dans 50 ans

  • "Comment ça va se goupiller l'affaire là ?" ...

    ... Ne plus être témoin de ce qui dans l'avenir sera et se fera... Pour un grand curieux, pour des yeux qui se portent sur la ligne d'horizon et cherchent à voir ce qui est au delà ; parce que l'on doit disparaître... C'est cela, ce qu'il y a de plus terrible, de plus inacceptable, de plus frustrant, dans la certitude de la mort...

    Est-ce que pour le fataliste, pour celui qui trouve tout normal, pour celui dont son jardin lui suffit, est-ce que pour le soumis, pour celui qui n'est pas trop curieux, pour celui qui ne se pose guère trop de questions au sujet de ce qui un jour sera ou se fera... La certitude de la mort est aussi terrible ?

    Pour le curieux, le témoin encore vivant de tout ce qui se passe, pour les yeux qui n'ont de cesse de scruter la ligne d'horizon afin d'essayer d'apercevoir ce qui est au delà... Il n'y a que l'imaginaire, l'idée que l'on peut se faire, du "comment cela sera" lorsqu'on ne sera plus là en ce monde... Et c'est d'aujourd'hui, sur la base de tout ce que l'on sait, de tout ce que l'on voit se faire et évoluer, du monde en lequel on vit ; que se fondent notre imaginaire et l'idée que l'on se fait du monde dans lequel on ne sera plus...

    Quand j'ai devant moi un enfant de cinq ou de six ans, ou une jeune personne de 30 ans ; je me dis que cet enfant, que cette jeune personne, vieux qu'ils seront dans des années où je serai mort, verront ce que je ne verrai pas...

    J'ai la curiosité très forte de savoir ce que le monde deviendra... Autant dire (façon de parler) : "comment ça va se goupiller l'affaire là ?" (l'affaire du monde des humains) ...