Articles de yugcib

  • L'espace dans lequel s'inscrit l'Histoire

         Dans un espace où il devient de plus en plus difficile d'avancer, parce que cet espace devient plus bruyant, plus violent, plus confus, plus difficile à vivre au quotidien pour des millions de gens... et qui est en fait le seul espace réel existant et évoluant depuis plus de deux mille ans ; la communication peut cependant parvenir à tisser de la relation...

    Mais le drame c'est que dans cet espace, l'on substitue à la communication -en laquelle d'ailleurs on ne croit guère, ou que l'on rend inaudible, ou dont on fait un spectacle- la nécessité de se passer les uns sur les autres en se disant "tant pis pour ceux qui sont en dessous"...

  • Tout ce dont on se fout...

    Le festival de Cannes... ça me fait une belle jambe!...

    Mais ça me fait venir cette réflexion :

    "Il y a des tas de choses qui nous passent devant le nez, sous les yeux, chaque jour, sur l'écran de notre ordinateur, dans le paysage, dans le journal, à la télé, à la radio, sur le visage des gens, dans la rue, à l'endroit où l'on demeure... Dont on se fout complètement chaque jour, sans jamais savoir, sans jamais être conscient un seul instant qu'on s'en fout, à quel point on s'en fout...

    Et c'est bien là le drame, ou l'absurde, ou l'implacable logique..."

  • Gouttes de pluie

    Gouttes de pluie sur la vitre...

    Gouttes de joie du fond de soi qui éclatent comme de petites étoiles sur un joli visage de femme...

  • Bon anniversaire pour toujours, Pierre Desproges !

    Le 9 mai 1939 naissait Pierre Desproges, à Pantin, Seine Saint Denis...

    Alors qu'il avait dit qu'il n'aurait jamais de cancer parce qu'il était contre le cancer, il mourut d'un cancer "envers et contre tout", le 18 avril 1988...

    Décidément, on meurt toujours "envers et contre tout", alors qu'on ne vit presque jamais, pour la plupart d'entre nous, "envers et contre tout"... Ou plutôt, soit dit en passant, dans un "envers et contre tout" qui s'apparente contre toute apparence à de l'amour, à du témoignage et à du coeur au ventre...

    "Les hommes ne mangent pas de la même façon selon qu'ils vivent dans le Nord ou dans le Sud du monde. Dans le Nord du monde, ils se groupent autour d'une table. Ils mangent des sucres lourds et des animaux gras en s'appelant cher ami, puis succombent étouffés dans leur graisse en disant docteur docteur.

    Dans le Sud du monde, ils sucent des cailloux ou des pattes de vautours morts et meurent aussi, tous secs et désolés, et penchés comme les roses qu'on oublie d'arroser" [Pierre Desproges]

    Entre l'époque où Pierre Desproges disait cela, et notre époque actuelle, on peut dire que le Nord du monde est entré peu à peu dans le Sud du monde, qu'aujourd'hui il n'y a plus ni Nord ni Sud, mais que l'on suce des cailloux partout dans le monde, penché comme des roses qu'on arrose de bétadine.

    Le site de Pierre Desproges : http://www.desproges.fr/

  • De quel côté est la violence ?

    De quel côté est la violence ?

    Ou plus exactement, de quel côté est la plus grande violence ?

    Du côté de ceux qui subissent, souffrent et résistent en menant une action violente ; ou bien du côté de ceux qui font souffrir et qui profitent, et plus encore jouissent de la souffrance du plus grand nombre ?

    Et plus la violence de ceux qui souffrent et résistent s'exerce ; et plus encore, beaucoup plus encore, se manifeste, sévit, s'accroit, s'organise et s'étend, la violence de ceux qui profitent, de ceux qui veulent durer et profiter davantage...

    A cette logique de la violence des uns et de la plus grande violence des autres, j'oppose l'intelligence dans la relation.

    "Un bien vaste programme", me direz-vous ! Autrement dit "cela ne veut rien dire" ... A moins de réfléchir ensemble à ce que pourrait être cette intelligence dans la relation et à ce qu'elle pourrait impliquer dans nos vies, dans chacune de nos vies...

  • Le dramatique et inquiétant silence des intellectuels

    ... Je ne dis pas ici, "de tous les intellectuels"... Mais de bon nombre d'entre eux, hélas ! Et aussi de quelques artistes, gens de scène et de spectacle, et de télévision...

    Discourir, polémiquer, débattre sur la place publique, sur les blogs, sur les réseaux sociaux, sur la Toile, à longueur de journée... De questions de "morale", de moeurs, de civilisation, de toutes sortes de sujets de société tous aussi sensibles les uns que les autres et mobilisant l'opinion publique dans une confrontation voire une violence permanente ; alors même qu'une chape écrasante, dramatique et inquiétante de silence, pèse sur les questions de chômage, de pauvreté, d'absence de perspective d'avenir ; sur la réalité de la misère et de la difficulté de vivre au quotidien, de tant et tant de nos concitoyens...

    Le premier devoir des intellectuels et des artistes n'est-il pas celui de "prendre à bras le corps" la cause, la vie même, du "commun des mortels" dans sa réalité , de faire voler en éclats cette "chape de silence" scandaleuse et révoltante jetée sur la réalité de l'état de la société, et de cesser de se disperser dans le paraître, dans les modes, dans les tendances, dans le "fashionable" voire parfois dans des futilités ou dans du "gadget" de consommation "culture- loisiresque" ?

    Près de neuf millions de personnes dans ce pays, La France, et -soit dit en passant- bien davantage encore en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Angleterre, soit plusieurs dizaines de millions d'Européens vivent aujourd'hui en 2013, en dessous du "seuil de pauvreté" c'est à dire avec moins de 900 euros par mois !

    Pensent-ils, les intellectuels, les gens de scène et de télévision (je veux dire ceux d'entre eux qui "pondent des bouquins" et débattent sur la scène publique de questions de moeurs, de questions "philosophiques", de questions d'éthique morale et environnementale)... Pensent-ils oui, ces gens là qui demeurent en revanche totalement et scandaleusement silencieux sur la réalité de la catastrophe économique et sociale ; pensent-ils oui, que les neuf millions de Français, que les dizaines de millions d'Européens vivant en dessous du seuil de pauvreté, vont ce prochain été 2013, se précipiter en foules immenses dans les villes de France et d'ailleurs où auront lieu des manifestations culturelles, des festivals ? Dépenser leur argent en déplacements de centaines de kilomètres, en hébergement, en restauration, en prix de places à payer, pour assister à toutes ces manifestations culturelles et à ces festivals ?

    N'y-a-t-il pas là, bien que l'intention des hauts représentants de la Culture et des gouvernements soit en partie louable et relativement sincère ; un peu de "poudre aux yeux", de "fashionable" (voire même parfois d'indécence quand on sait pertinemment que l'aisance des uns -même relative s'étale de tout son paraître, de toutes ses fringues, de toutes ses "visions du monde" et de son argent pour dépenser sans devoir se priver, se presse dans les hôtels et aux terrasses en pleine rue des restaurants) ?

    Et l'indécence de certains de ces intellectuels n'est-elle pas manifeste, provocatrice, insolente, pornographique, lorsqu'ils affichent en toute vergogne leur train de vie, leurs relations amoureuses, et qu'ils vivent bien entre eux dans un monde qui n'a rien à voir avec le monde dans lequel vit le "commun des mortels" ?

    L'Histoire nous a déjà prouvé dans la violence de quelques uns de ses évènements marquants, dans quelques unes de ses périodes de troubles ou de déclin ou de grandes crises sociales et économiques, que la Culture s'était faite "l'alliée de la barbarie"... Alors même qu'elle est faite pour avoir un tout autre destin, le destin qui est celui de "tirer les gens et les peuples vers le haut"... Et d'être "orchestrée", organisée, diffusée "pour le plus grand nombre" et par des gens qui ne soient pas seulement des meneurs ou des "plus doués que les autres" ou des privilégiés attachés au pouvoir qu'ils détiennent et aux avantages dont ils jouissent ; par des gens qui soient des relais, des témoins, des transmetteurs, des amoureux du genre humain et de la relation humaine ; des gens qui partagent et transmettent le pouvoir qu'ils ont et ne soient jamais coupés du monde réel tel qu'il est fait de peuple qui vit, aime, souffre, et finalement meurt...

    En face d'une Droite "décomplexée" , obscène et arrogante de pensée unique axée sur la compétitivité et le profit, férue de ses valeurs de fric ; se meut une Gauche "morale" que je qualifie de "Gauche mourale" parce que c'est en fait une Gauche qui meurt... qui meurt en se faisant "à sa manière" et soit disant pour le redressement du pays, complice d'une Droite qui accompagne et sert les intérêts d'une caste de privilégiés, de possédants et de milliardaires... Tant l'on nous fait "avaler vrai" que, sans ces privilégiés, sans ces possédants et sans ces milliardaires, aucune économie ne serait possible puisque c'est eux qui ont les capitaux et les propriétés... (c'est ce qu'on dit depuis toujours pour faire marcher le monde avec la religion en plus pour appuyer)...

  • Océans poubelles et épaves de sous-marins nucléaires

         Durant près d'un demi siècle, en gros depuis la fin des années soixante jusqu'au début des années deux mille, ont été jetés en mer du Nord, mer d'Irlande, Atlantique Nord, entre l'Islande et les côtes Norvégiennes, des centaines voire des milliers de fûts contenant des déchets nucléaires... Tout cela repose sur les plateformes continentales, sur des fonds marins de quelques dizaines de mètres de profondeur, disséminé sur une surface équivalente à celle de l'Europe tout entière...

    De nombreux échantillons de ces déchets ont été prélevés, notamment par des militants écologistes, des scientifiques et des membres de Greenpeace ; des responsables politiques ont été alertés... En vain... Cela "coûterait bien trop cher" de récupérer et de tenter de neutraliser tous ces produits, tous ces déchets qui d'ailleurs s'échappent des fûts crevés...

    Alors que des centaines de jeunes enfants le long des côtes d'Europe du Nord, développent des leucémies et cancers des os ou du cerveau, ou d'autres maladies invalidantes ; les autorités gouvernementales et même scientifiques, vu les "intérêts commerciaux, économiques et stratégiques" en jeu, vu la collusion qu'il y a entre les politiques et les décideurs des marchés... Ne cessent de répandre l'idée selon laquelle il n'existe aucun lien entre les cancers dont sont atteints les gens et les déchets nucléaires enfouis au fond de l'océan... "Ils" disent tous depuis quarante ans, que la radioactivité "diminue fortement" dans l'eau par de grandes profondeurs... (Alors que ce n'est absolument pas vrai du tout, et que cela a été mis en évidence scientifiquement)...

    Toute la faune sous-marine de l'Atlantique Nord, depuis Terre Neuve jusqu'à la Norvège, depuis le Groenland jusqu'aux Açores, est diversement imprégnée (d'un peu à beaucoup) de substances radioactives, en particulier les poissons les plus connus et les plus vendus sur les marchés Européens...

    Nul ne peut prévoir à l'heure actuelle, les conséquences, les mutations possibles à long terme, sur l'évolution des espèces, la chaîne alimentaire, la vie animale, la vie humaine...

    Et l'on "ne peut plus revenir en arrière" (c'est comme pour les OGM, le mal est déjà fait, les processus d'évolution sont déjà en marche depuis plusieurs dizaines d'années... La seule chose qu'on puisse encore faire c'est d'arrêter de "déconner" pour ne pas aggraver et accélerer le processus)...

    ... Et, plus grave encore -comme si cela ne suffisait pas- depuis la fin de l'ère soviétique, gisent dans les eaux portuaires de Mourmansk (Extrême Nord de la Russie, rivage de l'océan arctique) trois épaves de sous-marins nucléaires dont l'une est encore immergée par 35 mètres de fond et contient des ogives nucléaires (très grosse charge et longue portée)...

    Des experts et des scientifiques ont alerté ces dernières années, les autorités et le gouvernement de la Russie, sur le danger potentiel que représente cette épave encore immergée :

    Il faudrait impérativement selon les scientifiques, renflouer l'épave avant la fin de 2014 afin de commencer "au sec" les travaux de neutralisation (à partir de 2015, la probabilité d'une très grande catastrophe nucléaire à l'échelle de toute l'Europe et du Nord de l'Amérique et de la Russie, augmente d'un seul coup très fortement)...

    Il faut croire que "l'affaire" a fini par être prise "très au sérieux" puisque des crédits ont été votés (ou sont en instance d'être votés) et qu'une commission d'étude a été formée, pour qu'enfin l'on envisage le renflouement de l'épave (mais les travaux ne débuteraient qu'en 2015 au plus tôt)...

    L'on invoquait jusque là, depuis la fin de l'ère soviétique, que le renflouement de ce sous-marin gisant par 35 mètres de fond et contenant des ogives nucléaires, nécessitait une somme astronomique, des travaux absolument gigantesques et difficiles, et cela pour un résultat "incertain" !

    ... Espérons que l'épave "tiendra le coup" jusque... disons 2016/2017 !

    ... Tout cela (océans poubelle et épave de sous-marin nucléaire) me suggère la réflexion suivante :

    "Ce qui se passe en France ce printemps ci, avec l'affaire du "mariage pour tous", et toutes ces autres affaires pourries, de fiscalité, de pognon, de crise de société, avec toutes ces polémiques et tous ces débats stériles à "couteaux tirés" ; toutes ces guignoleries, ces fadeboucqueries, ces gesticulations de toute une "intelligentsia" de personnages médiatisés du monde de la finance, de la Télé, de la "culture de masse", de l'économie, des marchés ; toute cette esbrouffe, cette puanteur, cette crétinerie et ces violences et ces outrances généralisées ; tout cela oui, me semble totalement dérisoire, "risible" même, d'une vanité monumentale ; tout cela oui, eh bien "patatras" avec un bon pet nucléaire "on n'en parlera plus"...

    Et si des générations nous survivent dans trois ou quatre siècles, je les vois, je les imagine, nos descendants, nous maudire, rejeter notre culture, rejeter tout ce que nous avons sanctifié, organisé, enculté, béatifié, honnir tout ce dans quoi on s'est vautré !

    Je les vois d'ici, nos descendants, réécrire l'Histoire à leur façon (ils n'auront pas tort), en gros pour nous "immortaliser" en voyous, en prédateurs, en salauds, en assassins de l'Humanité et de presque toutes les formes de vie, en pourrisseurs, en pollueurs... Et bouder nos "grands écrivains" d'aujourd'hui, nos "Marc Lévy", nos "Amélie Nothomb" et même nos "Michel Houellebecq" ! Je les vois "faire table rase" de toute notre littérature, être les auteurs eux, d'un tout autre genre de littérature (qui ne sera pas forcément "meilleur" mais "différent")...

  • "Droite décomplexée" et Gauche... "mourale"

         Sarkozy inventa la "Droite décomplexée" ; Hollande invente la "Gauche mourale"... De telle sorte que depuis 2007, Droite et Gauche confondues encultéïsent la société Française de leurs autels sacrificiels et de parade ou de mascarade sans lui donner la moindre foi en son avenir...

    Mais gardons nous bien de ce qui hurle, fût-ce à juste titre, de part et d'autre de ces Droite et de ces Gauche, et qui en d'autres temps -du temps de la Convention et du Directoire, du temps de "l'Etat Français" de 1940 entre autres- encultèrent la société Française... Certes nous ne sommes plus dans ces temps là, qui sont des temps passés et donc révolus... Mais ces temps qui nous viendraient, par ceux qui hurlent et dénoncent et prendraient le pouvoir, dans l'actuel contexte de déliquescence économique, sociale et mondialisé -et qui marche sur la tête- seraient n'en doutons point, des temps autrement difficiles à vivre que ceux par exemple, du Directoire ou du Consulat en 1795-1799...

    Il n'y a qu'un seul pouvoir à prendre et qui ne vienne d'aucun parti, d'aucune idéologie, d'aucun modèle, d'aucun système mais de nous-mêmes et pour nous-mêmes et pour tous. Mais ce pouvoir à prendre reste encore à inventer entre nous...

  • "Effroyables jardins"

    Effroyables jardins oui, que toutes ces scènes de l'actualité présente !

    Effroyables jardins oui, que ceux de notre quotidien de violence, de débats stériles où l'on s'écorche, de haines, de crispations, de désarroi, de dénonciations, de scandales, d'ignominies, d'obscénités, de lâcheté, d'hypocrisie, d'arrogance, de médiocrité, d'indifférences, de silences ou de tapages, d'outrage dans le verbe et dans le geste, d'agressions homophobes et autres !

    Effroyables jardins oui, que tous ces paysages en état de bouleversements technologiques, géopolitiques, spirituels et culturels dont l'horizon roule comme une vague battant à la course et invalidant la pensée même de tous ceux et celles qui pensent encore...

    "Effroyables jardins"... Un film de Jean Becker avec Jacques Villeret, André Dussollier, Thierry Lhermite, sorti le 26 mars 2003...

    "Effroyables jardins" sur Direct 8 le dimanche 21 avril 2013 à 20h 45...

    Ce film est une adaptation du roman de Michel Quint sorti en 2000, même titre...

    Dérision, gravité et humour... dirais-je, dans ce film.

    Un véritable "pied de nez", une boule rouge de clown sur le nez oui, au beau milieu de cette furieuse mêlée dans les effroyables jardins de ce printemps 2013...

    Une boule rouge sur le nez, et un tout petit accordéon qui musique "y'a d'la joie", devant le portail de chacun de tous ces effroyables jardins...

    Lucien à 14 ans, méprise son père, un instituteur de village qui se produit dans un numéro de clown amateur. Mais André, le meilleur ami de son père, explique à Lucien le "pourquoi" et l'origine de ce numéro de clown...

    En 1944 à l'époque du débarquement de Normandie, André et le père de Lucien sont pris comme otages avec deux autres hommes du village à la suite du sabotage d'un poste d'aiguillage. Le père de Lucien et son ami André sont en même temps auteurs et otages, puisque ce sont eux qui ont fait le coup (l'un en attaquant au lance pierres une sentinelle Allemande, et l'autre en faisant sauter avec une charge explosive bricolée, le poste d'aiguillage)...

    La scène, à mon sens, la plus marquante, la plus significative (j'y vois là comme un symbole, ou plutôt comme un message d'une très grande portée, surtout en rapport avec ce que nous vivons et observons aujourd'hui dans l'actualité) :

    Le père de Lucien et son ami André, ainsi que les deux autres otages, ont été jetés par les soldats Allemands au fond d'une fosse glaiseuse, en attente d'être fusillés le lendemain matin si les auteurs du sabotage ne se dénoncent pas.

    Survient un soldat Allemand qui "fait le clown" avec une boule rouge sur le nez et un petit accordéon, et qui chante "y'a d'la joie" de Charles Trenet... Toute petite musique, toute petite voix...

    Le lendemain matin à l'heure de l'exécution, le soldat Allemand qui a fait le clown refuse de braquer son fusil sur les condamnés, se met la boule rouge sur le nez et se moque de l'officier commandant le peloton d'exécution. Mais le soldat Allemand est immédiatement et froidement abattu d'une balle dans la tête par l'officier... la boule rouge tombe dans la fosse...

    Entre temps, le gardien du poste d'aiguillage, qui avait été gravement blessé dans l'explosion, venait de s'accuser lui-même, et les "otages" sont remontés et libérés...

    Il y a bien là, à mon sens, avec autant d'humour, de gravité, et de dérision (dérision en face de ce "sens du monde" tel qu'il doit être, tel qu'on le fait être, tel qu'il doit s'imposer, tel qu'il uniformise, tel qu'il fait les modes, tel qu'il arrange les uns au détriment des autres, tel qu'il fait les guerres, tel qu'il broie les peuples, tel qu'il se fait religion, tel qu'il "encultéïse")... Il y a bien là oui... Une immense, immense capacité d'amour qui se manifeste... Et c'est cela, oui, par la capacité d'amour que l'on peut porter en soi, le seul, véritable et légitime combat à mener ; la plus grande et la plus efficace forme de violence qu'il y a au monde, à exercer...

    C'est "la seule chance qu'on a d'y arriver", de sortir de cette "impasse historique" dans laquelle on est en train de crever comme au fond d'une fosse glaiseuse avec des salauds au dessus qui s'empiffrent et font une fête obscène...

    ... Le film dure environ 1h 30, le voici :

    http://www.youtube.com/watch?v=yOyt-Msw4T4

  • "Tout le monde voudrait que ... "

    "Tout le monde voudrait que tout le monde l'aime, mais personne n'aime tout le monde"

    [Philippe Lafontaine]

    La question n'est pas de se demander si l'on doit ou si l'on devrait aimer tout le monde... puisque de toute évidence, en toute logique, c'est non...

    Mais l'on devrait à mon sens, se poser la question de la capacité d'amour que l'on porte en soi... Et de ce qu'implique cette capacité d'amour portée en soi, dans notre vie au quotidien, dans la relation que l'on a avec telle ou telle personne de notre connaissance, de notre entourage, ou même plus généralement dans la relation que l'on a avec les personnes qui ne sont pas de notre connaissance...

    Je dirais aussi (mais ce n'est pas nouveau, ce n'est pas moi qui l'ai inventé) : "C'est plus facile d'aimer des gens qui font du bien, qui nous font du bien ; que d'aimer des gens qui ne font pas du bien, voire nous font du mal, à nous-mêmes et -ou-aux autres"... En effet, aimer des gens qui font du bien, ça, tout le monde en est capable, et, en somme, c'est assez commun, et ça ne "change pas le monde autour de nous, ça ne change pas le monde que l'on porte en soi"...

  • La déclaration de patrimoine

          Je ne me suis guère précipité à l'heure dite ce lundi 15 avril à partir de 17h, ni même le lendemain matin sur le Net et sans doute pas non plus quelque autre jour prochain, sur le site du gouvernement, afin de visionner "bien dans le détail", tout comme lorsque l'on scrute par exemple les photographies de quelques jeunes et beaux artistes bien coiffés dans la vitrine d'un coiffeur visagiste... les états de patrimoine mobilier et immobilier de chacun de nos ministres du gouvernement de Jean Marc Ayrault...

    Certes -on le sait déjà- Marisol Touraine et quelques autres sont "un peu riches"... Mais bon... qui n'est pas "un peu riche" dès lors qu'il a "un tout petit peu plus", dès qu'il a une plus belle ou plus grande maison, dès qu'il peut passer quelques jours en vacances d'été autrement que sous une tente Queshua?

    Dans le parking d'une clinique à Dax, j'ai vu une fois, garée sur l'un des emplacements réservés aux médecins, une Jaguar... Et j'ai imaginé tout naturellement, en poète et penseur que je suis, ce brave chirurgien conduisant à Hossegor ou à Capbreton un dimanche après midi, sa femme, sa famille et passer ainsi quelques heures de détente en bordure de l'océan...

    C'est "bien curieux" cette propension du plus grand nombre d'entre nous, aux revenus en général au dessous de 2000 euros mensuels et au patrimoine n'excédant guère quelque 150 000 euros tout compris maison voiture compte en banque... À ne pas savoir vraiment faire la différence entre un patrimoine de un à quelques millions d'euros, et un patrimoine de plusieurs milliards ou même dizaines de milliards d'euros... Comme si l'on reprochait à une carpe d'être trop grosse par rapport à un vairon, alors qu'il y a des requins ou des cachalots de toute évidence bien plus gros qu'une sardine ou qu'un maquereau...

    À vrai dire je suis bien plus préoccupé -pour ne pas dire terrorisé- par toutes ces haines, toutes ces violences, tous ces rejets, toutes ces outrances dans le verbe comme dans les actes, qui, depuis quelques mois, font la Une de l'actualité au quotidien et prennent des proportions inquiétantes... D'autant plus que toutes ces haines et que toutes ces violences, que tous ces rejets et outrances ne sont pas ou ne sont plus en priorité, comme cela devrait naturellement être le cas, le fait de la crise économique, de la pauvreté, du chômage...

    C'est la capacité d'amour que l'on peut encore porter en soi, ou du moins la capacité d'amour qui est encore celle d'un certain nombre de gens ; qui est mise à mal, voire détruite, dans cette crise gravissime de "mal être" qui nous ronge, ce "mal être" dans notre relation avec les autres...

    Et plus les sensibilités sont exacerbées, exploitées par des médias et surtout par des mouvements "extrémistes ultraviolents" regroupant quelques centaines de personnes ; plus les situations de rupture alors, avec leurs conséquences dramatiques, deviennent inévitables...

    Je crains que, dans la prochaine (et peut-être proche) révolution... L'on se trompe encore une fois, de salauds : bon sang, il faut une merde de combien de kilogs sur la tronche pour enfin comprendre que ce n'est point un caca de pigeon qui va faire qu'on peut plus respirer ?

    La merde de je ne sais combien de kilogs, n'est-elle pas celle de ces requins géants maîtres des océans ?

    J'attends d'une révolution qu'elle ne soit point l'avènement d'un nouveau monde de nouveaux salauds.

  • La Source, de James Albert Michener

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    Résumé du livre :

    Si le Roi David et Abisag la Sulamite, Hérode le Grand, le général Pétrone, Vespasien et Titus, Flavius, Josèphe et Maïmonidès sont bien des personnages réels ; et si Acre, Zéfat et Tibériade sont toujours des villes de Galilée ; et si toutes les descriptions de lieux sont exactes... Makor cependant (en Hébreu : La Source), le site même de Makor, avec son histoire et ses fouilles, est imaginaire, nous précise l'auteur.

    L'auteur nous entraîne à travers son récit, de la préhistoire (en 9834 avant l'ère chrétienne) jusqu'à la création de l'état d'Israël en 1948.

    Nous découvrons au fil du récit (sur quinze niveaux ou époques) entre 9834 av JC et 1948, la vie des premiers Hébreux, l'émergence d'un sens d'un Dieu unique (El, puis El Shaddaï, puis ensuite Yaweh), la conquête de Canaan, la lutte contre les envahisseurs au temps du roi David, l'occupation Romaine, les croisades, l'arrivée des Arabes et la naissance de l'Islam, puis le temps de Bysance et de l'empire Ottoman, et pour finir, au 20 ème siècle après la chute de l'empire Ottoman en 1918, le protectorat Anglais en Palestine jusqu'en 1948.

    840 pages, pavillons poche, Robert Laffont

    L'auteur :

    James Albert Michener est un écrivain Américain né le 3 février 1907 et décédé le 16 octobre 1997.

    Il fut élevé par sa mère adoptive Mabel Michener, à Doylestown en Pennsylvanie. Sa carrière littéraire débute durant la seconde guerre mondiale alors qu'il était lieutenant dans l'US Navy. Sur le théâtre des opérations dans le Pacifique Sud, il exerçait la fonction d'historien maritime.

    Il a écrit près de quarante romans historiques, et il raconte les évènements en évoquant dans le récit, des personnages imaginaires.

    Dans bon nombre de ses romans, il part des origines afin d'expliquer le monde contemporain et de comprendre la société Américaine.

    Il est un sympathisant de la cause Amérindienne qu'il soutient avec force et conviction.

    Oeuvres :

    Pacifique Sud, en 1948 ; La Source, en 1965 ; L'alliance, en 1980 ; La course aux étoiles, en 1982 ; Alaska, en 1988... Entre autres.

    ... L'intérêt majeur de ce livre, à mon sens, est celui du lien qui apparaît très nettement entre les trois religions "du livre" que sont le Judaïsme avec l'ancien testament ou la loi ancienne, le Christianisme avec le nouveau testament ou la loi nouvelle, et l'Islam avec la venue du dernier messager de la parole de Dieu et le Coran, et tout cela dans une continuité chronologique, de telle sorte que l'on réalise à quel point ces trois religions finalement se complètent l'une après l'autre et forment comme une même famille de croyants... (mais une famille profondément divisée cependant, dont chacune des trois parties se réfère, l'une à la loi ancienne et donc aux origines même ; l'autre à la loi nouvelle qui se substitue à la loi ancienne ; et enfin la dernière celle de l'Islam, qui se fonde sur la parole du dernier messager de Dieu, et qui serait donc la parole "définitive", en fait un résumé, une synthèse de tout ce qui précède, et avec de nouvelles ou ultimes prescriptions).

  • Le "modèle occidental"

         C'est la diffusion du cinéma américain dans le monde qui est l'un des signes les plus visibles de la généralisation sur toute la planète, du "modèle occidental" en matière de développement et d'industrie du loisir, de production massive de biens de consommation, et donc, de "mode de vie à l'occidentale"...

    En effet, il suffit de consulter une carte pour juger de l'importance dans certains pays du monde, de la diffusion du cinéma américain, et d'établir le lien qui existe entre le "mode de vie à l'occidentale" en matière de loisir et de consommation, et la diffusion de films, séries de télévision, partout dans le monde y compris dans des pays qui ne sont pas, historiquement parlant, de "culture occidentale"...

    Ainsi nous avons, en Amérique du Nord et du Sud, outre bien sûr les USA, le Canada, le Mexique, le Vénézuela, le Pérou, la Colombie, le Chili et le Brésil ; puis toute l'Europe, la Turquie et la Russie ; et en Afrique, le Sénégal, le Togo, le Nigéria, le Rwanda, le Kenya, l'Afrique du Sud ; tous les pays du Moyen Orient et l'Arabie ; et en Asie, l'Inde, la Chine, les pays du Sud Est Asiatique ; puis l'Indonésie, le Japon, l'Australie, la Nouvelle Zélande et jusque dans les îles du Pacifique et de l'Océan Indien... Partout dans tous ces pays, et même là où les populations sont pauvres, l'on voit dans les maisons, dans les lieux publics, les cafés, dans les bidonvilles, au moins un poste de télévision qui ne s'arrête jamais, et tout le monde se ballade avec un téléphone portable...

    Que ce soient des pays Chétiens, Musulmans ou d'autres religions, et que ces pays aient pu avoir par le passé, une histoire différente de celle des peuples de la "vieille Europe"... Il n'en demeure pas moins que le "modèle de mode de vie à l'occidentale" s'est développé partout et a conquis la planète entière y compris dans les régions les plus "reculées"... Avec, il est vrai, cependant, quelques différences d'un pays à l'autre selon le niveau atteint de développement économique et de rythme de croissance... Et aussi, de quelques résistances à ce modèle occidental ; de l'existence de grandes inégalités sociales et d'une pauvreté endémique dans les pays "émergents"...

    Quel avenir pour le modèle occidental, c'est bien la question que l'on peut se poser, du fait de la pression sans cesse croissante de l'activité humaine d'une part ; et du déséquilibre qui s'établit et se creuse entre l'activité humaine et l'activité de toutes les autres espèces vivantes d'autre part ? La planète pourra-t-elle supporter indéfiniment, le poids énorme de l'activité humaine ? Avec ce modèle généralisé de mode de vie à l'occidentale, qui exige toujours plus de production et de dépense énergétique, toujours plus de biens de consommation et de loisirs, davantage de déplacements, de transports de marchandises, de production de denrées alimentaires ; et qui concentre des dizaines de millions de personnes dans des zones urbaines, il y a là comme un empire devenu bien trop vaste, bien trop complexe pour être géré, et surtout un risque d'implosion...

    Aurions nous déjà atteint le "point de non retour"? Et cela même alors que des résistances s'organisent et que des expériences de modes de vie (communautaires, associatifs) apparaissent de ci de là (en particulier dans des pays où règnent l'arbitraire, la corruption, de très grandes inégalités sociales) ?

    Le risque, à mon sens, le plus grand, le plus immédiat, c'est non pas le changement climatique ou quelque désastre écologique majeur... Mais un risque "sanitaire" et "social", du fait que nous vivons dans un environnement aseptisé, sécurisé, policé, codé, formaté, et en même temps, paradoxalement, dans un environnement de productions et d'activités que l'on ne maîtrise plus pour cause de trop de manipulations... Et ce risque là est le risque majeur, soit le risque que survienne un évènement faisant disparaître rapidemment une grande partie de l'humanité.

  • "Cacahuzac" !

    ... Ce type, que déjà je jugeais "d'un autre monde" que le monde du "commun des mortels" (du fait de ses origines de haute bourgeoisie affiliée aux "grands" de ce monde, à cette caste d'élites enfriquées et d'intellectuels de "haute volée" tous imbus de leur personne, possédant châteaux, belles demeures, gros actionnaires de multinationales, patrons de banque, ayant des comptes dans les paradis fiscaux, etc.)...

    Ce type donc, Jérôme Cahuzac pour le "nommer nommément", ce grand bourgeois intellectuel de haute volée, si loin du peuple, si loin des gens qui triment et vivent avec des salaires de misère... Ne pouvait en définitive, en derniers "recours", que se résoudre à avouer sa forfaiture ; les preuves de sa forfaiture seraient en effet devenues accablantes, sans aucune possibilité de les nier ou même de les infirmer, et dans de telles conditions il n'y a pas d'autre choix que celui de "persister à nier envers et contre tout" (ce qui bien sûr n'est plus crédible et n'est plus acceptable) ou d'avouer, de reconnaître les faits (ce qui, pour "l'intéréssé" en l'occurrence Jérôme Cahuzac, serait en quelque sorte un "moyen" -façon de parler- de "s'en tirer de la façon la moins déshonorante possible") ... En vertu de ce "principe" comme quoi "faute avouée est à moitié pardonnée" (je souligne ici dans mon propos, l'absurdité de ce "principe" dont usent les salauds en dernier recours pour faire croire à quelque "grandeur d'âme" encore présente en dépit de la noirceur réelle de leur âme... J'affirme donc " faute avouée et repentance exprimée, c'est du cinéma pour émouvoir les juges, le peuple, les proches, les gens de sa caste, et pour essayer de s'en tirer au mieux"! Car "il est désormais complètement brûlé", ce type ! Il n' a et n'aura plus jamais jusqu'à la fin de ses jours, aucun crédit auprès même de ses proches, de sa caste, de tout son entourage (des gens sans doute tout aussi corrompus, d'ailleurs, que lui-même, et qui -horreur et damnation- vont se trouver "confortés" par sa déchéance amplement médiatisée, et donc, peu inquiétés pour leur part, dans l'immédiat ; mais leur tour viendra peut-être un jour à ces gens là tout aussi corrompus )... Le plus grave dans cette "affaire là", c'est la parole donnée, la parole "droit dans les yeux" avec accent de sincérité, devant l'Assemblée Nationale, les élus du peuple, le Gouvernement, en décembre dernier, alors que pesaient déjà des soupçons... J'appelle cela de la haute trahison et "en d'autres temps" (je pense à la période 1789-1795) un tel acte de trahison était sanctionné par la peine de mort. D'une certaine façon, Jérôme Cahuzac est en quelque sorte "guillotiné" par l'ensemble du peuple Français toutes formations politiques et sensibilités confondues, de la droite à la gauche...

    Et "l'avantage" (si l'on peut dire et c'est pas peu dire) de cette "affaire là" ; c'est que le scandale est tel, que l'horreur est telle, que la prise de conscience des gens est telle, au sujet de la corruption, des affaires d'argent, des injustices, de la déliquescence des institutions et des valeurs, de l'absence de toute morale, de toute cette pourriture endémique, envahissante, généralisée et pourrissant nos vies... Que la réaction (une révolution peut-être je l'espère) sera à la mesure de l'énormité du scandale, à la mesure de la puanteur de la pourriture !... Et qu'il en sortira "une autre société" ! Je hurle, hurlez tous d'un seul cri, le cri de tout un peuple bafoué et écrasé : "assez, assez de toute cette pourriture, de ce pognon roi, de cette indécence des ultra-riches et grands prédateurs qui trucident la planète et font crever les gens" ! Assez, assez, de ces élites, de ces énarques, de ces pontes de Bruxelles qu'aucun peuple n'a élus, de ces financiers et banquiers qui font la loi sur le continent Européen, qui imposent des politiques d'austérité mais s'enrichissent, eux, scandaleusement, en collusion avec les plus grandes maffias, et en détournant à leur seul profit , la plus grande partie de l'argent qu'ils gagnent sur le travail et sur la souffrance au travail des peuples , de ces peuples qu'ils exploitent, méprisent, tabassent de leur flicaille et forcent à se taire en réduisant au silence ceux qui osent élever leur voix!

    ... Cet article dans Marianne :

    http://www.marianne.net/Cahuzac-la-triple-deflagration_a227884.html

    ... Jérôme Cahuzac est aujourd'hui un homme à terre... Que d'aucuns (et donc moi-même) aujourd'hui piétinent... Mais, oui, c'est vrai : à quoi bon piétiner un homme à terre quand on sait comment, après trente ou quarante ans de cette culture de la consommation, de la recherche du profit et de la rentabilité, du toujours plus et mieux et plus vite, du culte des apparences et de la faconde, de la contrefaçon et de la magouille ; on en est arrivés là ?

    N'y a-t-il point là à s'interroger sur ce à quoi nous avons tous plus ou moins cru, sur tout ce dans quoi nous nous sommes vautrés durant tant d'années ? Et qui en définitive est en train de nous faire crever?