la Troisième République et jusqu'à De Gaulle, Mitterrand, Chirac...

    Jusque dans les années 2001 à, disons, 2007/2008... C'est à dire tant qu'on n'avait pas passé 2010, que l'on ne s'était pas dilué/dissous dans les années 2012, 2013, 2014 et à plus forte raison 2015 et les années qui vont venir... Le monde "ressemblait à quelque chose"...

    Certes ce "quelque chose à quoi ressemblait le monde", n'était pas, n'avait jamais été d'ailleurs, un "modèle de civilisation, de société, de régime politique"... et avait en lui et à travers les évolutions, un sens qui pouvait être contestable... et qui d'ailleurs fut souvent contesté, voire réorienté dans un autre sens... Un sens suivait le sens précédent, mais il y avait toujours un sens...

    Aujourd'hui, et cela depuis 2007/2008 et avec une accélération accrue depuis 2011, avec les "révolutions arabes", les guerres de Lybie, de Syrie, les extrémismes exacerbés, la fracturation en innombrables éclats de toutes les sociétés... et, dans le "maelstrom" ou le "bouillon de culture" d'internet, des réseaux sociaux ; dans un bruissement, un vrombissement, un ensemble hétéroclite de sons assourdissants, dans une cacophonie démesurée... Le monde "ne ressemble plus à rien"... Le monde est à la fois occulté et occupé (occupé ou plus exactement "avalé, déféqué, pollué, dilué, alchimisé") par des entités... Et ces entités sont par exemple, des assemblées d'actionnaires, des "groupes", des "consortiums" qui n'ont plus de "nationalité" du fait qu'ils sont "internationaux"... des entités composées de gens que l'on ne peut pas identifier et encore moins atteindre, approcher...

    Ce qui caractérise le plus, je crois, le monde d'aujourd'hui, c'est la fracturation en innombrables éclats de toutes les sociétés de tout "ordre" (ordre politique, économique, culturel) ; la dispersion et en même temps le crissement des éclats entre eux, lesquels éclats se fragmentant encore en éclats plus petits... La poussière qui en résulte, de cette fragmentation, dans ses tourbillonnements en tous sens, tient lieu d'atmosphère, de ciel, d'espace, désormais... Mais n'est pas, ne peut être le ciel sous lequel on avait depuis toujours respiré... Le ciel qui avait fait fondre des tempêtes parfois effroyables, le ciel qui était le ciel dans toute sa nature, le ciel sous lequel les humains avaient toujours vécu sinon survécu tout au moins...