feux de la rampe

  • Ces Grands Immortels, suite ...

    ... De tous ces "Grands Immortels" (écrivains, acteurs, chanteurs...) qui ont traversé le 20 ème siècle et dont certains, rares à vrai dire,  sont encore en vie en 2014 ; ceux qui m'ont le plus impressionné, pour lesquels j'ai toujours eu une prédilection, une préférence, et qui en moi ont fait vibrer une corde sensible (en général mais pas toujours forcément cependant) ; ce sont ceux qui sont "sortis de rien", qui furent des enfants de pauvres ou d'immigrés, et qui au début et durant une partie de leur vie, de leur jeunesse, ont mangé de la vache enragée, inconnus, rejetés qu'ils étaient, et sur lesquels aucun producteur, aucun éditeur, aucun réalisateur ne misait... Jusqu'au jour où enfin, ils ont réussi à émerger, de quelque cabaret parisien, de quelque scène, ou par quelque premier livre écrit, remarqués puis introduits dans le milieu par un personnage influent, un autre artiste, écrivain, homme de cinéma, de théâtre, producteur... Et que commençait pour eux, une plus ou moins longue ascension vers les sommets de la gloire...

    On ne peut pas dire que ceux là, de ces "Grands Immortels", soient légion ! Mais ce sont bien ceux là (et en ce sens je suis sûr que beaucoup de gens me rejoignent) pour lesquels j'ai, disons, une nette préférence, une plus grande admiration voire vénération...

    Mais je le répète : "pas forcément toujours", parce qu'en fait, la personnalité, la vision du monde, la dimension humaine, au delà et indépendamment du talent réel, tout cela entre pour partie dans cette prédilection, dans ce ressenti que je peux avoir...

    Cela dit, je pense à tous les "autres" : ceux qui sont ou furent des "fils et des filles de ... " et dont les parents sont du milieu, dont le père ou la mère est, était déjà un "Grand Immortel", un artiste, un acteur célèbre... Ceux là, sont nés dans la place on va dire, et d'emblée ils ont baigné durant leur enfance puis leur adolescence sous les feux de la rampe et leur environnement c'est celui dans lequel vivent leur père ou leur mère et parfois leurs deux parents ensemble. Ils ont fait forcément, comme un train sur des rails, l'école qui correspondait au mieux à la voie qu'ils cherchaient, que ce soit dans le cinéma, le théâtre, la scène, la chanson, l'humour ; et, même s'ils ne se sentaient pas destinés comme leur père ou leur mère à suivre le même chemin dans la même voie, ils ont pu "se faire" dans un autre domaine, différent de celui de leurs parents...

    Et là, en disant ce que je dis, il me vient une question, une question sensible on va dire :

    "Comment un fils de..., une fille de..., un né dans le milieu avec tout l'environnement favorable et pour... S'assume-t-il lui-même, conscient qu'il ne peut qu'être, de sa condition de fils de..., de fille de..." ?

    J'imagine (ou je pressens) que "cela ne doit pas être évident", d'être le fils ou la fille d'un "Grand Immortel", d'un grand artiste ou écrivain ! Pas évident de devoir s'assumer en tant que tel, conscient du fait que sans le succès du père ou de la mère, sans l'environnement pour, il en  aurait été tout autrement, sans doute rien de tout cela, une traversée de  désert, un "no man's land" d'anonymat, d'insuccès, de non reconnaissance, d'indifférence... Et j'essaye d'imaginer ce qui peut alors être ressenti par cet "héritier bénéficiaire" on va dire...

    Qu'en pensez-vous ? Y avez-vous déjà pensé ?