Art

  • Œuvres artistiques, Sciences et Religion

    … Il est certain, absolument certain – et personne ne peut dire le contraire – que dans les fanatismes et intégrismes religieux Catholiques, Chrétiens, Musulmans et autres, il est « hors de question » que soit avancé l’idée de la création du monde et de l’univers, autrement que selon le modèle prescrit par le dogme… Et que, en dehors de la parole, de la beauté, de la vérité de Dieu, toute œuvre humaine artistique ou littéraire, si elle ne loue pas Dieu, n’a pas de place en ce monde et doit même être considérée impie, et détruite, empêchée d’exister…

    C’est ce qui fut, jusque vers la fin du 15ème siècle en France et dans toute l’Europe, avec l’Église Catholique Apostolique et Romains, où tous les tableaux de peinture représentaient des scènes de la Bible, et où tout ce qui s’écrivait de « beau » n’était que louange à Dieu (et idem pour les œuvres de musique)…

     

    Quant à la science, à l’histoire, à tout ce qui a trait à la terre, à ce qui vit sur la terre, à ce qui se voit dans le ciel, tout se ramenait à ce qui était écrit dans la Bible…

    Avec l’Islam fondamentaliste radical djihadiste apparu au début du 21ème siècle, héritier en quelque sorte de l’Islam conquérant du 7 ème au 13ème siècles Chrétiens (mais héritier il faut dire en une version « plus dure et plus épurée »)… Les artistes et les écrivains dont les œuvres ne font pas louange à Dieu, n’ont pas place dans la société des « fidèles » et des « combattants pour la foi »…

    Mais « à noter » qu’en ce qui concerne la technologie et la science – notamment la science de la guerre – dans l’Islam djihadiste on s’en sert bien de la technologie et de la science de la guerre ! Notamment la technologie internet, numérique, réseaux sociaux communication…

     

    Le Catholicisme et d’une manière générale la Chrétienté avec ses « sectes » et ses « branches dérivées »… Ne sont pas en reste, au 21ème siècle, question dogme et modèle d’explication de l’origine du monde et de l’univers - « sous couvert d’arrangements avec la science »… Et question également, de prendre une place non négligeable dans la vie des gens (baptême des bébés, cathéchisme et communion pour les enfants, mariage et enterrement à l’église, fêtes de Pâques, Pentecôte, 15 août, Noël précédé de l’Avent…)

    Les Catholiques et Chrétiens en général, ont même de nos jours leurs artistes, écrivains, scientifiques, savants, tous mettant en avant leur croyance, leur foi en Dieu et « s’arrangeant à leur façon » avec la Genèse de la Bible – les yeux tournés vers l’immensité du cosmos, des galaxies, des milliards d’étoiles et de possibles « extraterretres »…

    Mais bon, soyons honnêtes ou « plus justes » ou « plus réalistes » : si chez les Chrétiens il y a des artistes et des écrivains et des philosophes, en revanche chez les musulmans fondamentalistes et djihadistes il n’y en a pas !

     

  • Réflexion sur l'Art et sur la Littérature

    … Lorsque l’Art et la Littérature – et c’est souvent le cas - « marquent le pas » sur les traces des uns et des autres, traces que laissent les différentes et si nombreuses représentations du monde, par les images et par les mots que ces représentations nous donnent et suscitent en nous, et ne font en somme que reproduire ce qu’il ressort du monde, à savoir les faits, les événements, les points de vue, les idées, les opinions, les explications de chacun, tout cela dans des débats, dans des échanges et sous des angles de vues aussi variés que possible, et quand bien même ces points de vue, ces explications, ces idées, de chacun, ne se fonderaient pas seulement sur ce qui en premier lieu se perçoit… L’Art et la Littérature alors, « marquant ainsi le pas » sur les traces de ce qui est, de ce qui se fait et s’exprime communément ou singulièrement, ne sont plus dans la vocation qui est la leur, celle d’une représentation des choses, des êtres et de ce qui se voit, sans explication, sans modèle référent ou proposé, sans réponse rassurante et confortable…

     

    La vocation de l’Art et de la Littérature c’est de briser ce qui est figé en nous et autour de nous, sans pour autant nous laisser voir si ce qui apparaît, une fois brisé ce qui fige, indique une voie de passage vers une destination précise, ou dans un dessein déterminé…

     

    … La création pure, libre, se réalise sans l’intention de montrer ou de prouver quelque chose, sans explication donnée, ne se réfère à rien, ne propose et surtout n’impose aucun modèle ; son cheminement et son évolution ne portent pas ses pas sur les traces déjà faites, mais sur ses propres traces…

    La création pure, libre, est faite de mots, d’images, de marques, de signes, de compositions, de réalisations qui ne sont pas des affirmations, ni non plus, des négations, et dans la création il y entre du questionnement sans réponse, de la recherche et de l’essai permanents…

     

    Néanmoins, la création pure et libre, totalement libre, de même que tout ce qui s’accomplit dans l’univers, ne se réalise que selon des règles, des principes immuables, des lois naturelles, en somme selon une « mécanique » ou une « grammaire » régissante, structurante, organisante…(Et d’une extrême complexité)…

    Et c’est le niveau atteint, de connaissance de ces règles, principes, lois, qui rend le réalisateur plus proche ou plus éloigné de la création pure…

    Ce qui s’éloigne le plus de la création pure, c’est la représentation sans règles ou avec des règles « arrangées », mais c’est aussi la création pure elle-même qui s’est affranchie des règles universelles ou qui ignore ces règles universelles… Et qui est donc désordre, incohérence…

     

     

     

  • L'art est un coup de pied dans la fourmilière

    … Paul Cézanne, né le 19 janvier 1839 et mort le 22 octobre 1906, a écrit que l’Art est une religion, son but étant l’élévation de la pensée…

    L’art n’est pas, dans mon idée, une religion.

    La religion n’élève pas la pensée, elle la limite et la fige. Je me refuse à considérer l’art comme une religion.

    L’art s’élève dans une dimension qui n’est pas celle des cultes, des messes, du sacré, ou de toute vision du monde de qui que ce soit ni de quelque obédience que ce soit, selon une « voie royale », que cette « voie royale » soit décrétée, instituée ou communément admise, ou faisant référence…

    L’art s’élève même au dessus de toute pensée, de toute philosophie, de toute idéologie, dans la mesure où l’art libère de tout assujetissement à quelque ordre – de pensée – que ce soit, afin de laisser place à la création pure, uniquement, seulement à la création pure … Et en ce sens, l’art est un coup de pied dans toutes les fourmilières que sont les œuvres humaines depuis l’origine des civilisations.

    L’art est anarchiste, et ne connaît de lois que celles qui régissent l’univers et font apparaître la vie... Et dans une physique observable d’une part (celle des êtres vivants, des formes et du contenu des formes et des mondes, planètes, étoiles, galaxies) , ainsi que dans une physique non observable – mais réelle- d’autre part (celle des particules) ordonne tout ce qui dans l’univers se réalise, se développe, se rejoint, s’éloigne, s’unit, se sépare, disparaît, apparaît, prend des formes, se constitue en structures, tout cela dans des environnements différents…

    La religion ne propose -ou plutôt n’impose – que des modèles… Et n’a qu’un seul créateur : Dieu…

    Les « artistes » dans la religion, ne sont pas en effet, des créateurs, puisqu’ils ne font que louer, en la représentant dans leurs tableaux de peinture, dans leurs compositions de musique, dans leurs sculptures et dans leur littérature, l’œuvre de Dieu…

    Ainsi la religion ne reconnaît pas les œuvres «profanes » (qui ne louent pas Dieu)… Ou ne les reconnaît si l’on veut, que parce que la société a évolué dans une «modernité »…

    Jusqu’au 15 ème siècle (avant l’époque historique de la Renaissance 16ème siècle) il n’y avait , nulle part « en vue » - et très rarement produite – d’œuvres « profane »… (Que l’on ne trouve en fait, après les avoir découvertes, qu’à l’époque du Paléolithique Supérieur, sur les parois des cavernes en lesquelles s’abritaient les Solutréens, les Magdaléniens… Ou dans les premières sociétés humaines du Néolithique et du début de l’Histoire (sociétés sans religion monothéiste)…

    Dans les religions d’aujourd’hui – qui ont « évolué » (si l’on veut) – par exemple le catholiscisme ; il est observable -et tout à fait évident – que les intégrismes et les fondamentalismes religieux (notamment de l’Islam) nient l’art « profane », nient toute création artistique humaine, nient tout ce qui ne loue pas Dieu ou Allah, et détruisent même les œuvres du passé qui ne sont pas des représentations de Dieu ou d’Allah et de sa gloire…

    C’est que la religion, dans et par ses intégrismes, va jusqu’à nier les lois qui régissent l’univers et font apparaître la vie !


     


     

  • Évolution de l'art, de la littérature et de la création

    Queue de l aneRobot createur

    … Selon l’image du dessus “apprenez à dessiner”, c’est avec la queue d’un âne, enduite de peinture, que l’on “compose” un tableau… Cela donne ce qu’il est convenu d’appeler “de l’art abstrait” ou “alternatif” – en rapport avec une évolution de la culture, dévoyée, pervertie, “effet-spécialisée”, qui était celle du premier quart du 20 ème siècle – mais qui, soit dit en passant, “n’avait le vent en poupe” que dans des “milieux artistiques” ne représentant pas pour autant, l’ensemble des milieux culturels…

     

    … Selon l’image du dessous, ce sont les robots et l’intelligence artificielle, les nouveaux “compositeurs créateurs”… Cela donne ce qui risque fort de dominer en matière d’art et de littérature au delà du premier quart du 21 ème siècle… Autrement dit : l’art et la littérature à la portée de tous, toutes “œuvres” accessibles et réalisables par tous… Par l’informatique, par le numérique, par des applications, des logiciels et des programmes…

     

     

  • Réflexion sur l'Art et sur la Littérature

    … L’Art et la Littérature (poésie, prose, roman, tous genres confondus)… Lorsqu’ils se dotent pour “fond de tableau” la recherche de la vérité et de la perfection – tout cela dans le travail d’une vie entière et dans une évolution vers un achèvement au mieux… Lorsqu’ils sont sous- tendus par la pensée, la réflexion, par une certaine “authenticité”, par une “vision personnelle” … Et lorsque, encore, ils sont l’expression manifeste, déclarée “haut et fort”, “mise en avant”, prônée, martelée, érigée en culte… De cette recherche de la vérité et de la perfection…

     

    Ou… Lorsqu’ils ne sont que de “très belles illusions”, des contre-façons, des mystifications avec des “effets spéciaux” (effets notamment technologiques), des duperies parfois, tout cela quand bien même il y aurait “une qualité indéniable”…

     

    “Contreviennent” à mon sens, à leur véritable vocation : celle de la représentation du monde autant dans sa réalité brute et apparente que dans sa réalité “en profondeur” (jusqu’à son cœur même)… Et, avec la représentation du monde, une “esquisse” d’explication du monde…

     

    Ainsi la recherche de la vérité et de la perfection, recherche exprimée haut et fort et érigée en culte… Se révèle – t – elle contreproductive, et au final, ne convainc plus, ne fédère plus, ne fait pas loin s’en faut un “monde meilleur”…

    Ainsi les “très belles illusions” contribuent à faire du monde ce qu’il a toujours été…

     

     

  • Production littéraire et artistique, et relation humaine

    Que ce soit sous un pseudo, un nom d’emprunt ou réel, et avec une photo ou un avatar – cela c’est le choix de chacun de s’exprimer sur la Toile - l'importance et la qualité des productions littéraires et artistiques, ainsi que des échanges les plus heureux ou les plus “constructifs” que l'on peut avoir entre internautes, auteurs de blogs et intervenants dans les réseaux sociaux, Facebook en particulier ... C’est cela l’essentiel, ce qui – peut-être – est à privilégier, plutôt que la question de savoir si oui ou non l’on s’exprime sous son nom réel, sous un nom d’emprunt ou sous un pseudo..

    Néanmoins, l'impact de la littérature et de l'art sur l'évolution de la société, de la civilisation, et par là même directement ou indirectement dans la vie des gens, dans la relation humaine, dans la pensée, dans les modes de vie, les comportements, les habitudes, ne pourra avoir une résultante significative, que dans la mesure où l'internet se fera vraiment le vecteur, le relais, le support, d'une communication partagée, comme le ferait par exemple, un cénacle, un groupe, un ensemble de personnes se rencontrant et menant une action dans les domaines de la culture et des activités humaines.... À condition cependant que, le cénacle, que le groupe, que l'ensemble de personnes ne soit pas une communauté centrée sur elle même, forte et figée sur ses convictions -et donc séparée ou déconnectée du monde qui l'entoure...

    Il y a -c'est ce que je ressens- comme une sorte -non pas vraiment de "frustration" mais de "regret ou de manque" à l'idée de nouer des relations d'amitié, vraiment d'amitié et durables, avec des personnes "à l'autre bout du monde" (ou même "pas si éloignées que cela par la distance), que, peut-être on ne rencontrera jamais, et dont ne sait pas finalement à quoi elles ressemblent physiquement, de visu, comme en face de soi à la terrasse d'un café, ou lors d'une rencontre organisée...

     

    Reste à savoir ce qui est le plus important (pour en revenir à la question de l’essentiel, entre la qualité de la production seule et la même qualité de la production mais identifiée et reconnaissable -c’est à dire de qui elle est ) :

    - La littérature, l'expression artistique, le talent, le "tableau" en somme dans toute sa beauté, dans ce qu'il représente…

    - Ou la relation humaine, le contact, l'échange, dans la rencontre, dans ce que l'on réalise ensemble dans une action que l'on mène (humanitaire, culturelle, artisanale, éducative etc.)...

    - Ou encore "les deux à la fois" , conjointement ou simultanément...

     

    ... L'on peut considérer (et s'en satisfaire) l'expression artistique, la poésie, la littérature, l'échange, le seul échange par l'idée exprimée, écrite... Essentiels, vraiment essentiels (et donc pouvant "se passer" du contact visuel ou de la rencontre réelle ou de savoir à quoi ressemble l'interlocuteur)... Oui... Si l'idée vient que l'internet peut se faire vecteur, relais, support, de ce qui existe déjà sans internet (et a toujours existé, et existera toujours)...  

     

     

  • La vocation de l'art et de l'écriture

    La vocation de l’art et de l’écriture c’est de dénoncer ce qu’il y a de clarteux à s’y méprendre, dans l’obscurité… Peut-être…

     

     

    L’ écriture dans sa pureté, dans l’inventivité et dans l’originalité de sa forme, dépouillée de tous les effets et artifices dont on l’habille afin de la rendre brillante ; ainsi que toutes les formes d’art dans leur facture, dans leur authenticité… Ne peut-on les situer, autant l’écriture que l’art, dans leur seule forme, dans leur seule facture, au delà de la pensée, au delà de la réflexion, au delà de tout ce que peuvent contenir, se transmettre, s’exprimer, la pensée et la réflexion ?

    Par l’essence même qui se dégage de l’écriture et de l’art, dans la forme, dans la facture ?

     

    Tout ce que peut contenir de “meilleur”, apporter de bénéfique, de solide et de durable, tout ce qui peut contribuer à l’évolution d’une société, d’une civilisation ; par la pensée, par la réflexion, ne peut “sauver le monde”… L’Histoire en effet, le démontre… Et comme on dit ,les grands disparus dont les œuvres ont traversé les siècles, se retourneraient dans leur tombe s’ils voyaient ce que nous avons fait du monde, que de leur temps ils ont illuminé autour d’eux, par ce qu’ils ont exprimé et réalisé…

    Sauver le le monde” est une véritable gageure… Déjà par ce qu’il y a d’irréaliste, d’utopique et de naïf, dans cette expression “sauver le monde”…

    Changer le monde” est peut-être “un peu moins” une gageure… Et en ce sens, la forme et la facture seules, dans l’écriture et dans l’art, par l’essence qui s’en dégage, contribuent mieux à “changer le monde”… Certainement “mieux” que ne peuvent le faire, la pensée, la réflexion… Mais ce n’est là qu’une supposition, une sorte d’espérance…

    Globalement, sur cette planète, du moins sur un bon tiers de sa surface, depuis les Huns qui ont déferlé sur l’Europe au 5 ème siècle, depuis Philippe Le Bel au début du 14 ème siècle, il y a eu des progrès notoires, de grandes avancées technologiques, scientifiques, médicales… Mais pour autant, le monde n’est pas “meilleur”, il est différent… Comme sera différent et pas meilleur le monde de demain par rapport au monde d’aujourd’hui…

    Ce n’est pas que les femmes et les hommes de bonne volonté soient moins nombreux de nos jours – en fait ils le sont, nombreux - mais c’est ce qu’il y a d’humain (la part d’humanité) en chacun de nous, qui est occultée par le côté obscur de l’être humain… Surtout lorsque le côté obscur se fait clarteux à s’y méprendre…

     

  • Les règles de la Citadelle

    ... Quels auteurs, quels écrivains, quels intellectuels, quels artistes... Sont-ils plus soucieux de l'évolution et de la portée de la littérature et de l'art, dans la société d'aujourd'hui -comme ils auraient pu l'être, du moins certains d'entre eux qui le furent dans les sociétés d'hier... Que de leur destin personnel, de leur succès, de leur rayonnement ?

    Ceux que l'on voit sur les plateaux de télévision et dont les livres, les œuvres, se vendent, se diffusent, dans des pays "libres et démocratiques" ? (notez les guillemets)

    Ou bien ceux qui sont censurés, emprisonnés, ou qui risquent leur vie en s'exprimant, dans des pays de dictature ou en guerre ?

    Ces derniers ne sont-ils pas plus motivés dans le sens de l'évolution de la littérature et de l'art?

    Et d'autre part, les règles qui sont celles de la Citadelle des marchands décideurs et de leurs clientèles, ne sont jamais les règles qui font évoluer le sens et la portée de la littérature et de l'art, dans une société ou dans une civilisation qui s'ébat plus qu'elle ne se cherche...

     

  • BOHEMES, de DAN FRANCK... Mon commentaire...

    ... Et une vision que j'ai, une étude que je fais, de l'Histoire de l'Art et de la Littérature à travers les époques... 

     

    Bohemes

    ... J'avais dit que l'histoire de l'Art (et de la Littérature) pouvait être (c'est l'image que j'ai utilisée pour "résumer" l'histoire de l'Art et de la Littérature) :

    Comme un feu qui, jusque dans la seconde moitié du 19 ème siècle, et cela époque après époque depuis le Moyen Age, aurait brûlé avec des flammes en vivacité et en dimensions différentes, avec toutes les couleurs du feu dans leurs nuances, par exemple de l'orangé au rouge et avec des reflets bleutés, jaunes ou verts... Selon les différentes matières inflammables dont on alimentait le feu, le bois étant le matériau principal dans ses différentes compositions et essences...

    Je voulais dire par là, que jusque dans la seconde moitié du 19 ème siècle, il y avait à mon sens, autant dans la peinture que dans la littérature, une "continuité", et que j'imageai cette "continuité" en un feu qui brûlait avec, à chaque époque, des flammes de couleurs, de vivacité et de dimensions différentes. Autrement dit, le feu était toujours fait de flammes"...

    Cette "continuité" dans la peinture avait été celle de (je cite quelques époques) :

    Le Gothique ( 12 ème siècle), la Renaissance (15ème et 16 ème siècle), le Baroque ( 17 ème et début 18ème), le Classicisme ( 17 ème siècle) , le Romantisme ( milieu 19 ème ) puis enfin le Réalisme (de 1850 à 1870/1880)...

    Cette "continuité" en Littérature avait été celle de (je cite quelques époques) :

    L'Humanisme ( 16ème siècle), le Baroque et le Classicisme ( 17 ème siècle), les Lumières (18 ème siècle), et enfin le Romantisme, le Naturalisme, le Parnasse et le Réalisme (19 ème siècle)...

    Dans cette "continuité" en peinture comme en littérature, l'on assiste à une évolution, à une suite de représentations ou de genres différents... Mais jamais à une véritable rupture, même si en littérature par exemple le Romantisme au 19ème siècle rompt avec les règles et avec le beau traditionnels...

     

    Avec l'impressionisme en peinture entre 1860 et 1890, et le symbolisme en littérature de 1869 à 1896, c'est là que l'on assiste pour la première fois dans l'histoire de l'art, à une véritable rupture :

    -Une remise en cause de la peinture académique et codifiée en opposition avec ce qui se pratiquait dans le passé, et avec des représentations picturales entièrement nouvelles.

    -Un mouvement, dans la poésie, en réaction contre, au départ, le naturalisme, né de la poésie Baudelairienne : suggérer au lieu de dire, évocation d'un monde caché à travers les symboles, poème en prose, vers libre.

    En cette seconde moitié du 19 ème siècle, l'on ne peut que comprendre à quel point les critiques, à quel point les vues des visiteurs de galeries et les lecteurs d'ouvrages de poésie et de littérature, pouvaient être perturbés et en opposition violente contre ces nouveautés considérées dérangeantes et déraisonnables... Il a fallu une trentaine d'années pour que ces nouveautés soient déja acceptées avant d'être finalement reconnues...

     

    ... Puis à partir de la fin du 19 ème siècle, si demeurait (et demeure d'ailleurs encore de nos jours au début du 21ème siècle) dans une même continuité, celle d'un "feu fait de flammes", tout ce qui procède d'un art classique de représentation des êtres et des choses (même dans des formes ou des genres différents)... L'on assiste comme à une explosion, en l'espace de 3 générations entre 1860 et 1930, de "gerbes de feux d'artifice", de "fontaines de lumière ", de "geysers de boues et de sables et de poussière en fusion", s'élevant et éclatant dans le ciel, jaillis de divers points de paysages du monde ; avec :

    -Le Fauvisme 1894/1897 – 1910, simplification des formes, couleurs juxtaposées, recherche d'une intensité de l'expression

    -L'Art abstrait à partir de 1910, le Futurisme de 1904 à 1920

    -Le Cubisme 1907-1914, représentation des objets et des corps en formes géométriques sous différents angles de vision

    -Le Dadaïsme 1916 – 1925, remise en cause de toutes les conventions et contraintes idéologiques, artistiques et politiques

    -Le Surréalisme 1924- 1945, transcription des pensées et des sentiments avec des formes abstraites et des couleurs très variées

     

    Et l'on retrouve en littérature, poésie, à partir du Symbolisme puis du Dadaïsme et du Surréalisme, et plus tard à partir de 1945 avec l'Absurde 1938-1960 et le Nouveau Roman 1950-1980, les mêmes et aussi radicales et nouvelles évolutions dans l'expression, la forme, le style, tout autant "éclatant dans le ciel en geysers"...

     

    A partir en gros, de 1980, avec la profusion des ouvrages publiés, la multiplication et la diversité des prix littéraires, des galeries d'exposition, du nombre croissant d'auteurs, d'écrivains et d'artistes ; avec la succession accélérée des courants et des modes... Et surtout avec l'arrivée d'Internet, des réseaux sociaux et des blogs à partir du début des années 2000, l'on assiste à un foisonnement de productions artistiques et littéraires, à tel point que dans un paysage qui s'est uniformisé, les feux, les fontaines de lumières, les éclairs d'orage, les geysers, sous les yeux des "spectateurs consommateurs" que nous sommes devenus, se sont banalisés...

    Nous avons vu disparaître année après année depuis la fin du 20 ème siècle, tous les grands acteurs de la vie artistique et littéraire de la période 1915- 1980 (dont nous célébrons soit dit en passant les anniversaires de leur mort ou des 10/20 ans après leur mort), nous voyons apparaître de ci de là, quelques artistes et écrivains de la "nouvelle génération" qui se démarquent du nombre ou du commun...

    Mais -c'est ce que je ressens- (et je ne dois pas être le seul à le dire) :

    "A l'Ouest ou à l'Est rien de nouveau... ou du nouveau à ne plus savoir où regarder" ...

     

    ... Le livre de Dan Franck "BOHEMES" évoque cette époque où durant l'espace de trois générations d'artistes, d'écrivains et de poètes -et de femmes et hommes de l'actualité artistique et littéraire- se réalisa la plus grande mutation (de pensée, de vision et de représentation du monde), entre 1860 et 1930, que toute l'Histoire de l'Art et de la Littérature aient jamais connus depuis des temps immémoriaux...

    Cette évolution aussi rapide que radicale dans l'Histoire de l'Art et de la Littérature s'inscrit dans un contexte historique de bouleversement dans "l'ordre des choses" (économique, sociétal, scientifique, industriel, technologique avec l'arrivée du téléphone, de l'électricité, du train, de l'automobile, de l'avion, du télégraphe)... Un bouleversement sans nul doute, et peut-être même, de plus grande envergure que celui de l'arrivée d'internet, du numérique et du téléphone portable à partir de 1990...

    Il faut dire aussi que les deux plus grandes conflagrations (guerres mondiales) qu'aient connues l'Humanité, en destructions, nombre de victimes et armement utilisé, et avec toutes les horreurs commises... Ont contribué à l'émergence d'un art et d'une littérature totalement nouveaux et en rupture avec ce qui avait cours dans le passé...

     

    ... Il me parait intéressant de situer dans le temps ( du Fauvisme, du Cubisme, du Dadaïsme, du Surréalisme ) les artistes qui ont vécu en particulier leur jeunesse en ces temps où ils se retrouvaient à Montmartre (Bateau Lavoir, Cabaret du Lapin Agile) , puis ensuite à Montparnasse (La Rotonde, la Ruche entre autres)...

    Ainsi avant 1914 à l'époque du Fauvisme, de l'art abstrait, du Cubisme et du début du Futurisme, l'on rencontre toute la génération des nés entre 1878 et 1890, tous alors âgés en gros, de 20 à 30 ans :

    Maurice Utrillo, Pablo Picasso, André Derain, Georges Braque, Juan Gris, Fujita, Modigliani, Jules Pascin...

    A cette époque là, entre 1900 et 1914, Maurice Vlaminck, Henri Matisse, Kees Van Dongen, Raoul Dufy... Eux, étaient un peu plus âgés puisque nés avant 1878...

    C'est aussi l'époque de la jeunesse (1900-1914), de Guillaume Apollinaire né en 1880 -et mort en 1918- , de Pierre Mac Orlan, de Jean Paulhan, de Jean Cocteau, de Blaise Cendrars, de James Joyce, Francis Carco, qui eux, étaient âgés aussi, de 20 à 30 ans avant 1914...

    Les plus "vieux" à cette époque d'avant 1914, étaient Vassily Kandisky né en 1866, André Gide né en 1869, Paul Claudel né en 1868, Alfred Jarry né en 1873, et Max Jacob né en 1876...

    Ensuite, après 1914 vient la nouvelle génération des nés au delà de 1890 :

    Chaïm Soutine, Man Ray, Max Ernst, René Magritte, Salvator Dali né en 1904, André Breton, Tristan Tzara (le fondateur de Dada), Robert Desnos, Ernest Hemmingway, le tout jeune Georges Simenon né en 1903, ainsi que Pierre Brasseur né en 1905, et Louis Aragon né en 1897... Tous eux, âgés de 20 à 30 ans entre 1910 et 1920/1925...

     

    ... Tout ce monde là, au début, entre la fin du 19 ème siècle et les premières années du 20ème, se retrouvaient à Montmartre, au Bateau Lavoir et au Lapin Agile dans leur jeunesse pour les nés autour de 1880/1885, et ensuite à partir de 1905/1910 à Montparnasse à La Coupole et à La Ruche et dans les cafés autour du carrefour Vavin, tels que La Closerie des Lilas et le Dingo Bar (ainsi d'ailleurs qu'à Montmartre encore)...

    Après 1910 bon nombres d'artistes, d'écrivains, romanciers et poètes (Américains pour beaucoup d'entre eux ainsi que des "anciens" de Montmartre dont Pablo Picasso), tous plus ou moins "désargentés et au parcours de vie très "accidenté", anarchistes, libertaires... Ont été attirés par ce quartier de Montparnasse qui à l'origine était un quartier encore relativement en friche, et offrait des ateliers à des loyers modestes dans un environnement de cafés populaires facilitant la sociabilité, l'émulation et l'entraide...

    Mais par la suite avec l'époque des "années folles" entre les deux guerres de 1920 à 1940, notamment avec la Coupole, le Sélect et le Dôme, Montparnasse est devenu un "lieu branché" dans la mesure où il perdit peu à peu son côté "authentiquement bohème"... De telle sorte qu'après 1945, en partie déserté par certains artistes et écrivains, il fut supplanté par le quartier Latin (Saint Germain des prés)...

     

    ... Montmartre, Montparnasse, Saint Germain des prés... L'on assiste à travers ces lieux et à travers les époques successives de l'histoire de l'art et de la littérature, de la fin du 19ème siècle jusque, en gros, vers 1970/1980 ; à toute une évolution du monde contemporain en matière d'art et de culture : celle du "feu fait de flammes" dans une intemporalité qui englobe en fait toutes les époques y compris notre époque actuelle, avec toutes les représentations du monde, des objets et des corps selon des sensibilités, des angles, des couleurs et des formes différents... Mais aussi en même temps à partir de l'Impressionisme et du Symbolisme fin 19 ème siècle, celle des "gerbes de feu d'artifice et de geysers" avec le Fauvisme, le Cubisme, le Surréalisme, le Futurisme, le Nouveau Roman... Pour finalement (et incertainement et aléatoirement) aboutir, après 1980, à un "foisonnement d'expression artistique et littéraire dans la diversité, dans l'instantanéité, dans la banalité"... Et avec cette idée, que de nos jours "tout le monde fait quelque chose", ce qui contribue à une prolifération de productions dont on se demande pour certaines si ces productions sont encore artistiques et littéraires... Tout cela s'inscrivant plus que jamais auparavant, dans un monde marchand de consommation, de modes et d'affects... D'autant plus amplifié et généralisé avec Internet, les smartphones, le numérique, l'informatique, la robotique et la bureautique...

     

    ... Quelques réflexions et notes d'artistes, d'écrivains, dans Bohèmes de Dan Franck :

     

    "Il y a maintenant, comme en tout pays, d'ailleurs, tant d'étrangers en France qu'il n'est pas sans intérêt d'étudier la sensibilité de ceux d'entre eux qui, étant nés ailleurs, sont cependant venus ici assez jeunes pour être façonnés par la haute civilisation française. Ils introduisent dans leur pays d'adoption les impressions de leur enfance, les plus vives de toutes, et enrichissent le patrimoine spirituel de leur nouvelle nation comme le chocolat et le café, par exemple, ont étendu le domaine du goût." ( Guillaume Apollinaire )

     

    "Ce que je n'aurais pu faire dans la vie qu'en jetant une bombe – ce qui m'aurait conduit à l'échafaud- , j'ai tenté de le réaliser dans l'art, dans la peinture, en employant la couleur pure au maximum." ( Maurice de Vlaminck )

     

    "En 1916, Picasso désirait faire mon portrait en costume d'Arlequin. Ce portrait s'est achevé en toile cubiste." ( Jean Cocteau ).

     

     

    ... Une "exception française" cependant, qui a tout de même été une rupture à l'époque, dans l'art littéraire avec François Rabelais né en 1483 ou 1494 selon les sources -et mort en à Paris le 9 avril 1553- , donc en pleine période de l'Humanisme 16 ème siècle...

    François Rabelais dont l'oeuvre constitue un véritable réquisitoire à l'encontre des théologiens de la Sorbonne, de la pensée dominante du temps et de ses codes et règles ; avec ses expressions crues parfois obscènes qui lui ont attiré les foudres des autorités religieuses et politiques, et qui s'est vu censuré...

    Il faut dire aussi que l'oeuvre de François Rabelais s'inscrit dans le contexte historique de la Réforme, politique et difficile...

    A noter également, lors de l'édification des grandes cathédrales, à l'époque du Haut Moyen Age 12 ème, 13 ème, 14 ème siècles, les gargouilles iconoclastes à figures démoniaques sculptées dans la pierre et placées en hauteur à des endroits où seuls avaient accès les artistes "insoumis et caricaturistes" créateurs de ces figures...

    Il n' a certes pas manqué, dans toutes les époques, depuis l'Antiquité, de ces artistes, poètes et écrivains, qui à leur manière dans leurs productions de peinture ou de littérature, ont peu ou prou, "secoué le cocotier" au point de passer parfois même pour des "pestiférés" ou des "damnés"... Mais dont l'Histoire "officielle" a en général fait peu de cas. On peut dire que François Rabelais pour ne citer que lui parce que cinq siècles plus tard il est l'un des personnages les mieux connus de la littérature française... Est un "cas d'école"...

     

    ... Personnellement, en matière d'art et de littérature, je penche plutôt vers des mouvements qui ne sont d'aucune école, d'aucun système de règles et de codes, totalement libres et indépendants, et bien sûr opposés à toute pensée ou tout ordre dominant, ne se "laissent pas acheter", ne deviennent pas finalement une "autre école" au même titre que les écoles en place et en boutique...

    Ce qui me semble évident -et en quelque sorte me "chiffonne"- c'est que tous, quasiment tous, les mouvements artistiques et littéraires ayant mis ou mettant en cause un ordre établi, que ce soient ceux ayant surgi entre 1860 et 1930 ou ceux qui suivent au delà, ainsi que ceux qui de nos jours foisonnent dans la diversité et dans la banalité ; ont tendance dans leur évolution -pour ne pas dire dans leur vocation- à devenir à leur tour quelque chose qui ressemble à une école, une sorte d'école... Avant d'être finalement bousculés ou intégrés ou dilués dans un "mouvement général" qui depuis la fin du 20 ème siècle s'accélère et se diversifie de plus en plus, avec de plus en plus d'acteurs...

    Le seul -enfin presque- des mouvements artistiques et littéraires qui ait "fait le moins école" par rapport à tous les autres, c'est à mon sens le mouvement Dada 1916 – 1924... Celui pour lequel j'ai une préférence et se rapproche le mieux de ce que je ressens, de l'idée que je me fais d'une certaine liberté, d'une certaine indépendance, d'une certaine opposition à toute dominance de pensée ou d'ordre...

    Dada fut d'ailleurs supplanté dès 1924 par le Surréalisme qui lui, en dépit de son côté "révolutionnaire" et "totalement novateur", n'en est pas moins, n'en constitue pas moins, une "école" notamment avec cette sorte de "Dieu le Père" qu'était André Breton exerçant pour ainsi dire une véritable dictature avec son aéropage de fidèles "triés sur le volet" et ses "voués aux gémonies", ses ennemis et ses contradicteurs à abattre!...

     

     

  • La puissance de la littérature et de l'art

         La vraie puissance de la littérature, et de l'art en général... Et l'on peut associer l'humour à la littérature et à l'art... C'est cette possibilité qu'ont la littérature, l'art et l'humour, d'expurger l'inacceptable, par la manière même de formuler, d'exprimer cet inacceptable, prenant ainsi le risque d'une "levée de boucliers" et de s'aliéner quelques lecteurs, quelques spectateurs...

    Le fait même que l'on puisse exprimer, représenter dans des livres, sur un tableau de peinture, ou par l'humour,  l'inacceptable ; c'est peut-être "désamorcer" cet inacceptable...

     

     

  • Une oeuvre d'art...

         Une oeuvre d'art n'est supérieure que si elle est, en même temps, un symbole et l'expression exacte d'une réalité.

                  [Maupassant, La morte]

     

         Le symbole c'est ce qui est exprimé par écrit, par le dessin, par la peinture, par la musique, par la sculture, par la danse, et même par ce que l'on réalise, un objet utilitaire ou d'agrément, un meuble, un vêtement, un outil, une recette de cuisine, une maison dont on aménage l'intérieur ou que l'on construit, une oeuvre de pierre ou de terre ou de bois ou de métal, ou de papier ou de n'importe quel matériau... Où transparaît dans ce qui est exprimé, réalisé, cette facture personnelle, unique, à nulle autre pareille, qui identifie la pensée, l'esprit, la vision intérieure de son auteur, de son créateur... Ainsi le symbole est-il la représentation visible, intime, personnelle, d'une réalité exacte... Et je dirais même que la réalité ainsi exprimée, est plus surréaliste que par exemple, un tableau représentant une pomme bleue posée sur le robinet d'une baignoire...