anarchie

  • Quelques réflexions sur l'anarchie

    -La véritable anarchie ne peut admettre la violence. L'idée anarchiste est la négation de la violence. Et le pouvoir et la violence, ça ne fait qu'un“ ( Elsa Morante)

    -L'anarchie est la plus haute expression de l'ordre. (Elysée Reclus)

    -L'anarchie, c'est la victoire de l'esprit sur la certitude. (Georges Henein)

    -L'anarchisme est d'abord une éthique. (Henri Cartier-Bresson)


     

  • Petit conte de science fiction

    … Il était une fois sur la planète Behtadeu dans la constellation du Grand Sygne, les Mégachlos et les Mafiaks, maîtres du monde non seulement de Behtadeu mais aussi de la confédération des Planètes Autorisées, de la constellation du Grand Sygne et des amas satellites du Grand Sygne en cette région de la Galaxie, le Chien Féroce …

     

    Outre les maîtres monde qu’étaient les Mégachlos et les Mafiaks, il y avait aussi les Busuls, les Uhlémanes, les Katpratts, les Katetrades, les Évanjuligots, les Youdales, les Sektariques, et les Sorcioks… Dont les pouvoirs s’exerçaient sur les populations d’Humanuscules de toute la Confédération…

    Il faut dire que les Humanuscules, même s’ils n’étaient pas unanimes dans leurs visions de la société et du monde – loin s’en fallait- avaient tous concouru à la domination des Mégachlos, des Mafiaks, des Busuls, des Uhlémanes, des Katpratts, des Katetrades, des Évanjuligots, des Youdales, des Sektariques et des Sorcioks…

     

    Cependant, il y avait parmi les Humanuscules, mais en très petit nombre et dispersés, des Humains qui eux, se différenciaient des Humanuscules en ce sens qu’ils échappaient à des conditionnements de leur quotidien de vie régis par les Mégachlos alliés des Mafiaks…

     

    Les Busuls, mais surtout les Uhlémanes, avaient en partie convaincu les humains (les plus déterminés d’entre eux dans leur dénonciation de la civilisation Mégachlique) à les rejoindre, mais Les Uhlémanes – qui d’ailleurs ne s’accordaient pas avec les Busuls – se révélèrent très dominateurs et imposèrent leurs codes, leurs prescriptions, leur mode de vie par la mise en place d’une police Uhlémanique opérant nuit et jour en tout lieu public et jusque dans les demeures des gens…

     

    Les Humanuscules quant à eux, étaient complètement indifférents à la présence partout sur Behtadeu et sur les Planètes Autorisées, des Busuls et des Uhlémanes qui s’implantaient dans les espaces publics… Ces Humanuscules, pour ainsi dire, étant soit “atatoques” soit affiliés par tradition aux Katpratts et aux Évanjuligots ou aux Youdales…

     

    Un certain nombre de “citoyens” des Planètes Non Autorisées (planètes ayant été exclues de la Confédération), bien organisés et amis des Humains insoumis peu enclins à rejoindre les Uhlémanes, s’étaient fédérés et avaient constitué des “troupes de choc” afin de venir en aide aux Humains insoumis de Bétahdeu sur laquelle ils avaient débarqué dans les principales bases spatiales notamment dans le Désert Absolu au milieu du continent Armorindien…

     

    À l’issue d’une grande bataille entre d’une part les armées Mégachliques et d’autre part sur deux fronts opposés, les “troupes de choc” des Humains insoumis et de leurs alliés contre à la fois les Mégachlos et les Uhlémanes… Il n’y eut finalement de vainqueurs, que les Mafiaks qui, eux, fournissaient les armements en tant que trafiquants sans foi ni loi, aux belligérants…

     

    Les humanuscules, le plus souvent non impliqués dans le combat, n’eurent à subir que quelques pénuries de denrées, produits et services indispensables… Mais finalement, les grands vainqueurs étant les Mafiaks, la planète Bethadeu toute entière sombra peu à peu dans une anarchie et dans une barbarie qui rappelaient en gros – mais peut-être encore davantage – une époque nommée “Haut Moyen Âge” de l’Histoire d’un pays appelé la France sur la planète Terre du Système Solaire…

     

     

  • Errances littératoques, suite (30 août 2019)

    ... ça swingue dans les anchois... Des animalcules sans scrupules qu'on que des ailes rayées et pas de pattes surfent dans le jus qui turbule entre trois olives et deux câpres sur le couvercle renversé du bocal des anchois et personne ne sait sauf des aliens-curés et des éléphanteaux au ciboulot ensuqué, si les anchois sont sacrés ou pas sacrés...

     

    Un vieux pigeon déplumé du dos avec de la barbe autour des pattes se dandine, un anchois dans le bec et y'a un moineau assoiffé qui picore une goutte grasse suspendue à un bout de l'anchois... Le vieux pigeon s'énerve et secoue l'anchois, le moineau lâche prise, il veut s'envoler mais un gros chat survient, une patte tendue dont les griffes au bout, accrochent la queue du moineau... Du coup le moineau s'envole comme le lézard s'enfuit la queue coupée par l'impact d'un boulon projeté du lance-pierres d'un gamin polisson qui ne fait aucune différence entre une mésange, un traquet rieur, une tourterelle ou un bébé magot...

     

    Il a vu une frite par terre, le moineau... Et le voilà, la frite au bec, juché sur l'antenne télé de la maison du vieux retraité de la métallurgie lorraine ici retiré à Bois-Colombe...

     

    Hardie coccinelle sur le rebord du galurin du vieux retraité siestant sur une chaise longue à 19 euro 99 du GIFI du coin! Un relent de salaison, de sexe sale et de vinaigre fait valser la coccinelle entre écrit New-York et pétant rouge vif Coca Cola sur le côté frontal du galurin!

    Trois gonzesses en pantalons moulants se déhanchant se tortillant le popotin se selfient, chacune une guibole haut levée, devant le vieux retraité siestant... Mais merde, juste avant le déclanchement, la batterie du smartphone qu'a plus rien dans les tripes ! C'est loupé, loupé/loupé la photo! L'une des trois gonzesses interpelle un moutard de 8 balais qui tient un cornet de glace triboulique d'une main et de l'autre main la laisse d'un petit yorkshire très agité... "Eh, tu peux-pas nous vidéhoher, petit" ?

     

    Il a envie d'pipi, le vieux retraité... Il se lève, enfile ses tongs grosses et larges comme des demi-potirons, et putain, le temps qu'il arrive devant la porte des cabinets, il se fait au froc... Et en même temps un peu caca... C'est dégueu mais il s'en fout le papy, il en a plus rien à cirer des jeunes femmes chic qui lui font plus que dalle de bandaison et même pas, comme il est pas poète, comme des jolies fleurs à regarder...

     

    La vie c'est vache et dur... Y'en a que pour les "dans le coup/debout trois heures dans les festivaux/qui peuvent rester huit heures sans pisser/qu'ont toutes leurs dents/leur gueule/leur intellect/leur faconde/des applis à la pelle sur leur smartphone/et j'en passe y'en a des kilomètres si c'est pas des parsecs"...

     

    Dans les animalcules qu'ont que des ailes rayées et zéro pattes et qui galopent dans le jus salé amoniaqué des anchois à coups de battements d'ailes, y'en a des putrides, des acides, des pesteux, des virulents, pas plus gros que des cosmos puissance moins 43 mètre de diamètre, qu'ont été bricolés dans les creusets des Zumainaliens aux ordres des cadors des guildes marchandes...

    Mais il s'en fout le vieux retraité, il a déjà gagné dix piges de plus dans l'expérience ! Et les trois gonzesses en pantalons moulants, et le moutard au cornet de glace triboulique, ils ont une espérance de vie plus longue avec tant pis plus de béton et de bitume que de verdure de paysages...

     

  • Une vision anarchiste ...

    ... Une "vision anarchiste" qui se traduit et s'exprime par l'écriture, par l'Art, par des choix de comportements et par, autant que possible des actes de résistance ou d'insoumission à un pouvoir, à une autorité en place ; n'est à mon avis, "anarchiste", que dans la mesure où cette vision anarchiste prend en compte la réalité d'un système politique, social, économique en place, et envisage une manière particulière, personnelle et opportuniste de se servir des rouages, des composantes et du fonctionnement de ce système, afin de contribuer à le rendre , ce système, inopérant, "caduc" en somme... En ce sens là, celui de l'utilisation (comme quand on se sert d'un outil à portée de main même si cet outil n'est pas le plus adéquat), il y a assurément davantage de chances à atteindre l'objectif souhaité (rendre "caduc" le système) qu'en combattant par la violence ce système en place qui n'a pas plus une raison qu'une autre d'être bon ou mauvais, pire ou meilleur, préférable par rapport à un autre... Mais de toute façon auquel on n'adhère pas quelqu'il soit...

     

    Ainsi l'anarchiste selon cette vision anarchiste prenant en compte la réalité d'un système, tout en se démarquant de tout parti, de toute obédience, de toute appartenance, de toute politique ; ne se positionne pas formellement ou délibérément "contre" telle ou telle politique en place... Et n'appelle pas à quelque chose qui remplace soit disant "mieux", une politique en place...

    Comme disait Léo Ferré : "le drapeau noir de l'anarchie, c'est encore un drapeau" ! (L'anarchie n'en a pas de drapeau, en fait, ni d'étendard, ni de mot d'ordre ou de slogan... C'est une "affaire de liberté" de chacun et de tous, et de responsabilité liée à la liberté que l'on se donne, de chacun et de tous )...

     

    En somme l'anarchiste se fait comme l'ouvrier dans l'atelier, qui, par son comportement, par sa manière de travailler et de considérer le règlement affiché, contribue à rendre le règlement inutile et à être pour les autres ouvriers, un messager, parce que, par son comportement il transmet...

     

    Il me paraît certain qu'un régime (système politique) démocratique, quelque imparfait ou même "pourri" qu'il soit... Est toujours préférable à un régime non démocratique, autoritaire, absolutiste, dictatorial...

    Un régime démocratique avec une politique "de droite, de gauche ou du centre", politique ne valant que ce qu'elle vaut et avec tous ses défauts et quelques qualités "relatives", à laquelle on n'adhère pas, demeure encore tant que ce régime demeure démocratique, ce qu'il y a de plus "acceptable" pour la société humaine qui n'est pas prête pour l'anarchie... Un "passage obligé", en somme, la démocratie !

     

    Il est beaucoup plus difficile de se servir des rouages, des composantes et du fonctionnement d'un régime de dictature afin de le saper, de le rendre "caduc" ce tel régime ; les verrous, les interdits et la censure étant plus nombreux, ne laissant que très peu de marge exploitable pour "naviguer à vue" sous le nez rocheux des écueils ou entre les sillages des vedettes garde-côte armées...

     

    L'option alors, en ultime recours, pour un peuple assujetti et asservi, contre un pouvoir absolutiste, contre une dictature en place, reste celle de la lutte armée avec ce que le combat implique de difficile, d'aléatoire, de périlleux pour beaucoup de gens...

     

     

  • L'anti parlementarisme et le dégagisme lapidaire, désolantes réponses à un ordre contesté

    ... L'anarchie, au sens où je l'entends ( et que j'ai essayé de définir : en gros, un "ordre" fondé sur une "mécanique" universelle, un ordre naturel en somme, avec en tant que "principe fondamental" le principe de relation s'établissant entre les êtres et les choses -relation de symbiose ou d'opposition ou de complémentarité ou d'association entre les êtres vivants- comme ce que, par exemple on peut observer dans le monde végétal entre les plantes de toutes nature et qui est d'ailleurs d'une complexité dont on n'a pas idée ; comme ce que l'on peut observer pour une meute de loups ou d'animaux sauvages vivant en troupes, ou encore pour des chats ou des chiens vivant ensemble dans l'espace délimité mais assez vaste d'un refuge SPA, ou des fourmis en fourmilière... Un ordre naturel qui devait être ou plutôt ressembler aux sociétés humaines préhistoriques de la fin de la dernière époque glaciaire ; un ordre naturel dans lequel certes il y a entre les êtres vivants de chaque espèce, un rapport dominant/dominé mais "logique" ou nécessaire question cohésion et survie du groupe question reproduction et transmission de "savoir faire/savoir s'adapter")...

    C'est ainsi que j'ai essayé de définir l'anarchie, faisant ressortir de cette définition, la non nécessité pour les sociétés humaines, de gouvernance, de système politique, de loi écrite, de police, d'armée, de règlements, de religion, de morale, d'administration et de justice pléthorique, de toutes sortes de conventions, de modes dominantes de pensée ou d'idéologies...

    Il est bien évident que le monde humain dans l'évolution qui est la sienne, de ses civilisations et de ses sociétés qui se sont succédées à travers les âges... N'est pas prêt, n'est pas mûr, pour l'anarchie, et qu'il en est encore très éloigné... D'autant plus que lorsqu'il se "mêle d'anarchie" il dénature, dégrade, pervertit l'anarchie en des formes d'anarchie qui ne sont pas l'anarchie mais en gros l'expression et la manifestion de la violence avec des solutions ou des réponses alternatives sans aucun avenir durable...

    L'anarchie, au sens où je l'entends, ne pourra être, ne pourra devenir réalité qu'en passant par le principe démocratique, la démocratie étant un principe ou une forme de gouvernement constituant une "étape", une "étape incontournable" avec, en conséquence, des gens élus, choisis par le peuple pour représenter le peuple dans chacune de ses composantes sociales...

    C'est le seul moyen, la démocratie, pour parvenir un jour -si l'on y parvient- à l'anarchie, à l'anarchie dans le sens que je viens d'essayer de définir plus haut...

    C'est pourquoi je dis que le slogan "élections piège à cons" est une réflexion lapidaire, sans aucune envergure, sans fondement.

    C'est pourquoi je dis aussi "que la pire ou la plus exécrable des démocraties, on qu'une mauvaise démocratie, injuste, pervertie, avec des gens qu'on voudrait voir partir, qu'on conteste, auxquels on résiste et qu'on va jusqu'à conspuer, injurier, attaquer... C'est encore mieux -ou moins pire- que pas de démocratie du tout... D'ailleurs il faut dire -ce que l'on occulte- que même dans une démocratie pervertie et avec des gens au pouvoir qu'on conteste, il y a toujours "des choses positives et utiles qui se font même si ces choses ne profitent pas à tout le monde"...

    Quand j'entends parler d' anti parlementarisme délibéré je suis inquiet et effrayé parce que cela me fait penser à un retour de l'absolutisme tel qu'il existait du temps de l'Ancien Régime -d'avant 1789- ou tel qu'il existe dans les pays non démocratiques où règne un régime de dictature... Ou encore cela me fait penser à des formes d'anarchie qui sont des formes complètement dénaturées et perverties, de l'anarchie (loi du plus fort, "ôte toi de là que j'm'y mette", prédation, haine, rejet, stigmatisation, vengeance aveugle, arbitraire, chacun qui veut imposer sa vérité, "chacun pour soi et Dieu pour tous", "oeil pour oeil dent pour dent" .... Tout ce que je combats et dénonce...

    Non à l'anti parlementarisme et au dégagisme délibérés et lapidairement proférés...

    Non à "élections piège à cons"...

    Et on passe d'abord par la démocratie dans l'état où elle se présente et se réalise...

    ... MAIS "vive cette anarchie qui n'a rien à voir avec les mouvements anarchistes actuels, qui est encore du domaine de l'utopie, une utopie que je "chéris" si je puis dire...

     

     

  • Vive la liberté, vive l'anarchie... C'est pas "n'importe quoi"!

    ... Au nom de la "modernité", de la liberté des uns et des autres, que n'accepte-t-on pas ! Que ne fait-on pas ! Ce qui aboutit à une nouvelle forme de "pensée unique" ( définie comme étant progressiste) qui élargit les marges, les règles ; impose des modèles, des modes, des concepts, porte au devant des scènes d'un "théâtre en plein air pour tous", des minorités marchant vociférant "résalsocialant", brandissant pancartes et slogans, et revendiquant des droits... Une nouvelle "pensée unique" bien plus génératrice de crispations, de communautarismes religieux, idéologiques, tous aussi ostentatoires que violents ; que de bien être social et de mieux vivre ensemble... ("faut pas rêver")... Et le pire c'est que des pseudo anarchistes, des poètes, des écrivains, des intellectuels, des artistes ; en plus des politiques et des philosophes et des "grands penseurs" de ce monde... tous s'en mêlent, pour promouvoir cet "état nouveau des choses" ! .. Qui pourrit la planète autant que les pesticides !

    Vive la liberté, vive l'anarchie... Mais avec de la responsabilité, du bon sens dans la relation humaine, de la réflexion !

     

     

  • L'anarchie réduite au désordre et à la violence n'est pas un destin...

    La liberté sans la responsabilité, ce sont toutes ces formes d'anarchie qui sont toutes d' exécrables copies défigurées de l'anarchie… Et qui réduisent la relation en un rapport de force par lequel l'un domine, et l'autre subit ; l'un possède et l'autre n' a rien ou peu…

    Et l'anarchie réduite au désordre et à une violence qui change de camp de temps à autre, n'est en aucune façon, un destin, un avenir pour l'humain… Elle remet en course les chiens de guerre et de sac dont les colliers dorés se remettent à briller…

    L'humain est inapte à l'anarchie… Son destin c'est de devenir apte à l'anarchie mais il n'en prend guère le chemin…

     

  • L' ANARCHIE

    ... L'anarchie ce n'est pas "toute forme de contestation, de refus, de rejet, d'anti ceci/cela, enfin n'importe quoi qui va faire un autre monde on sait pas trop comment ni avec qui" ...

    Il n'y a pas d'anarchisme de Droite ni d'anarchisme de Gauche ni d'anarchisme noir ni d'anarchisme blanc ou rouge...

    L'anarchie ça fait pas des sortes de nouveaux curés, des sortes de nouveaux flics, une nouvelle sorte de morale ni un pouvoir sans pouvoir qui est quand même un pouvoir...

    Pour y croire à l'anarchie, il faut croire en l'humain et en la vie, en "l'ordre" de la nature, de l'univers... mais d'une foi (en l'humain) dont il faut supporter que cette foi se dévisse et qu'on s'y troue le doigt en essayant de la revisser parce que revisser sans cesse y'a pas d'autre solution.

    Peut-être qu'un jour à force de revisser ça finira par tenir sinon on revisserait jamais...

    L'anarchie je la vois comme si je voyais un visage qui aurait un air d'Elysée Reclus, de Louise Michel et de Jean Ferrat...

    Un visage, pas un "pape" ni un "Che"...

     

  • La droiture et la bonté ne se mettent pas en loi et en morale

    ... La droiture ne se "moralise" pas et ne se légifère pas...

    La bonté non plus...

    Les êtres -humains- que j'aime le plus au monde sont ceux qui ont la droiture et la bonté pour qualités principales.

    Un être -humain- "droit et bon" est un être qui se laisse pas "coloniser" c'est à dire exploiter, influencer, corrompre, subjuguer... dont la bonté ne se laisse jamais piétiner, dont la droiture est faite d'absence d'hypocrisie...

    Un être -humain- "droit et bon" est un être libre...

    Libre et digne.

    Je ne crois pas en l'anarchie sans la droiture et sans la bonté qui ne se "moralisent" pas et ne se légifèrent pas et avec de surcroît un drapeau noir ou quelque étendard que ce soit en avant marche...

     

  • L'anarchie

    ... L'anarchie, par toutes ces vues que l'on s'en fait, entre autres celle du "Grand Soir"... N'est rien d'autre, par chacune des multiples faces du prisme selon l'angle par lequel on considère l'anarchie... Qu'un désordre de contestation dans une illusion de liberté qui s'apparente très vite, une fois que ce désordre a tout renversé, tout aboli, tout laminé et qu'il a instauré dans son mouvement sa mécanique... A un "ordre" qui ne vaut pas mieux que l'ordre qu'il a défait...

    Je ne vois pour ma part l'anarchie, que comme un "ordre" ne s'apparentant à aucun ordre... Sinon sans doute, le seul ordre naturel des choses de la vie, du cosmos, de la relation entre les êtres vivants dans l'environnement qui est le leur...

     

  • L'anarchie

         L'anarchie c'est un "ordre" qui n'a rien à voir avec tout ce que l'on peut définir en tant qu'ordre...

    L'anarchie est, dirais-je... "un ordre inclassable".

    Assimiler l'anarchie à un désordre contestataire cela revient au même que d'établir un ordre, un ordre dans le sens de ce que l'on entend par "ordre".

    Car le désordre contestataire conduit inévitablement à un ordre qui ne vaut guère mieux que l'ordre que l'on a renversé.

    Il y aurait une "analogie" entre l'anarchie et... l'ordre du cosmos, l'ordre naturel des choses et des êtres vivants, si tant est que l'on peut appeler "ordre" un tel ordre qui, soit dit en passant, échappe à l'entendement humain parce qu'il nous est pour ainsi dire quasiment inconnu...

    Ce que nous voyons, ce que nous savons, de l'univers, et même de ce qui est de notre monde, ne représente en effet qu'une toute petite partie d'un ensemble, d'un "tout"...

    Comme le disait Arthur Rimbaud, "nous sommes accablés d'un manteau d'ignorance et d'étroites chimères"... Alors, l'anarchie, vous pensez... dans ces conditions de méconnaissance, de fantasmes de "Grand Soir", et de toutes ces vues que l'on s'en fait... Cela me fait rire !

     

  • L'anarchisme, de Daniel Guérin

    ... Livre de poche collection "idées nrf"... Editions Gallimard, 1965.

         Sans doute à mon sens, (après l'avoir lu et dont certains passages plusieurs fois) l'un des meilleurs livres sur l'anarchie... (c'est fou les ouvrages qui ont été publiés depuis des temps immémoriaux sur l'anarchie, notamment après le début du 19 ème siècle et avant, au 18 ème)...

    Mais... tout de même : ce livre ne se lit pas comme un roman ! À vrai dire, on peut le lire "anarchiquement" par exemple en choisissant tel ou tel chapitre de l'une ou l'autre partie... Par le début, par le milieu, par la fin, peu importe...

    Le mot "anarchie" dérive de deux mots du Grec ancien : "an" et " archê " (nos claviers d'ordinateurs n'ont "pas prévu" l'alphabet Grec Ancien... pas plus d'ailleurs que le "Nordique Primitif Inférieur" du roman de John Irving, l'histoire d'un type qui devait boire beaucoup d'eau - rire- )...

    Ces deux mots Grecs "signifieraient" : absence d'autorité ou de gouvernement... Mais depuis des millénaires règne en maître un préjugé selon lequel l'Homme ne peut se passer de l'un ou de l'autre, et que "anarchie" serait synonyme de désordre, de chaos, de désorganisation...

    Le livre commence avec les idées-forces de l'anarchisme, puis, "à la recherche de la société future", l'anarchisme dans la pratique révolutionnaire, avec la révolution Russe, puis un passage sur une révolution libertaire, et pour finir, l'anarchisme dans la révolution Espagnole (qui n'acceptait pas le diktat de type soviétique ni toute forme de gouvernement autoritaire censé "être juste et égalitaire par la force", et donc par des autocrates, des intellectuels froids et calculateurs, une police et une armée et derrière, un système)...

    Y sont cités (avec les phrases les plus marquantes qu'ils ont dites) Proudhon, Stirner, Bakounine, Elisée Reclus (entre bien d'autres)...

    Toute une histoire de l'anarchie, des mouvements ouvriers et paysans, aux Pays Bas, en Allemagne, en Hongrie, en Espagne... depuis 1880 jusqu'en 1914 et au delà... Expériences, déchirements, adhésion au non à l'internationale communiste, à la révolution Russe et à son évolution, congrès, actions entreprises, ouvrages publiés, censure, poursuites et persécutions, etc; ... Tout cela en face de l'autorité de l'état, de la police, de l'armée, du principe sacro saint de la propriété, du fait religieux, de la "morale traditionnelle et bourgeoise", des différentes formes de "pensée unique" selon les époques...

    ... Pour celles et ceux d'entre vous qui "seraient intéréssés" par ce vaste (et sensible) sujet, qui est celui de la pensée anarchiste, je ne puis que vous recommander ce livre, qui, bien "qu'un peu ardu à la lecture", contient à mon sens, l'essentiel de ce qu'il faut savoir sur l'anarchie... Mais bien sûr, il n'y a pas "que ce livre là"...

    ... Dans la société anarchiste qu'en mon esprit je conçois, et que je dis "être un jour peut-être l'avenir de l'Homme"... dans le fil sinueux et accidenté et parfois même cassé, d'une évolution cependant certaine... C'est la relation qui est le "fondement premier et moteur" , la relation seule...

    Et la relation, c'est la relation dans la vie quotidienne et dans les contingences de la vie quotidienne entre les gens, c'est la relation à tous les niveaux : dans l'échange, dans le dialogue, dans la prise de décision, dans l'acte, dans la culture, dans l'art, dans le "vivre ensemble", dans la transmission du savoir et donc dans l'éducation, dans la mémoire, dans le souvenir, dans le vécu, dans le ressenti, dans l'émotion partagée ou communiquée...

    Il n'y a alors, plus besoin d'élire qui ou quoi que ce soit, de se donner un "système", un gouvernement, un chef, une loi écrite ou un quelconque dispositif fonctionnant comme une machine mais une machine cependant, mûe par des hommes...

    ... Mais je conçois et j'intègre dans mon esprit qu'il y a un RISQUE, un risque certain et d'ailleurs naturel, même dans l'hypothèse d'une relation "la plus évoluée et la meilleure soit-elle" : le risque de la violence et de la cruauté et de la prédation, ce risque qui fait partie intégrante de la nature... Aussi le risque ne peut-il qu'être "accepté" (ou reconnu)... et jamais, en aucune façon, écarté ou éclipsé... au nom d'une idée selon laquelle "l'Homme deviendrait comme Dieu" ... C'est à dire un être "totalement bon et juste"...

    Le risque, alors, étant reconnu, accepté en connaissance de cause... une question se pose : comment le gérer, ce risque ? ... C'est là, sans doute, un grand défi à surmonter... car alors, il semble qu'il n'y ait que deux alternatives : la violence contre la violence, ou la loi (et donc l'état) contre la violence...

    J'essaye d'imaginer "une porte qui s'ouvre" entre les deux alternatives, une porte qui ne mène ni du côté de la violence, ni du côté de la Loi... Et, pour moi, ça commence avec la relation déjà... qui au départ, ne peut-être que ce qu'elle est, mais forcément évolue...

    ... Il faut dire aussi (et c'est indéniable) que la Loi, que l'Etat, est une forme de violence : une violence organisée et codifiée. Elle est -à la base- censée protéger, garantir, sécuriser... Mais elle se révèle en définitive inefficace (du moins en partie sinon souvent)...

    Nous préférons la loi et l'état plutôt que "rien", parce que nous pensons "par la force des choses" que "rien" c'est pire que la loi et que l'état "en partie inefficaces"...

    Ce "par la force des choses"... Est-ce que c'est une "fatalité" ?