déclin

  • Une révolution qui s'imposerait ...

    … Mais qui « par les temps qui courent » est très loin de se faire et ne fédère d’ailleurs pas grand monde…

    C’est une révolution dans la manière de s’exprimer sur la Toile (réseaux sociaux, blogs, et plus généralement, tout écrit ou commentaire posté)… Qui enfin, « mettrait à mal » l’orthographe simplifiée, les règles grammaticales modifiées, les verbes conjugués aux temps les plus courants, les difficultés du langage aplanies, les nuances effacées, un vocabulaire réduit à un lexique de moins de 500 mots… Dans d’ailleurs non pas seulement le Français mais dans toutes les langues parlées et écrites dont l’Italien, l’espagnol, l’anglais, l’allemand qui sont les langues les plus employées dans le monde (avec le Mandarin ou Chinois)…

    Je ne sais pas si en Arabe, Hébreu, ou dans certaines langues slaves ou orientales, l’on pratique sur la Toile un langage écrit aussi simplifié et réduit que dans les langues latines…

    Autrement dit dans le monde communiquant d’aujourd’hui y compris les journalistes et bon nombre d’intellectuels médiatisés que l’on voit apparaître sur les plateaux de télévision, quel que soit le pays d’origine, il n’y a plus grand monde qui s’exprime dans les règles intemporelles de l’orthographe et de la grammaire de son pays ; certains signes, transcriptions devenant même communs à des langages de pays différents (d’où la mondialisation des « smiles » ( émoticônes) petites figurines très schématisées pour exprimer des sentiments, des émotions, des réactions à chaud)…

    Il faut donc que « tout le monde comprenne, puisse suivre »… Alors simplifions, réduisons au maximum ! … Et tant pis pour l’évolution de la pensée « construite », pour la réflexion développée ; la pensée et la réflexion s’effaçant devant l’émotion du moment, devant l’effet d’image produit, devant des formules « toutes prêtes », de « tout venant » (en général de 3 ou 4 mots)… !

    À quand une révolution pour « foutre en l’air » toute cette médiocrité, toute cette vulgarité, toutes ces banalités… Et, il faut le dire aussi, tous ces « effets spéciaux de langage et d’écriture » qui impressionnent, séduisent et « trompent sur la qualité de la marchandise » !

    Les enfants de 1948, de 1980, de 2010… Ne connaîtront jamais de leur vivant, « cette révolution là », de l’expression écrite… Déjà, les écoles actuelles n’y préparent pas !

     

     

  • Vers un déclin de la capacité à imaginer ?

    … La robotique, l’intelligence artificielle, les automatismes, tout ce qui repose, fonctionne sur des programmes élaborés, des logiciels, des applications, des suites intégrées de fonctionnalités diverses, pour par exemple jouer à des jeux vidéos entre plusieurs partenaires, effectuer certains travaux et calculs, gérer les activités au niveau de la vie quotidienne (appareils ménagers, robots pour cuisiner, commandes diverses pour objets connectés – domotique - etc.)… Ainsi que, sur un ordinateur, un smartphone ou une tablette, tout ce que l’on recherche et consulte, avec Google notamment où l’on “trouve tout” , sans compter Wikipédia et autres encyclopédies numériques (qui contribuent à l’atrophie de la capacité mémorielle) … Sans compter encore ce qu’il est convenu d’appeler le Télétravail (fonctions, services, emplois, que l’on peut exercer chez soi depuis un ordinateur connecté internet haut débit)…

    Tout ce qui organise par automatisme et intelligence artificielle la rationalité, la pensée, le raisonnement en les rendant entièrement dépendants de la robotique…

    Ferme les portes de l’imagination, réduit considérablement la capacité “spécifiquement humaine” à imaginer…

    Et cela est d’autant plus préoccupant, que dès le plus jeune âge, dans la mesure où l’enseignement (l’école) prépare à ce conditionnement à la robotique ; les enfants dès leur entrée en milieu éducatif scolaire, deviennent incapables d’imaginer par eux-mêmes – par exemple une vache broutant dans un pré, une poule couvant des œufs, ou pire encore, concevoir dans leur esprit, le déroulement d’une histoire imaginaire avec ce que l’on appelle un scénario, des personnages, des situations…

    La capacité à imaginer, n’est pas innée – ou, si elle peut l’être, elle procède d’ “un don naturel” dans ce que ce “don naturel” a de “germe” en lui (ce qui fera un artiste, un créateur, un découvreur, un écrivain, un poète, un musicien)… tout cela que l’apprentissage, l’expérimentation, la maîtrise, par la présence active d’éducateurs, va développer au fil des années…

    La capacité à imaginer n’est donc pas forcément innée (en fait elle ne l’est que rarement, exceptionnellement, innée)… Mais elle entre chez l’enfant, chez l’adolescent, chez l’adulte ; par transmission, par incitation, par communication des personnes qui la portent déjà en eux…

    D’où l’importance, le rôle, que ces personnes ont à jouer… Et de leur nombre… Parce que plus ces personnes pouvant transmettre et inciter se font rares, plus l’enfant, l’adolescent, puis l’adulte verra réduite sa capacité à imaginer…

     

    Quelle société, quelle civilisation, demain, d’ici deux à trois générations ? Quel monde que celui de la deuxième moitié et de la fin du 21 ème siècle ? Si la capacité à imaginer disparaît du fait de la pression, de l’emprise, de la domination par l’intelligence artificielle, par les robots pour tout dans la vie quotidienne, dans les activités, le travail, les loisirs (mais quels loisirs?)…

     

    La technologie, le numérique, la robotique, les ordinateurs, et leurs immenses capacités… Tout cela ne peut-il pas être conciliable avec ce qui demeure inhérent à la nature même de l’humain, qui ne peut disparaître, qui est inviolable… À moins de le laisser s’abandonner, de se le faire par démission, remplacer par l’intelligence artificielle ?

     

    Dans un tel contexte prévisible de déclin de la capacité à imaginer, dans le monde “déshumanisé” de demain, des nouvelles générations de femmes et d’hommes (actuellement depuis 2010 à 2021 des enfants)… Quel lectorat, quelle audience, quelle portée, quel impact, culturellement et relationnellement parlant, pour par exemple des écrivains, des poètes, des artistes ou des penseurs d’aujourd’hui qui ne sont pas “spécialement connus” et qui déjà ne suscitent que de l’indifférence et du désintérêt ? … Et qui, dans 20 ou 30 ans, seront tombés dans un oubli total ?

    Qu’attendre de générations à venir (donc déjà des enfants d’aujourd’hui, de moins de 15 ans) qui seront conditionnés par la robotique, l’intelligence artificielle, incapables d’imaginer par eux mêmes quoi que ce soit, dont les émotions seront formatées, gérées, conditionnées ?

    Il ne ferait pas bon aujourd’hui, d’être l’équivalent d’un Albert Camus (écrivain) ou d’un Albert Londres (journaliste de reportage) ! … Il y a d’ailleurs de quoi s’interroger sur le fait de se sentir “témoin de son temps” et de s’exprimer en tant que “témoin de son temps” dans son écriture, sa parole, sa grammaire et son vocabulaire”!

    À quoi bon ? C’est triste, dramatique à dire… Et à vivre…

     

    C’est bien là, de ma part, j’en conviens, un constat – et une réflexion – “assez pessimiste” pour les années à venir de ce siècle qui ne ressemble à aucun autre précédent, où l’on voit “tout partir en javel” et en robotique ! … Mais bon, la réalité ça n’a jamais fait dans la dentelle ni dans le bizounours pernoëllique ! Ni non plus dans un certain “intellectualisme progressiste de rêveurs et d’illusionnistes” !