connaissance

  • Les savoirs ne se réduisent pas à une accumulation d'informations

    … L’internet a modifié notre rapport à l’information, à la connaissance et au savoir, en ce sens que l’accessibilité immédiate à de gigantesques quantités de données, que la circulation massive de ces données dans tous les domaines ; nous ont éloignés de la manière dont auparavant nous acquérions et maîtrisions les savoirs, depuis des milliers d’années, voire depuis l’origine des sociétés humaines, au fil des générations par transmission des savoirs…

     

    Et cela d’autant plus que les milliards de données qui circulent et sont immédiatement accessibles, en quelque domaine de savoir, de connaissance que ce soit, ne sont ni triées, ni indexées, ni classifiées, ni organisées, ni critiquées, et ne font jamais l’objet d’analyse de contenu, d’étude comparative, et par là même n’incitent pas à raisonner, à penser et encore moins à mémoriser ce que l’on apprend ainsi, en cliquant sur des liens dans des pages de Google et autres moteurs de recherche…

     

    Le savoir, la connaissance, ne se réduisent pas à de l’accumulation d’informations, de réponses obtenues à ce que l’on recherche dans tel ou tel domaine… D’ailleurs, tout ce qui ainsi s’accumule ou se superpose ou s’ajoute à tout ce que tel ou tel jour on a trouvé, ne fait que passer, que filer sans laisser la moindre trace, la moindre empreinte et n’a donc aucun impact durable…

     

    Et, étant en cas de besoin, immédiatement retrouvable, dans la même démarche qui consiste à inscrire dans une barre de texte en quelques mots, ce que l’on recherche ; l’information ou la réponse que l’on a obtenue précédemment, et que l’on récupère de nouveau, ne nécessite pas que l’on mémorise, que l’on se souvienne…

     

    Tous les savoirs – scientifiques et autres, dans tous les domaines – se constituent à l’occasion d’échanges, de rencontres, de discussions, de vérifications, de réflexions entre plusieurs personnes, d’expériences vécues, de comparaisons… En somme dans un rapport de relation où chacun des intervenants apporte à l’autre quelque chose qu’il sait et maîtrise…

     

    Google, les moteurs de recherche, les technologies du numérique, l’internet, les automatismes, les centrales de données… N’apporteront jamais ce que peut apporter un rapport de relation d’une part, et ce qu’apportait – avant l’internet et le numérique – la manière dont nous acquérions et maîtrisions les savoirs, d’autre part…

     

    Et, si l’automatisation et le numérique nous éloignent de la manière dont nous acquérions et maîtrisions les savoirs, alors c’est la délégation des savoirs et des décisions aux machines sous forme de procédures, de programmes, de logiciels… Qui s’impose et devient, aux mains des « grands concepteurs et dirigeants dans l’ordre du monde » la puissance dominante par excellence…

     

    Bienvenue dans le siècle 21 des nouvelles puissances dominantes… Et dans le remplacement de la personne humaine par l’individu « objet consommateur »…

     

     

  • La connaissance scientifique ne peut être remise en cause par la religion

    … Il est absolument scandaleux, inacceptable, révoltant, que la connaissance scientifique puisse être remise en cause par la religion, et que des partis politiques complaisants notamment avec l’Islam, aient dans leurs rangs des élus qui admettent la remise en cause de la connaissance scientifique par les religions, en particulier par l’Islam, mais en réalité par toutes les religions…

    Il devrait être totalement inenvisageable (et interdit formellement) que dans les écoles et les collèges, l’on puisse encore au 21ème siècle technologique et des dernières découvertes scientifiques sur l’origine de la vie sur Terre, laisser dire par des jeunes en plein cours, à un prof d’Histoire ou de Sciences « Monsieur – ou Madame, c’est Dieu qui a créé le monde » !

    D’ailleurs, la religion en plus de nier la science, nie la culture, l’art et la littérature dans la mesure où ces dernières ne font pas l’éloge de Dieu et de l’« œuvre de Dieu créateur »… Comme si tout le beau, le vrai, ne devait que procéder de Dieu, et que seul Dieu, sa parole et son œuvre, et que la Bible et le Coran, tout cela serait LA culture, LE modèle, L’art (comme avant l’époque de l’âge classique artistique et littéraire du 17 ème siècle où depuis le haut Moyen Age tout l’art, la musique, la peinture, la sculpture, la poésie, la littérature, tout « tournait » et était articulé sur Dieu et le Sacré ! ( Merde!)

     

     

  • L'inconscient échappe-t-il à toute forme de connaissance ?

    … De quoi, déjà – première question – est fait l’inconscient ? Et, consécutivement – deuxième question – de quoi est faite la connaissance ?

     

    L’inconscient n’est-il pas une “forme” de connaissance ? Assurément, naturellement, il en est bien une : celle de tout être vivant, détenteur de cette “connaissance” sur cette planète, la Terre… Ou ailleurs, dans l’univers, sur quelque autre planète…

    Et cette “forme” de connaissance qu’est l’inconscient, qui n’a rien à voir (ne peut se comparer) avec la connaissance au sens où nous entendons la connaissance en tant qu’humains ; “fonctionne” telle une “mécanique” animée d’énergie et qui est d’une complexité en évolution constante et sans doute qui s’accélère à mesure que le temps passe…

    L’on pourrait dire que dans l’inconscient en tant que “forme de connaissance”, il y a une énergie pouvant être de l’intelligence… Une intelligence propre aux êtres vivants, qui anime les êtres vivants, toutes les fonctions, toutes les structures tout ce qui fait les êtres vivants, ce qui détermine leur existence, leur évolution, leur mode de vie en rapport avec l’environnement dans lequel se trouvent les êtres vivants, dans la relation qui les lie, les associe, ou les oppose entre eux…

    L’inconscient, concernant l’ensemble des êtres vivants, concerne donc l’être humain puisque l’être humain est un être vivant parmi tous les autres…

     

    La connaissance au sens où nous l’entendons et la définissons, en tant qu’humains, n’est pas, cette connaisssance là, une connaissance “innée”, mais une connaissance qui s’acquiert… Mais en étant à l’origine, dès même la conception avant la naissance (fœtus), comme un grain de blé constitué de tous les éléments nécessaires à sa germination, puis à son développement…

    Et c’est l’environnement extérieur, au tout début, le plus proche, et ensuite s’étendant, qui apporte ce qui va peu à peu, entrer dans la connaissance.

     

    Le cerveau de l’être humain, de l’espèce “Sapiens” (la seule et unique espèce humaine sur notre planète depuis environ 35 000 ans, soit après la disparition de la deuxième espèce humaine qu’était celle des Néandertaliens) comporte en sa partie frontale le “centre de gestion” de la connaissance qui s’acquiert et qui donc, définit ce qu’est la connaissance humaine, ce qu’implique la connaissance humaine (dont la faculté d’adaptation, d’imaginer, de penser, de réaliser, d’analyser, de savoir, de créer, de transformer, de fabriquer)…

    Si l’être humain, l’espèce Sapiens, n’avait pas eu suffisamment développée cette partie frontale du cerveau, siège de la connaissance qui s’acquiert, il aurait, comme les Néandertaliens, disparu, sans doute “un peu plus tard” … Quoiqu’il disparaîtra inéluctablement… Peut-être laissant la place à une autre, à une nouvelle espèce humaine dont on pourrait penser que la partie frontale du cerveau serait plus développée encore que celle de Sapiens…

    Le cerveau humain comporte aussi, mais dans sa partie arrière, tout comme le cerveau d’autres espèces autres qu’humaines, tout comme le cerveau des Néandertaliens, le “centre de gestion” de l’inconscient ( de l’inné, du transmis génétiquement ), le “centre de gestion” en quelque sorte, de l’intelligence innée, naturelle… Autrement dit la connaissance intuitive, non consciente mais réelle, naturelle…

    L’être humain de l’espèce Sapiens est le seul être vivant à avoir la partie frontale du cerveau, aussi développée… Quoique la différence ne doit pas être si importante que cela, lorsque l’on la compare avec celle par exemple, des chimpanzés ou des grands singes, ou encore à bon nombre de mammifères (chiens, chats, porcs, rats, entre autres)…

     

    … À la question de savoir si l’inconscient échappe à toute forme de connaissance, je ne vois pour toute réponse que celle ci :

    l’inconscient et la connaissance sont liés. Mais le lien est davantage, bien davantage, un lien de complémentarité, que de dépendance…

    Ou pour formuler autrement :

    L’inné – le transmis génétiquement – le “capital naturel” – l’intuitif – le “bagage” – d’une part ; et ce qui s’acquiert – les savoirs – ce qui s’apprend – ce qui nécessite de la pratique et de la maîtrise et de l’expérience, d’autre part… Sont liés. Mais le lien est davantage un lien de complémentarité que de dépendance…

    Et c’est le lien de complémentarité, selon sa “teneur”, sa résistance, sa force, qui détermine ce que l’on appelle le “destin” (le devenir) de l’espèce, d’une espèce…

     

  • La Connaissance et les écoles de pensée

    … La connaissance pure, faite de tout ce qu’elle contient dans sa réalité, dans sa diversité, dans sa complexité ; dans ses acquits tout comme dans ce qu’il reste à découvrir, à appréhender… N’est pas compatible avec les écoles de pensée.

    Car les écoles de pensée dénaturent la connaissance en ce sens qu’elles se fondent sur l’interprétation du contenu ou plus exactement des contenus, de chacun des contenus…

    La connaissance pure est Une et indivisible dans son ensemble, et chacun de ses contenus est relié aux autres contenus, et il existe comme un principe mécanique, une intelligence, une logique, une interdépendance, une interaction entre les contenus, entre chaque élément du contenu, et jusqu’entre les plus petites parties de chaque élément…

    Les écoles de pensée décomposent les contenus, les éléments des contenus, et jusqu’aux parties des éléments ; en quelque sorte les écoles de pensée isolent chacun des contenus, des éléments, des parties d’éléments, afin de mettre en valeur ce que propose l’interprétation…

    Les écoles de pensée sont la négation de l’unité et de l’indivisibilité, la négation du principe de relation, d’interdépendance et d’interaction des contenus, des éléments et parties d’éléments…

    La mise en valeur de ce que propose l’interprétation, et qui va jusqu’à faire du chemin de la connaissance une voie de passage obligé et balisé ; change radicalement la donne en matière de communication échange des savoirs, et donc, de la connaissance (des acquits de la connaissance tout comme de ce qu’il reste à découvrir, à appréhender, de la connaissance)…

     

    La connaissance pure, faite de tout ce qu’elle contient, de ce qui est acquis par l’apprentissage et par l’expérience, par le “vécu”… Doit être transmise, communiquée , sans les écoles de pensée…

     

    … En “parallèle” pour ainsi dire, avec les écoles de pensée, n’y – a – t’il pas les écoles d’idéologies – entre autres politiques, économiques et sociétales – et… Les écoles de religion ?

     

    … Soit dit en passant un “vrai croyant” – pour autant que “vrai croyant” ça veut vraiment dire quelque chose – quel regard porte – t – il sur les écoles ? Quelle idée se fait-il de ce que pourrait penser un dieu, un créateur, des écoles ? (et des religions) …

    Et… Un scientifique, un chercheur, un “pur” on va dire, qu’il soit croyant (il y en a) ou athée ; quel regard porte – t -il sur les écoles des savoirs ?

     

     

  • Pensée du jour, 16 juillet

    La peinture, la musique, le chant, la beauté, la poésie, la littérature, la culture, les artistes, les écrivains, l’amour… Tout cela ne suffit pas pour que le monde change en mieux, ne refait pas un monde…

    Mais rien de tout cela n’est impuissant, sans résultat, sans effet… Sauf peut-être lorsque ce sont les agressifs, les arrogants, les crispés, dans l’ignorance, le mépris et le parti pris, pour les uns ; dans une connaissance incomplète et des certitudes qu’ils se font, pour les autres… Qui mènent la danse…

     

  • Le premier homme, d'Albert Camus

    Le premier homme

     

    " Mais il s'était évadé, il respirait, sur le grand dos de la mer, il respirait par vagues, sous le grand balancier du soleil, il pouvait enfin dormir et revenir à l'enfance dont il n'avait jamais guéri, à ce secret de lumière, de pauvreté chaleureuse qui l'avait aidé à vivre et à tout vaincre."

     

    [ Albert Camus, dans "Le premier homme", page 53 collection Folio ]

     

    ... Il y a chez les pauvres qui ne trépignent pas et n'enragent pas, dans le regard qu'ils portent autour d'eux et dans tout ce qui émane d'eux au quotidien, une dignité et une sobriété dans l'expression qui sont bien là une vraie résistance à la violence, au mépris et à l'indifférence des possédants ... C'est sans doute cela, le "secret de lumière"... Et, la pauvreté qui ne trépigne pas et n'enrage pas est chaleureuse parce qu'elle rapproche des êtres qui souffrent, dans le peu qu'il y a à partager... Ce que ne fait jamais la pauvreté qui trépigne et enrage...

    Il y a aussi chez les pauvres qui ne trépignent pas et n'enragent pas, ce qui reste de leur enfance : cette sorte de connaissance des êtres et des choses qu'ils avaient, autant intuitive que dans un imaginaire à eux, et qu'ils ont gardée...

     

    ... Ces pauvres qui trépignent et enragent, s'ils devenaient riches ils seraient sans doute plus vaches que les riches qui nous volent, nous bousculent et nous oppressent... Déjà, dès que ces pauvres là, qui trépignent et enragent, et auxquels tu donnais deux sous ou sortais de l'ornière, le jour où tu n'as plus deux sous à leur donner et que tu ne peux sortir de l'ornière où tu es toi-même... Ils te piétinent, quand ils ne t'enfoncent pas la tête dans l'ornière où tu te débats...

     

    ... Et à la page 163, dans "Le premier homme" d'Albert Camus, ce passage :

     

    "Seule l'école donnait à Jacques et à Pierre ces joies. Et sans doute ce qu'ils aimaient si passionnément en elle, c'est ce qu'ils ne trouvaient pas chez eux, où la pauvreté et l'ignorance rendaient la vie plus dure, plus morne, comme refermée sur elle-même ; la misère est une forteresse sans pont-levis."

     

    ... C'est ce livre "Le premier homme" le dernier ouvrage d'Albert Camus, écrit avant sa mort le 4 janvier 1960, dont le texte était encore en feuillets dans la sacoche qui se trouvait dans la voiture accidentée, à côté de lui... Il avait cessé de vivre, il avait 47 ans...

     

    En 1960 en France tout comme à Belcourt un quartier d'Alger en 1922, à l'école, du moins à l'école primaire, l'on franchissait une sorte de "pont-levis" qui menait à l'intérieur d'une "forteresse" du savoir élémentaire où la pauvreté avait droit de cité, alors qu'au dehors dans la ville et dans le monde, la pauvreté n'avait que le droit de "fermer sa gueule", de "courber l'échine" et de demeurer plus encore que dans l'ignorance, dans un obscurantisme organisé par ceux qui détenaient le pouvoir et l'argent...

     

    En 2018 le "pont levis" est une étroite passerelle branlante... Quand il n'existe parfois plus du tout... Et dans la forteresse du savoir élémentaire, la pauvreté y a un droit de cité plus affiché que réel ; l'ignorance au dehors s'est coiffée de toutes sortes de casquettes aux marques imprimées au dessus de leur visière ; l'obscurantisme organisé par ceux qui détiennent le pouvoir et l'argent s'est revêtu de culture consommable pour tous et de jeux, et d'internet où l'on peut tout être et tout faire au vu et au su de tout le monde comme sur un mur infini où chacun tague sa vie et ses coliques...

     

    ... En 4ème de couverture à la fin :

     

    "Après avoir lu ces pages, on voit apparaître les racines de ce qui fera la personnalité de Camus, sa sensibilité, la genèse de sa pensée, les raisons de son engagement. Pourquoi, toute sa vie, il aura voulu parler au nom de ceux à qui la parole est refusée."

     

     

  • la pauvreté chaleureuse qui aide à vivre et à vaincre

    " Mais il s'était évadé, il respirait, sur le grand dos de la mer, il respirait par vagues, sous le grand balancier du soleil, il pouvait enfin dormir et revenir à l'enfance dont il n'avait jamais guéri, à ce secret de lumière, de pauvreté chaleureuse qui l'avait aidé à vivre et à tout vaincre."

     

    [ Albert Camus, dans "Le premier homme", page 53 collection Folio ]

     

    ... Il y a chez les pauvres qui ne trépignent pas et n'enragent pas, dans le regard qu'ils portent autour d'eux et dans tout ce qui émane d'eux au quotidien, une dignité et une sobriété dans l'expression qui sont bien là une vraie résistance à la violence, au mépris et à l'indifférence des possédants ... C'est sans doute cela, le "secret de lumière"... Et, la pauvreté qui ne trépigne pas et n'enrage pas est chaleureuse parce qu'elle rapproche des êtres qui souffrent, dans le peu qu'il y a à partager... Ce que ne fait jamais la pauvreté qui trépigne et enrage...

    Il y a aussi chez les pauvres qui ne trépignent pas et n'enragent pas, ce qui reste de leur enfance : cette sorte de connaissance des êtres et des choses qu'ils avaient, autant intuitive que dans un imaginaire à eux, et qu'ils ont gardée...