dérision

  • La dérision

    … La dérision est un défi au malheur, à la mort, à tout ce qui nous pourrit la vie qui vient du dedans de la bulle en laquelle on est enfermé, qui vient aussi de tout l’en dehors de la bulle…

    La dérision interpelle le sacré et tout autant, le pas sacré…

    Le « dérangement » que cause la dérision n’est en fait, autre que cette sorte d’étonnement qu’il suscite en renversant des barrières bien que l’on ne puisse passer, l’entrée nous étant interdite…

    La dérision c’est une forme de résistance à la chienne du monde, et même, plus encore que de la résistance, une forme de terrorisme.

    La dérision c’est les mots contre les maux, et quand les mots ne viennent pas, c’est le regard porté sur ce qui se voit, qui vitrifie les maux…

    La dérision enfin, poussée dans ses derniers retranchements, c’est l’autodérision lucide et délibérée, qui tord les bâtons ferrés des assaillants avant même que ces bâtons soient levés pour frapper…

     

     

  • "Elle a fait son oeuf, la poule" !

    ... Il y a -je trouve et je le dis- une certaine indécence à "cocoricoher" sur la Toile, à "y aller de sa petite musique du jour", à produire son "scoop du jour" (par exemple la photo de famille au départ d'une croisière Costa ou MSC en Méditerranée, ou "sa pomme en une réunion pour fêter ceci/cela")... et à faire toutes sortes d'annonces d'événements personnels particuliers... Le jour même où une catastrophe s'abat sur plusieurs villages, où près de chez nous des gens souffrent, perdent tout ce qu'ils possèdent, voient leur maison s'écrouler, meurent ou voient mourir un proche...

    Oui, une certaine indécence !

    Comme si l'on ne pouvait pour un temps, ne serait-ce que durant une journée, à la connaissance d'une catastrophe qui frappe une population dans notre pays ou dans une région proche... "fermer le cinéma" !

    Certes la poule chez le voisin dans le coin de jardin clôturé où elle gratouille du matin jusqu'au soir, de son bec ; dès qu'elle fait son oeuf, elle chante, qu'il pleuve qu'il vente qu'il fasse soleil -sauf tout de même sous l'orage...

    Et c'est bien cela, il faut le dire c'est la vérité : l'orage pète, la grêle s'abat, des toitures s'envolent quand passe la tornade, une vieille dame, un petit enfant sont emportés dans le flot furieux d'une rivière en crue... Mais la poule à deux pas du lieu où pète l'orage, toute gaillarde qu'elle est, elle fait son oeuf et y va de son cot'cot' codec" !

    C'est vrai, qui n'a point "son oeuf à faire" !

    Cependant, le poète, l'écrivain, l'artiste, et plus généralement celui ou celle qui donne ce qu'il a de son mieux autour de lui quand il le peut... Et cela d'autant plus qu'il est un témoin de son temps, ne cesse de s'exprimer, de produire... En dépit de ce qu'il y a de vain et de dérisoire en ce monde...

    Je vous demande pardon pour "l'oeuf" qu'est ce texte que je viens d'écrire...