Articles de yugcib

  • L'araignée-coucou

         Il me semble "de bonne guerre", de se servir de ce qui existe déjà, en l'occurrence de l'immense toile d'araignée de tous les systèmes, de toutes les modes, de toutes les cultures , même si l'on est loin d'être un "aficionado" de ce qui existe, ou de ceci/cela qui existe sur l'immense toile, et dont on déplore et dénonce les effets pervers ou contrefaits...

    Bien sûr, il y a la manière de se servir de ce qui existe, et ce que l'on va en faire, et dans quel but... Et c'est là que l'on reconnaît l'artiste, l'artisan, ou l'imposteur, ou l'ordinaire... Mais surtout l'Etre, l'homme, la femme, dans sa "vérité intérieure, profonde et authentique"... Cet Etre qui est comme "l'araignée-coucou" funambulant sur les fils de la toile, n'entrant en concurrence avec aucune des autres araignées dont les proies piégées ne l'intéressent pas ; enduisant les fils d'une sorte d'essence qui lumine et résiste aux principes généraux dilueurs d'enduit...

  • Les mariés d'Août

         Je pensais, en ce mois d' Août, à tous ces mariages qui se célèbrent en notre beau pays de France un peu partout, le mois d'Août d'ailleurs étant le mois je crois, où il y a le plus de mariages... Les samedis 3, 10, 17, 24... et encore le 31, quoiqu'à cette date les jours "auront beaucoup raccourci" (et le boulot repris)... Quels "festivaux nuptiaux" en perspective ! ...

    Monsieur le Maire, Monsieur le Curé, des centaines de photos sans compter les séquences vidéo... Le Grand Apéritif Géant de 300 voire 400 personnes invitées, le Grand Repas de Noces avec au moins une centaine voire cent vingt convives (et on remet ça le lendemain dimanche avec 60 "intimes" familles et amis proches compris)... La "Jarretelle"... Et peut-être (mais je ne crois pas, ce n'est plus "d'époque" : "Cé Cé Cé Célimène... "... à quat' plomb' du mat' avant la soupe à l'oignon...

    On va avoir chaud sous les costards, les mecs ! (un peu moins les femmes zé filles en p'tites robettes)...

    Des cousins qui se sont jamais vus, des "ex" que l'on a invités même ; en bref, des tas de gens qui ne se connaissent ni d'Eve ni d'Adam et qui vont devoir "faire la conversation" les uns en face des autres le long de la longue/longue table en fer à cheval...

    Tout ça est bel et bon, mais ça fait tout de même un sacré paquet de fric (de dix à quinze mille euros tout compris) - il vrai qu'il y a les cadeaux pour les Mariés (ou plutôt des "enveloppes")-...

    ... Dans quelques mois, les premiers "lézards" dans le Couple, dans un an dans deux ans on se sépare... enfin "il ne faut pas être trop pessimiste" (rire) !

    ... Et... (excusez moi cette expression à la Yugcib) : "le boudoir avait déjà bien trempé dans je ne sais combien de bols de café au lait"... ou encore " combien de museaux déjà, avaient trempé dans la soupe"...

    ... Et que dire du régal fou de deux êtres qui ont découvert "ça" ensemble et jamais ne se sépareront ni "iront voir ailleurs"... Si de tels couples existent (il doit bien y en avoir) appartiennent-ils à la légende?

  • Ces êtres qui emplissent notre vie

         "On est tout seul dans sa peau jusqu'à la fin de ses jours" ... Sauf -peut-être lorsqu'un être en particulier, un homme ou une femme, à lui tout seul, emplit ton espace de culture, de relation et de sensibilité ; si cet être là est un très proche de toi dans ta famille ou dans tes amis ou connaissances... Ou encore si cet être là est par exemple, un personnage de la dimension d'un Coluche...

    Un fils, une fille, un père, une mère, un mari, une épouse, pour prendre les "plus proches de soi"... devrait être un personnage charismatique... Alors que, pour bien des gens, ce n'est "pas tout à fait le cas" (et même parfois hélas, "pas du tout le cas")...

    Je me remémore cette époque des quelques années avant le 19 juin 1986, autant dire les années Coluche...

    Après le 19 juin 1986, dans le monde sans Coluche dans notre vie de maintenant (je veux dire "sans Coluche vivant")... "C'est plus tout à fait ça" ... En effet, du vivant de Coluche, le monde était ce qu'il était, toutes les vacheries que l'on subissait (ou que l'on faisait) étaient ce qu'elles étaient ; on pouvait se sentir seul, désabusé, se poser des tas de questions... Mais "IL" était là, dans sa salopette et avec son nez rouge, et tout ce qu'il nous racontait, et nous faisant mourir de rire (et réfléchir en même temps mine de rien)...

    Et aujourd'hui en 2013, le monde est toujours ce qu'il est, les vacheries que l'on subit ou que l'on fait, sont les mêmes pour ne pas dire parfois pires... Mais "IL"n'est plus là...

    Rares, rares, sont les êtres qui, à eux seuls, emplissent notre espace de culture, de relation et de sensibilité, même si tant d'autres êtres que nous aimons très fort, emplissent aussi notre vie, qui ne sont pas des "Coluche"...

    Rares, rares sont ces êtres qui, par leur existence, par leur présence, par ce qu'ils expriment... Te font "oublier" que t'es tout seul dans ta peau avec le ressenti que tu n'arrives pas à traduire par des mots...

  • J' IRAI JAMAIS ...

    J'irai jamais au Cameroun

    J'irai jamais au Nigeria

    J'irai jamais au Bangladesh

    J'irai jamais en palace 4 étoiles aux Seychelles

    Je ferai jamais du shopping en galerie marchande à Shangaï

    J'achèterai jamais le coffret DVD Dallas version années 80 ni nouvelle version 2013

    J'achèrerai jamais un billet pour la corrida de Salsa y Toros à Dax dans les Landes

    Je serai jamais candidat à Koh Lanta ni à Ford Boyard

    J'aurai jamais ma gueule en long en large et en travers sur quinze pages de Facebook

    Et je mourrai puceau du trou de bale

    Ne vous en déplaise braves gens

    Je vivrai le restant de mes jours encore

    Et jusqu'à mon dernier souffle

    Anarchiste inclassable

    Fouteur en l'air de Mythes et de Zélites

    Et de Vases Sacrés

    ... Et je vais ajouter : "je s'rai jamais, jamais/jamais députain sur les bancs de l'Assemblée Nationale

    Ni Maire ni Zélu ni candidat au Goncourt ni coureur de maisons d'édition ni sémillant séducteur de jolies dames et demoiselles dans ma vieillesse jumelle de mon adolescence ni à plus forte raison voyageur sur Meetic ou sur Badoo

    Et j'ai pas investi pour un caveau ou pour un grand pieu de marbre bleu avec une croix dessus au cimetière de Tartas ou de La Chapelle devant Bruyères

    Mais cela ne m'empêche pas de visiter des cimetières où je n'ai aucun des miens et dans lesquels je m'arrête devant ces tombes sans nom, sans fleurs, de terre ou de vieilles pierres disloquées, "ressuscitant" à ma manière ces visages, ces êtres qui une seule fois dans toute l'éternité furent mais dont personne ne se souvient, ces êtres dont aucun livre d'Histoire ne parle...

  • Touitt touitt touitt ! ...

         "To twitter" en Anglais, ne signifie pas seulement "tenir toutes sortes de propos de tout et de rien, mais aussi "gazouiller" comme un oiseau...

    Or, il se trouve que 99% des "touitt's" sur "twitter de la Toile", ne sont guère à mon sens, du "gazouillis" d'oiseaux... Mais de la "Touite" qui bat comme du tam tam de brousse pour annoncer que le sorcier du coin a mis une nouvelle plume à son cul...

  • Elles adorent le shopping...

    Elles adorent le shopping

    Et moi je le déteste

    Elles adorent toutes le shopping

    Les filles des Iles

    Les filles du fin fond de la Creuse

    Les filles du Raincy et de Bondy

    Et moi je le déteste le shopping

    Le shopping en galerie marchande

    A Paname

    Ou à Tartas Les Bains de pied

    Ou à Shangaï ou à Hong Kong

    Elles adorent le shopping

    Mais on se rejoint sur des petits riens

    Ou sur des choses de la vie qui court

    De la vie qui bat autrement que d'un coeur de pieuvre

    Elles adorent le shopping

    Comme toutes les filles du Twenty unième century

    Qui lisent jamais de livres

    Mais ont les yeux rieurs

    Elles adorent le shopping

    Mais je chope pas le ticket avec elles

    Quand je leur parle balades en montagne ou en forêt

    Ou bouquins

    Ou littérature ou poésie

  • Le bonheur

         Le bonheur "n'existant pas" selon Houellebecq, j'ai envie de dire "c'est le bon heurt qui existe (par opposition au mauvais heurt)"...

    En effet, un "bon heurt" (par exemple un joli visage de femme qui te fouette l'âme et te fout la trique) c'est "un petit choc très chic"...

    "Le bonheur" donc, je confirme, je suis d'accord avec Houellebecq : il n'existe pas, ou alors, "il fait semblant d'exister sous forme de mirage"...

    Mais "des bons heurts"... y'en a à l'infini tout au long de la vie...

  • Août

         De tout l'Août on ne la, ne le, ne les verra point, l'absent, l'absente les absents... Il, elle, elles, ils... Seront "dans l'absinthe des jours heureux"...

    Et l'on se demande si... (enfin "certains" voire "certain" se demandent si)... cela vaut le coup d' "absinther quand même le verre un petit chouia ou ras bord"... Et "mettre des glaçons" en plus, qui de toute façon fondront...

    Vient le temps des nuits qui s'allongent, le jour tardant de plus en plus à venir au matin ; les ombres qui tombent plus tôt le soir, et en ces trente et un jours de l'Août boréal, c'est la première phase du "grand basculement" vers l'hiver dont on à peine cependant à l'imaginer qu'il existe, tant on vit sur la lancée des encore longs jours...

  • Jeunesse, force et beauté

         "Jeunesse, beauté, force, les critères de l'amour physique sont exactement les mêmes que ceux du nazisme".

                         Michel Houellebecq

    ... Avec les "nouvelles technologies" de la communication, de la relation, de la production de l'écrit, de l'image, de la parole et de l'autopétance de soi... et de toutes sortes d'impostures qui en foutent plein la vue, et cette propension du commun des mortels qui n'est ni un très jeune enfant ni un vieillard, à se vouloir à tout prix le plus beau, le plus fort, le plus sexy, le plus performant... L'on dépasse les fondements les plus radicaux et les plus extrémistes du nazisme... Et il devient urgent, vraiment urgent, d'entrer plus que jamais que par le passé, en résistance, en résistance organisée en maquis contre ce "nazisme"...

  • La question de l'existence du bonheur

         Au "paradis des minous" (le paradis où je souhaite aller plutôt que dans celui des Humains) on ne se pose pas la question de l'existence du bonheur et il n'y a pas, d'ailleurs, au paradis des minous, de cité qui s'appellerait "Hollywood Minou"...

  • L'amertume

         "S'il fallait résumer l'état mental contemporain par un mot, c'est sans doute celui que je choisirais : l'amertume."

            Michel Houellebecq

    ... Et l'amertume dirais-je, ce ne serait "encore pas trop grave" si elle n'était que "l'amertume à l'état pur" (et exprimée en parole ou en écrit, poétiquement ou non, littérairement ou non, et bien sûr justifiée le plus souvent quoi qu'elle "ne fasse point avancer le schmilblic")... Mais le pire (et c'est ce que je déplore) c'est qu'elle est exprimée avec vulgarité, banalité, et qu'elle est déversée comme du "caca nerveux" sur Facebook, Twitter, les réseaux sociaux et sur les forums d'expression libre...

    Et en ce sens, elle fait davantage de consommateurs de la révolte, que de révoltés...

  • Michel Houellebecq

         Je ne pense pas, ayant achevé la lecture de La carte et le territoire, que je procèderai comme je l'ai déjà fait pour d'autres livres (présentation-résumé-extraits-mon avis)...

    Ce qui me semble à peu près "sûr" après la lecture de La carte et le territoire, et après les quelques informations que j'ai pu recueillir au sujet de Michel Houellebecq, tant sur Wikipédia que sur le site de l'écrivain... C'est que je tends à penser que Michel Houellebecq serait "l'un des plus grands écrivains contemporains actuels"... Et que "notre époque, pour cette raison de l'existence de cet auteur -et sans doute de 2 ou 3 autres- ne serait pas le vide culturel ou intellectuel que l'on pourrait déplorer"... (cela en effet nous "change" de tous ces auteurs "à succès populaire" mélimélo dramatiques à sensation gros succès de librairie littérature de gare et de plage)... Et cela nous "change" également, de toutes ces productions "essayistes journalistiques connotation autobiographique gallimatia de formulations de style universitaire intellectuel bobo branché" d'hommes et de femmes politiques et de grands animateurs télé, qui se "vendent comme des petits pains" au grand public mais soit dit en passant le grand public il y comprend rien dans ces bouquins là... (ou alors il fait semblant de comprendre et se lance "pour faire bien" dans quelque "diatribe" argumentée de "on dit que...")

    ... Je pense aussi que la seule lecture d'un livre en particulier d'un auteur, ne suffit pas loin s'en faut, pour appréhender l'ensemble de l'œuvre d'un auteur. Mais pour cela, peu de gens, peu de lecteurs, et même peu de "grands lecteurs" (de ceux qui passent des journées ou des nuits entières à lire) sont disposés, ou plus exactement se rendent disponibles pour se consacrer à l'étude d'un auteur, de l'œuvre d'un auteur dans son ensemble... (Pour cela, il faut "sentir que ça vaille le coup"!)

    "L'œuvre de Michel Houellebecq donne lieu à des jugements radicalement opposés. Pour certains critiques, il serait le plus grand écrivain contemporain, pour d'autres son écriture relèverait de la nullité littéraire" [Reynald Lahanque]

    Son écriture est assimilée par ses détracteurs à une "absence de style"...

    Effectivement, dans la réalité du monde d'aujourd'hui, tout comme d'ailleurs "depuis toujours"... Lorsque l'on ne comprend pas un auteur, on dit qu'il est "nul" ou "hermétique"... (il faut du sensationnel, de l'intrigue amoureuse ou policière, de l'émotion, une histoire "bien charpentée qui tient debout du début jusqu'à la fin avec une bonne dose de suspense... Sinon "ça marcha pas", le lecteur "tope pas")...

    Ou alors, à la limite il faut être "un imposteur de génie" et savoir faire "se marrer" et interpeler le lecteur avec toutes sortes de formulations bourrées de métaphores hasardeuses "qui font pas trop dans la dentelle" et qui séduisent quelques "anti ceci/anti cela"... en fait, se livrer à un réquisitoire contre le "sens du monde", la "société de consommation" etc. ... (ce "truc" là, ça "prend toujours")...

    ... On note dans le style de Michel Houellebecq, un usage limité de la métaphore, quelques changements de registre dans le langage dans la même page, le même texte ; l'emploi de "litotes", des descriptions et des détails anodins, des fins de paragraphe avec des phrases simples et banales sur un ton de résignation ; l'emploi fréquent et inhabituel et surprenant d'adjectifs souvent négatifs, pour exprimer des jugements péremptoires...

    ... Un extrait, cependant, dans La carte et le territoire, page 17, collection de poche J'ai lu :

    ...C'est alors qu'il prit conscience du problème du taxi. Comme il s'y attendait, Atoute refusa nettement de le conduire au Raincy, et Speedtax accepta tout au plus de l'emmener jusqu'à la gare, à la rigueur jusqu'à la mairie, mais certainement pas à proximité de la cité des Cigales. "raisons de sécurité, monsieur..." susurra l'employé avec un léger reproche. "Nous ne desservons que les zones parfaitement sécurisées, monsieur" indiqua pour sa part le réceptionniste de Voitures Fernand Garcin sur un ton de componction lisse...

    ... Et, page 47/48 ceci :

    Il avait lu Platon, Eschyle et Sophocle ; il avait lu Racine, Molière et Hugo ; il connaissait Balzac, Dickens, Flaubert, les romantiques Allemands, les romantiques Russes. Plus surprenant encore, il était familier des principaux dogmes de la foi catholique, dont l'empreinte sur la culture occidentale avait été si profonde -alors que ses contemporains en savaient en général un peu moins sur la vie de Jésus que sur celle de Spiderman.

  • Le Goncourt

          Le Goncourt c'est de la foutaise... Gros sous, magouille, combine et compagnie, lutte féroce entre auteurs et surtout entre grands éditeurs... si ç'avait pas été en 2010 Houellebecq, ç'en aurait été un ou une autre... (Mais peut-être pas Christine Angot qui est "dans les choux")... (rire)...

    Le seul prix que je crois (et encore!...) C'est le Nobel ! (de littérature il va sans dire)...

    Si l'on inventait le "Nobel de la Littérature sur le Net" (pourquoi pas?) je pense que le lauréat de l'année serait -il y a pour cela de fortes chances- quelque homme politique, personnage de Télé, ou journaliste célèbre dont le nombre de Tweets suivis par je ne sais combien de "followers" ferait exploser le tiroir-caisse des Grandes Marques au budget pharaonique en matière de publicité...

    ... Je dirais aussi du "Goncourt"... que c'est un "GONG"... court...

    En effet, ça claquesonne comme une cloche d'église, une sorte de "glas heureux"... et, une heure plus tard, on entend le vent qui chante dans les blés, les chiens aboyer au lointain... et des avions qui passent le mur du son...

  • "N'ayez pas peur du bonheur, il n'existe pas"

    Une citation de Michel Houellebecq...

    ... Dans "la poursuite du bonheur", éditions "La différence" 1992

    "Compte tenu des caractéristiques de l'époque moderne, l'amour ne peut plus guère se manifester, mais l'idéal de l'amour n'a pas diminué. Étant, comme tout idéal, fondamentalement hors du temps, il ne saurait ni diminuer ni disparaître.

    Une fois que vous aurez développé un concept de l'amour suffisamment idéal, suffisamment noble et parfait, vous êtes fichu. Rien ne pourra désormais vous suffire.

    Pourtant, vous devez rester vivant -au moins un certain temps.

    À mesure que vous approchez de la vérité, votre solitude augmente. Le bâtiment est splendide mais désert...

    Parfois vous vous mettez à pleurer tant la netteté de la vision est cruelle. Vous aimeriez retourner en arrière, dans les brumes de l'inconnaissance, mais au fond vous savez qu'il est déjà trop tard".

    "N'ayez pas peur du bonheur, il n'existe pas".

    ... L'époque moderne -on va dire en gros (pour ma part) depuis 2008, est une bien drôle d'époque : il semble que le pire y soit plus possible, plus prévisible, que le meilleur... Et que les humains se déshumanisent...

    Si effectivement, l'amour ne se manifeste plus -parce qu'il se laisse remplacer par ce que j'appelle "l'ennemour"- il n'en demeure pas moins que, tout comme l'existence d'un "paradis originel" évoqué par Frantz Kafka, qui "n'aurait pas pour autant été effacé" ; l'idéal de l'amour et de la relation, n'a pas lui aussi, diminué pour autant...

    Ce que Frantz Kafka appelle "paradis originel", et cet idéal de l'amour et de la relation, et qui sont "une seule et même chose" en fait, est intemporel...

    Développer en soi et essayer de développer autour de soi, un concept de l'amour -et de la relation- "le plus noble possible" en supposant que l'on va y parvenir et le faire partager autour de soi, c'est prendre le risque de faire comme Icare dont les ailes ont brûlé quand il s'est trop approché du soleil (et aussi les ailes des compagnons d'Icare)...

    Il faut donc "demeurer vivant"... C'est à dire " être Icare sans ailes mais avec une âme, un esprit forts" autrement dit demeurer un humain...

    La "vérité", au fond, c'est peut-être comme un meuble très vaste, très haut, avec de très nombreux tiroirs, ces tiroirs symbolisant on va dire, des "questions"... Des questions il y en a à l'infini...

    À mesure que viennent, se superposent, s'entrechoquent, se mélangent, se diversifient, se reproduisent et se multiplient les questions... Et que ces questions, on les évoque, on les dit, on les dessine, et si l'on peut on les partage avec son prochain... Alors la solitude qui dans un premier temps ne cessait d'augmenter, devient moins "difficile", moins "désertique"... Et "le bâtiment" s'il n'est pas "splendide", s'il n'est pas éblouissant à crever les yeux", se révèle "habitable" -je ne veux pas dire "confortable".

    C'est vrai que la netteté de la vision (de la réalité telle qu'elle se présente, violente, brutale, crue et nue) est cruelle et qu'elle fait pleurer, qu'elle désespère, qu'elle donne envie de "faire le dragorek" (c'est à dire de tout détruire à jamais sans laisser de trace)... Et que l'on aimerait (il vient alors une sorte de nostalgie très profonde, très enracinée en soi) "revenir à ces temps d'origine, de paradis, de pureté, d'innocence, et d'inconnaissance"...

    Mais le temps qui est, le temps qui est "à ce moment là et pas à un autre" (et donc le temps qui fut il y a on va dire un milliard d'années, tout comme le temps qui sera dans un milliard d'années... ce temps n'existe qu'une seule fois... Et par rapport à ce temps, c'est -ou trop tard- ou trop tôt.

    "N'ayez pas peur du bonheur, il n'existe pas"... C'est de la lumière, de l'ombre, du contraste, des couleurs, de la vie, de l'énergie, de "l'âme" on va dire (ou du ciel en soi), du vent, des nuages, de la pluie, de la grêle, des tornades, du paysage... Et tout cela dans "un seul tableau, une seule grande fresque géante"... qui existe en soi... Et c'est peut-être mieux que ce "bonheur" qu'on veut à tout prix faire exister, et qui n'existe pas...

    S'il devait exister, ce "bonheur", alors j'en aurai effectivement très peur, car il me ferait "mourir de mon vivant", et-à fortiori- "mourir pour toujours dans la mort"...

  • L'innocence blessée

    L'innocence blessée

    La gentillesse blessée

    La délicatesse blessée

    Tout cela ensemble blessé

    C'est ce qui dans la relation heurte le plus

    Les êtres "fragiles" parce que ce sont des êtres purs

    Des êtres gentils

    Des êtres délicats

    Et que leur innocence

    Leur gentillesse

    Leur délicatesse

    Et tout cela ensemble

    Dessert

    Sont des êtres malheureux

    Il faut assurément à ces êtres là

    Davantage encore qu'aux autres êtres

    Une force

    Une dureté

    En eux

    Une force qui étonne

    Une bonté et un regard sans complaisance

    Une dureté qui lamine

    Là où les aspérités

    Sont par trop insolentes

    Trop rugueuses

    Trop présentes