Articles de yugcib

  • Poison des mots

    Les mots vils

    Les mots acides

    les mots perfides

    Les mots sans vie

    Les mots amers

    Les mots qui crient et qui pètent

    Les mots inutiles

    Les mots pour arranger

    Les mots trompeurs

    Les mots menteurs

    Les mots en supernova

    Les mots en jolie pochette à la veste de son costume

    Les mots du sexe cru et nu

    Les mots crevettes qui puent

    Et tous ces mots à propos de tous les maux

    Et tous ces mots que l'on ne dit jamais

    Que l'on n'entend jamais.

    Ces mots qui claquent comme des coups de fouet sur le dos des ânes et des chevaux rétifs

    Ces mots de la guerre et des passions exacerbées

    Ces mots portés à bout de voix tels des étendards

    Ces mots en cortèges ou en processions

    Ces mots mille fois scandés et hurlés

    Ces mots d'ennemour

    Ces mots d'une si grande Une à la Une mais d'une si courte saison

    Ah qu'il s'en dit qu'il s'en écrit de ces mots

    Mais faut-il les bannir tous ces mots

    Faut-il en user de certains

    Inutiles

    Ou oeuvre d'écriture

    Mais ne blessant que les poisonneurs

  • Les mots

    Ces mots dont j’ai rêvé du pouvoir que je leur conférais...

    Ces mots qui, dans le monde où nous vivons, n’ont d’autre pouvoir que celui de nous faire rêver…

    Ces mots qui, des poètes Grecs aux rappeurs de nos cités actuelles en passant par Hugo, Prévert, Brel, Ferré et Brassens… n’ont pas changé le monde.

    Ces mots qui, parfois, ont été pensés sans être dits ou écrits…

    Ces mots devenus poussière ou épluchures…

    Ces mots qui ont été criés, adulés… Et si souvent trahis !

    Ces mots pour la seconde civilisation du feu… par les mots.

    Ces mots que les bêtes n’ont pas mais dont elles n’ont pas besoin pour se faire comprendre et aimer…

    Ces mots magiques, ces mots vertige…

    Comme des pluies d’étoiles dans les regards pour ne plus mourir de soif dans les grands déserts relationnels…

    J’ai une si haute idée des mots, qu’en face de leur grandeur, de leur force, de leur beauté et de l’énergie qui les anime...

    Je me sens comme un enfant...

    Je voudrais que les mots en effet, puissent allumer le feu qui n’a encore jamais existé…

    Je veux que les mots soient des visages traceurs d’empreintes sur les attentes blessées qui bordent les chemins d’infortune.

    Je veux que les mots portent leur regard plus loin que tout ce qu’ils disent.

    Je veux que les mots soient des mains et que leurs doigts effacent les cicatrices.

    Je ne demande pas aux mots le pouvoir de convaincre ou d’entraîner, ni la force d’atteindre les sommets d’une pensée qui reste encore à découvrir.

    Je veux que les mots soient libres.

    Je veux que les mots ne soient pas seulement les mots des gens que l’on aime écouter.

    Je veux que les mots changent la vie que nous vivons, en nous et autour de nous.

  • Un jour je m'envolerai

    One day I’ll fly away

    Comme dans cette très belle chanson de Randy Crawford

    Oui je m’envolerai au loin

    Mais je n’ai pas de programme de vol

    Je vole déjà

    Ma vie est toute petite pour un vol qui est trop grand pour moi

    Irais-je dans les étoiles

    Dans des rêves qui ne sont pas les miens

    Dans de l’espérance

    Dans des visages qui ne sont pas encore nés 

     

    One day I’ll fly away

    Ce serait presque un hymne

    Mais je n’ai pas de drapeau

    Même si je vole en rouge en blanc et en noir

    Je vole avec le rouge de la vie

    Le blanc de l’immaculé

    Le noir de la liberté

    One day I’ll fly away

    Et dans un envol que je ne verrai jamais

    J’aurai le souvenir de tous les visages que j’ai aimés

    Je ne savais pas ce qu’était mon vol

    Mais je volais pour ces yeux qui me voyaient voler

     One day I’ll fly away

    ... Pour écouter la chanson de Randy Crawford : http://www.youtube.com/watch?v=fDBwHLtRcgs

  • Iles de temps dans l'espace

    Certains moments de solitude semblent plus difficiles à traverser que d'autres

    Parce qu'ils sont accentués d'atmosphère

    Il suffit d'une légère brise d'après-midi d'été sur la place déserte d'un village

    D'un miaulement de tronçonneuse dans un bois tout proche

    De la lumière d'un ciel brouillé et floconneux où se mélangent les gris les blancs et les bleus

    Alors les visages absents

    Ceux de l'heure d'avant et tous les autres visages aussi

    N'étant plus à mes côtés sur ce banc où je viens de m'asseoir

    Semblent s'éloigner

    Se diluer dans le ciel brouillé

    Et la brise d'après-midi emplie de sons

    De couleurs et de senteurs

    Et d'ailes blanches de papillons

    Appelle et rappelle une femme un enfant un ami

    Ou tout aussi immensément

    Ces êtres que j'aurais aimé rencontrer

    Il y a comme une sorte de stérilité tragique

    Dans ces moments de solitude

    Et je n'aime pas ces îles de temps perdues dans l'espace

    Surtout avec ces élans et ces affections qui me traversent

    N'atteignant que le ciel de l'île

    Ce ciel de l'île où nuagent des écharpes en forme de visages

    De visages disparus

    De visages jamais atteints

  • La bibliothèque d'Alexandrie

         L'on ne peut comparer la bibliothèque d'Alexandrie détruite dans un incendie en 288 Av JC, avec tout ce qui se détruit ou disparaît sur le Net depuis plusieurs années, de sites, de blogs, de forums de discussion...

    Il faut, il faut, oui, certes... "faire la part des choses" entre ce qui fut, pour la bibliothèque d'Alexandrie avant -288, un temple d'érudition, de savoir, de culture, de pensée, de littérature ; et ce qui fut avant aujourd'hui avec les forums de discussion/échange, les sites et les blogs, un marché de l'expression publique à ciel ouvert...

    ... Si seulement, avant les disparitions d'aujourd'hui qui précipitent tout le contenu d'un forum, d'un site ou d'un blog au pilon de l'oubli, il y avait eu au moins, de ci de là, quelque explorateur (on va dire "quelque journaliste d'investigation témoin de son temps et de ce qui se produit sur la scène publique" pour "immortaliser" quelques séquences et conserver ces séquences comme l'on range des livres sur des étagères ?

    Ainsi est un marché de l'expression publique à ciel ouvert : un lieu, un espace immense que l'on ne peut même pas qualifier de "bibliothèque virtuelle" où foisonne tout ce qui peut se crier ou se chanter ou s'ébattre et voler d'un étal à l'autre ; un lieu où ne sont pas édifiées de vraies bibliothèques avec des murs de pierre et des étagères chargées de livres ; un lieu, un espace sans limite en lequel tour à tour s'emplit et se vide tout ce qui se dit, s'écrit à ciel ouvert...

    ... Bien sûr, c'est vrai : entre un petit chat des rues qui fait pipi dans un caniveau, et un orangoutang qui écoute du Mozart sur un phonographe dans une savane africaine... Qu'est-ce que le photographe préférera "immortaliser" ? ... quoique...

    ... On va dire que la bibliothèque d'Alexandrie du 21 ème siècle, c'est peut-être Internet Archives, cette sorte d' "oeil de l'oncle Sam" qui voit tout qui sait tout qui mémorise tout, "photographiant" une fois deux fois trois fois... C'est à dire "collectant" ce jour là, ou un autre jour, un site, un forum, un blog tel qu'il apparaît ce jour là...

    Mais je me demande si l'on peut réellement "faire un rapprochement" entre la bibliothèque d'Alexandrie et Internet Archives... J'en doute...

    Pour Internet Archives, je crois que l'incendie ce sera... des ères géologiques qui se superposeront l'une sur l'autre, ou... une géante gazeuse qui avalera Téterre...

  • Affreux jojo

    Faire le beau

    Faire le gentil

    Comme un joli toutou comme un joli minou

    Résultat ça pipe pas un mot dans la chaumière

    Ils ont vu mais ils s'en tapent

    Ou ils en pensent pas moins

    De la pirouette du toutou

    De la cabriole du minou

    Qui encore une fois fait un joli numéro

    Un joli numéro qui passe inaperçu

    Alors quoi quoi quoi faire

    Peut-être faire le vilain

    L'affreux jojo

    Le qui pue

    Le qui rote dans le cassoulet

    Ça au moins ça fait piper mot

    Et des clous qui rentrent dans le gras du panard

    Ça fait un peu momo mais tant pis tant pis

    S'il y a que ça pour que ça pipe mot

    Alors pourquoi pas

    Et après on reviendra au joli numéro

    Qui peut-être sera vu et fera piper mot

    On fera de nouveau le beau le gentil

    On cesse jamais d'être ce qu'on est

    Au fond au fond

    Au fond de son réacteur

  • Niveau scolaire en recul, en France (suite)

         Voici ce qu'écrit Christian Seguin, page 10 de Sud Ouest Dimanche, le 8 décembre 2013 (page actualité) au sujet de l'école en France :

    "La France, qui aspire par nature à éclairer le monde, n'a pas vocation à s'assoupir dans le ventre mou des classements internationaux. C'est donc avec une vive émotion teintée d'indignation qu'elle découvre sa position de pays petitement moyen, sans aucune performance, sinon celle d'être la puissance qui n'a pas la meilleure école du monde comme elle y prétendait, mais la plus inégalitaire. L'ascenseur social ne monte plus. Un quart de la jeunesse française reste assis au creux du fossé. Lorsque l'on appartient à un milieu défavorisé qui abuse de nouilles, on a beaucoup moins de chances d'intégrer la partie de la classe qui choisira son menu. Cette révélation quasi biblique nous dit combien s'impose le combat du siècle, qui s'ajoute aux chantiers pharaoniques prioritaires. Après avoir imaginé la notation traumatisante, l'apprentissage par coeur abêtissant, la diminution du travail scolaire, la suppression des notes, l'enseignement ludique, l'expression avant le savoir, le bac pour tous, on pourrait orienter le premier poste budgétaire de la nation vers l'échec scolaire et l'inadaptation des programmes, que l'on n'appellerait d'ailleurs plus programmes, un mot trop connoté au passé. Pour à peu près réussir sa vie, on pourrait même un jour se concentrer sur les fondamentaux, tels que lire, écrire et compter. C'est la réflexion profonde de 2013, en attendant de tricoter et détricoter tous ensemble les mesures phares des quinquennats à venir."

    ... À propos de "l'ascenseur social ne monte plus", je pense à ces "écoles prestigieuses parmi ou sinon les meilleures du monde" en France, à ces écoles dans lesquelles s'inscrivent des étudiants étrangers, asiatiques le plus souvent, à ces écoles qui n'arrivent pas en dépit de la qualité de leur enseignement et de la formation qu'elles dispensent, à "contrebalancer" la faiblesse, la médiocrité, de l'école "en général" en France... C'est bien là le drame : d'un côté ce qu'il a de meilleur mais demeure difficilement accessible du fait que "l'ascenseur social ne fonctionne plus", et d'un autre côté cette "philosophie" du "bac pour tous" et de " l'enseignement ludique" (en ce sens, l'article dans Sud Ouest Dimanche de Christian Seguin rejoint ce que je disais des livres de classe d'aujourd'hui axés sur l'image, la couleur, les exercices sous la forme de jeux)...

  • Nelson Mandela

         La réconciliation, et dans, et par la réconciliation, le pardon. Le pardon mais pas l'oubli, pas la négation de ce qui a été, de ce qui s'est fait...

    La non violence mais la nécessité du combat. Du combat comme d'un outil dont on se sert mais que l'on dépose dès qu'il n'est plus nécessaire...

    La réconciliation et non pas la vengeance, non pas la revanche.

    Le pouvoir, non plus d'un seul ou de quelques uns sur le plus grand nombre au profit d'un seul ou de quelques uns ; mais partagé avec ceux du plus grand nombre qui l'ont reçu en partage et qui leur a été transmis.

    Le pouvoir tel un flambeau tenu haut et droit pour éclairer le passage, mais révélant aussi en même temps, à côté et derrière celui qui tient haut et droit le flambeau, chacun de ces autres flambeaux dont l'éclairage élargira le passage...

    C'est bien là ce que je définis comme une vision Mandelienne du monde... Par la réconciliation, le renoncement à la vengeance et à la revanche d'une part ; et par le pouvoir qui se partage et se transmet, d'autre part...

    Si cette vision Mandelienne du monde est saluée quasi unanimement par toutes les nations et états, et célébrée avec autant de ferveur et de recueillement à la disparition de cet humain hors du commun qu'est Nelson Mandela... Il n'en demeure pas moins que cette vision du monde est loin d'être une réalité sur les différentes scènes de relations internationales, et en général, sur toutes les scènes où se produisent et agissent les acteurs, les comédiens, les figurants que nous sommes...

    Accepter l'idée selon laquelle ce qu'il a de pire, de plus insoutenable et de plus difficile à vivre dans la réalité, n'est pas une fatalité, ce serait déjà un pas de fait...

    La réconciliation cependant, comme Nelson Mandela en parlait, et comme sans doute quelques Humains sur cette Terre peuvent oser y penser, demeure actuellement une utopie, un défi quasi impossible...

    Mais dans l'Afrique du Sud qui sortait du régime de l'Apartheid en 1991, la réconciliation de fait, se traduisit par la reconnaissance aux Noirs des mêmes droits qu'aux Blancs et en même temps par une volonté devenue commune à au moins une partie de chacune des deux communautés Noire et Blanche, de former un gouvernement, et de collaborer ensemble... Ce qui était là un contexte historique particulier à ce pays, l'Afrique du Sud... Et ainsi, la réconciliation (cette réconciliation làne faisant pas disparaître pour autant les tensions et les inégalités dans les communautés, a eu pour résultat (et c'est sans doute là l'essentiel) d'éviter au pays une guerre civile...

  • Niveau scolaire en recul, en France

         La France à la 25 ème place du classement international pour le niveau scolaire !

    Cela ne m'étonne pas ! Comment voulez-vous qu'un jeune de douze ans ne sèche pas l'école quand il peut gagner cent euro par jour en dealant de la drogue (en faisant le guetteur et l'indicateur dans les entrées des immeubles, en fait) !

    Et comment voulez-vous qu'un "prof expérimenté" de cinquante ans ne préfère pas enseigner dans un lycée en centre ville, plutôt que dans une banlieue "difficile" où bon nombre des jeunes sont non seulement en échec scolaire, mais se foutent de l'école ? (enfin, pas tous, nuance...)

    En effet, là où ça deale, où ça se shoote, où ça tchoure, où ça trafique de tout, là où le fric coule à flots facile à gagner, on peut y mettre toutes les structures les plus élaborées soient-elles, y prévoir les budgets, les investissements les plus coûteux, y mettre les meilleurs profs, essayer toutes sortes de méthodes, etc. ... Cela ne change à rien à la "réalité du terrain" !

    Pourquoi à Shangaï, à Hong Kong, à Melbourne, le niveau scolaire y est-il meilleur qu'en France ?

    Sans doute parce que, au beau milieu de toute une population de jeunes de plus en plus et de mieux en mieux scolarisée, d'autres "filons" que ceux des gangs et de la drogue, se révèlent plus "porteurs d'avenir"; et que l'intelligence, la créativité, la réactivité, la volonté de "s'en sortir", mieux reconnus et mieux développés dans ces pays qu'en France, sont les meilleurs garants de la réussite pour des jeunes générations qui voient "une autre possibilité que par les réseaux mafieux" de gagner leur vie...

    Et de sucroît, si le niveau scolaire baisse en France depuis les trente dernières années, c'est que l'enseignement dès l'école primaire, et à plus forte raison dans l'enseignement supérieur "général", néglige la formation et ne s'adapte que peu aux grandes mutations technologiques, à l'évolution de la société, aux nouveaux métiers d'avenir... Comme s'il fallait à tout prix, au prix du sacrifice absurde de toute une génération de jeunes, sauvegarder un "système" qui a fait certes -en partie- ses preuves, durant toute la seconde moitié du 20 ème siècle, mais qui de nos jours atteint ses limites et devient "carrément caduc" !

    ..."Un niveau d'études l'un des plus élevés au monde" (en France), peuvent cependant me répondre quelques enseignants expérimentés et informés sur cette question... Ce qui est vrai pour "certaines écoles" (celles qui forment des chercheurs, des ingénieurs, qui hélas ne trouvent pas de travail en France et sont obligés de partir au Canada, aux USA, en Australie, en Chine...)

    Et puis, ces grandes écoles à formation de haut niveau, et d'une manière générale toutes les écoles à niveau élevé d'enseignement, en fait le "fleuron" des écoles en France (qui, effectivement, est l'un des meilleurs dans le monde, le plus exigeant, le plus qualitatif, le plus "à la pointe" des nouvelles technologies)... C'est un monde difficilement accessible à la majorité des jeunes des classes sociales défavorisées et même "moyennes" (mais cela ne veut pas dire pour autant qu'un jeune d'une banlieue difficile ou issu d'un milieu plus que modeste, ne peut pas y arriver -il y en a qui arrivent-)

    Ce que l'on voit -trop souvent à mon avis- c'est le "cursus" traditionnel, la "voie" que tant et tant empruntent et qui ne mène à rien : le lycée standard avec le bac au bout, puis la fac générale et au bout de tout cela un taux d'échec phénoménal !

    Oui, c'est vrai : nos meilleures, effectivement meilleures écoles, reçoivent beaucoup d'étudiants étrangers (de tous les pays du monde, et en particulier des Asiatiques) et c'est bien là la preuve que l'enseignement dans ces écoles françaises est d'une qualité exceptionnelle, d'un haut niveau...

    Mais justement (et nécessairement) l'on devrait prendre pour exemple à suivre, et pour modèle, ce qui se passe, ce qui se pratique, ce que l'on exige, dans ces écoles qui sont le "fleuron" des écoles en France... C'est à dire élever la voie générale au même niveau, ce que l'on ne fait pas, je regrette de le dire mais c'est vrai, et "tout le monde le dit" sans pour autant écouter ce que racontent les médias, les catastrophistes et les médisants !

    Il n'y a qu'à voir la proportion phénoménale des bacheliers reçus entre 10 et 11 de moyenne, et qui, pour la plupart d'entre eux, ne savent pas s'exprimer par écrit, ne sont pas foutus de rédiger un texte de dix lignes sans au moins dix fautes d'orthographe, ne savent presque rien faire de leurs dix doigts autre que de tapoter sur un ordinateur, une console ou un i-phone !

    Oui, que ne s'évertue-t-on pas à relever le niveau de la "voie générale", afin de combler cette différence énorme qu'il y a entre la "voie générale" et les meilleures écoles !

    Mais c'est là tout le problème : une société à reconstruire de fond en comble !

    ... Je m'excuse de dire ça, et ça me fait mal de le dire mais, un jeune qui sort du bac à 10,5 de moyenne et entre en fac générale, c'est un futur chômeur, et ses "bases" sont loin d'être suffisamment solides pour qu'il ait des chances de s'en sortir !

    En revanche, un jeune "qui en veut, qui y croit" et se donne personnellement les moyens pour arriver , même s'il vit dans un milieu "pourri" eh bien celui là, il a davantage de chances d'y arriver parce que déjà en 3 ème ou avant, il va tout faire pour voir où sont ses chances, qui contacter, comment se débrouiller, se renseigner, enfin se donner tous les moyens possibles... Et il trouve, celui là, effectivement, parce que même si le monde est dur, et injuste, la réalité reste la même de tous temps : l'intelligence, le travail, la volonté, ça finit toujours par payer d'une manière ou d'une autre ! (pas toujours tout à fait directement et obligatoirement, c'est vrai, il y a toujours une part d'aléatoire, mais c'est le seul moyen "honnête" on va dire)...

    Une information m'est récemment parvenue, selon laquelle en 2011/2012, le nombre de candidats au CAPES (toutes disciplines confondues) avait beaucoup baissé, de telle sorte que l'on avait désormais du mal à pourvoir les postes pourtant peu nombreux... Et que l'on était descendu jusqu'à un niveau de 8/20 à l'écrit pour admettre suffisamment de candidats à l'oral...

    Alors j'imagine le "niveau réel" de ces nouveaux profs qui, de surcroît, ne reçoivent plus comme c'était encore le cas en 2005/2006, une formation en alternance de six semaines en IUFM puis six semaines dans un lycée ou un collège durant la première année...

    Quelle galère, tout de même, pour tous ces jeunes profs débutants qu'on envoie dans des collèges "difficiles" de banlieues et de cités, sans aucune formation pédagogique, ainsi "lâchés dans la nature", vulnérables et en plus, avec les parents sur le dos, pas du tout soutenus par leur hiérarchie.

    Seuls, ceux qui "ont le coffre qu'il faut" question personnalité, contact avec les jeunes, arrivent à gérer une classe réputée impossible !

    Comme quoi, quand on arrive à établir le contact, et même à arriver à intéresser des jeunes dans des matières comme le Français, la littérature, l'histoire, alors qu'avant ces jeunes "se foutaient de tout", c'est peut-être pas tout à fait gagné, vu le niveau acquis auparavant, vu le milieu familial et les problèmes insolubles, mais au moins c'est un pas de franchi et "quelque part ça fait réfléchir"...

    Le pire n'est jamais une fatalité, en revanche c'est quand même une réalité devant laquelle il faut pouvoir avoir la capacité de faire face... (Et, entre autres réalités, celle du jeune de 12 ans qui sèche les cours, trouvant plus facile de gagner 100 euros par jour en dealant de la drogue)...

    "Ces élèves de ZEP dont tout le monde se plaint, surtout ceux qui n'ont pas affaire à eux et ne les connaissent pas, ne finissent pas tous drogués ou en cellule. Certains - deux bons tiers quand même- décrochent leur examen et trouvent du boulot"... Ai-je pu lire quelque part, d'un enseignant expérimenté et qualifié...

    "Deux bons tiers"... A mon avis, cet enseignant ne doit pas être loin de la vraie réalité, car... si l'on rapproche (pour autant qu'on puisse faire ce rapprochement) l'autre tiers (celui qui décroche complètement de l'école et ne trouve pas de boulot) avec le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans, l'on obtient effectivement une équivalence, soit d'un côté 26 % de jeunes de moins de 25 ans au chômage, et d'un autre côté, le tiers évoqué indirectement...

    Au 1er janvier 2011 il y avait exactement 20 107 674 jeunes de moins de 25 ans en France, dont 4 123 614 âgés de 20 à 24 ans inclus c'est à dire jusqu'à la veille de leur 25 ème anniversaire...

    Or les 26% de jeunes au chômage (actuellement) si l'on se réfère à cette statistique de population de jeunes de 20 à 25 ans établie au 1/1/2011, représenteraient aujourd'hui environ un million cent mille jeunes de 20 à 24 ans sans travail...

    Mais il est vrai aussi que bon nombre de ces jeunes, avant 25 ans, font des études(et pour certains d'entre eux, ont un travail à temps partiel afin de financer en partie leurs études)...

    Il faudrait à mon avis, pour faire un comparatif "plus ou mieux fiable" entre le chômage des jeunes et ce "tiers qui décroche -ou a décroché- de l'école", voir ce que cela donne, plutôt avec les jeunes, disons, de 24 à 30 ans... Et là, je pense que l'on se rapprocherait vraiment de très peu (si l'on ne dépasserait pas) de ce "tiers qui décroche ou a décroché" ... Ce qui ferait tout de même bien, environ deux millions de jeunes de moins de 30 ans, soit qui auraient terminé leurs études à 16 ans, soit qui auraient terminé leurs études à 25 ans...

    Cela dit, il y a une grande disparité entre d'une part la qualité (et le niveau) de l'enseignement tant primaire que secondaire que supérieur, dans un certain nombre d'établissements et d'écoles "les meilleurs" ; et d'autre part de bien d'autres établissements et écoles "les moins bons"...

    De même qu'il y a aussi une grande disparité entre d'une part les "enseignants les plus expérimentés, les plus qualifiés, les plus motivés, les mieux formés" ; et d'autre part "les autres" (qui ne sont pas forcément "moins bons")...

    Je pense que si l'on tente d'établir une "moyenne générale" entre tous ces établissements et écoles confondus, d'une part ; et entre l'ensemble des enseignants, d'autre part... Cette "moyenne générale" est "plus faible" aujourd'hui qu'elle ne l'était il y a 30 ans (j'en suis à peu près persuadé et c'est ce qui ressort de tout ce que j'entends dire autour de moi, notamment de la part d'enseignants eux-mêmes, motivés, expérimentés, etc. ...)

    Autrement dit "le meilleur du meilleur" (qui effectivement est l'un des meilleurs au monde, en France) n'arrive pas à compenser un déficit qui tend à se creuser, ce qui "plombe" la moyenne générale"...

    ... Mais c'est vrai : les médias, ils n'expliquent pas comme ça, ils font une sorte de publicité négative, ils font plutôt du catastrophisme, de la médisance... En fait la réalité (du terrain, de l'environnement) est très complexe et doit être observée au cas par cas, et il faut pouvoir en témoigner le plus exactement possible et sans parti pris dans un sens ou dans un autre...

    ... Comme je dis : "le pire -ou si l'on veut- le moins bon voire franchement mauvais", il faut déjà l'intégrer en tant que réalité existante... Et pour pouvoir le combattre, ce pire (ou ce "moins bon" voire franchement mauvais), il faut d'abord voir, savoir, comment il se développe, comment il "prend racine", autrement dit "dérouler le fil", ce fil qui est si difficile à dérouler -et que l'on renonce, souvent, à dérouler davantage- tant il se casse, tant il se noue en des noeuds impossibles à démêler en apparence...

    ... Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de consulter de "vieux livres d'école" (par exemple style "programmes 1901") notamment dans des matières telles que le Français, la grammaire, l'histoire, l'arithmétique, l'algèbre, les sciences naturelles et physiques... Chez moi j'en ai un certain nombre de ces "vieux livres d'école", que j'ai "dégotés" dans des brocantes, des vide-greniers... Des livres de "cours moyen, classe de fin d'études, brevet élémentaire, brevet supérieur...

    Et ce qui me frappe en regardant ces livres quand je les compare aux livres d'école d'aujourd'hui, c'est leur contenu, les textes que l'on y lit, les exercices qui y sont proposés... Certes, ces livres sont "moins jolis", plus rébarbatifs de présentation, que les livres d'aujourd'hui essentiellement axés sur l'image, sur la couleur, sur du texte plus simple en gros caractères, sur des exercices qui ressemblent plus à des jeux, avec des croix à mettre dans des cases, etc. ...

    Et je me dis que, si en 1901 il y avait eu -en plus de tout ce qu'il y avait déjà- l'informatique, l'internet, le numérique, les technologies des années 2000, la science d'aujourd'hui, et toutes les grandes découvertes qu'on a faites depuis... Et tout cela avec les méthodes, et les principes et les valeurs et toutes les exigences qui étaient celles de l'époque... Alors le niveau général moyen serait certainement bien plus élevé encore qu'il ne l'était à l'époque !

    Ce qu'il faudrait, avec la science, la technologie, le savoir d'aujourd'hui... C'est un "modèle" comparable et équivalent à celui du début du 20 ème siècle !

    Mais on a changé de modèle, on a cru que le modèle de maintenant était le meilleur, celui qui doit faire référence... Même si d'une certaine façon par une sorte de "reconnaissance" l'on "revient plus ou moins" aux "valeurs fondamentales relookées comme elles doivent l'être de nos jours" (dans certaines écoles et établissements "les meilleurs du monde" en France)...

    La "vraie modernité" à mon sens, c'est celle qui se fonde déjà sur des bases anciennes et solides, qui ont fait leurs preuves, et qui bien sûr ajoute, invente, innove, s'adapte aux évolutions... Par opposition à la "fausse modernité" qui renie, qui se coupe de ses racines, et qui fait "n'importe quoi" et s'impose au nom de la performance, du profit et du résultat immédiat, du "plus aisé", du plus accessible soit disant à tous...

    ... Et j'ajoute encore que ce ne sont pas les enseignants qu'il faut remettre en cause, puisque de toute évidence (et là les témoignages, les réalités, sont "légion" en leur faveur) la plupart d'entre eux, l'immense majorité on va dire... Sont "sinon à la hauteur", au moins d'une "bonne volonté", d'un sérieux, d'une "dimension humaine", d'une expérience souvent, et d'une capacité de travail tout à fait remarquables...

    Ce sont le "système", la manière dont le système fonctionne, les programmes, les orientations, la formation, les méthodes, qu'il faudrait sans doute revoir, et l'accompagnement, le soutien... Et aussi, ne plus laisser aux parents le pouvoir qu'on leur donne d'intervenir sans cesse sur ceci/cela !

    Combattre cet état d'esprit qui consiste, en gros, à vouloir à tout prix qu'un jeune fasse par exemple un pharmacien plutôt qu'un boucher ! Ou qu'un bac plus deux plus trois plus quatre soit la panacée universelle !

    Mais c'est vrai : les parents actuels sont déjà de ces générations qui ont connu le système tel qu'il est, tel qu'il dure encore... !

  • Le silence "coup de griffe" répondant au silence

         Il n'existe pas, à mon sens, de bonne ou heureuse ou pertinente interprétation du silence...

    Ce qui me paraît sûr, vraiment sûr, en revanche, c'est que le silence ne peut générer que de l'interrogation...

    La "réponse" que le silence contiendrait ne semble pas, en général, être une réponse que l'on a envie d'entendre (dans la mesure où l'on subodore ce qu'elle serait -et que déjà, instinctivement et naturellement l'on refuse. C'est pourquoi on ne l'écoute pas, cette réponse...

    Alors on sort du silence tel le chat de la maison qui se met à miauler, prenant des intonations nouvelles (ou renouvelées) afin d'attirer l'attention de ses maîtres...

    Ou bien au contraire, l'on revient au silence tel le chat de la maison dont les maîtres n'ont guère réagi aux derniers miaulements, et qui se pelotonne derrière le tas de bûches près de la cheminée, et s'endort d'un sommeil bien vivant, agité et fécond de rêves, de rêves qui vont se faire "bouillon de culture", demain ou après demain, de nouveaux concerts de miaulements...

    Il y a aussi, c'est vrai, le silence "coup de griffe répondant au silence" ... Qui, à coup sûr est peut-être une solution (une réaction assez logique) mais jamais "fécond et heureux", je pense...

  • Les deux hémisphères de paysage dans la boule

         Tout le problème est là : la qualité littéraire d'une part, et l'homme -ou la femme- en tant qu'être humain (comportement, relation) d'autre part...Ainsi, Hugo homme, Rousseau homme, Voltaire homme par exemple ?...

    Le discours d'une part, et l'agissement d'autre part...

    Le paraître, le vouloir être, d'une part ; et l'être d'autre part...

    Mais bon, que c'est difficile d'avoir "le regard qu'il conviendrait" (pour autant qu'un tel regard puisse exister...)

    Déja, regardons ce que nous sommes nous-mêmes, de préférence sans personne devant nous, avec réalisme et humilité...

    ... Il me vient aussi cette pensée, à propos de ce regard qu'il conviendrait d'avoir, pour autant que ce regard puisse exister... Qu'il aurait toujours existé en fait, qu'il n'a jamais cessé d'exister, mais de l'autre côté du paysage dans lequel nous sommes et où nous regardons avec des yeux aveugles...

    Bien sûr, ce que je dis là ne veut pas dire grand chose... Mais je ne vois pas comment l'exprimer autrement que existant de l'autre côté du paysage dans lequel nous sommes...

    ... Deux "hémisphères de paysage" à l'intérieur d'une boule de verre...

    Entre les deux hémisphères, un "plan équateur" qu'aucune "surface frontière", qu'aucune sorte de "pellicule" ne sépare visiblement.

    Et cependant, les deux hémisphères de paysage sont comme deux paysages séparés : nous sommes tous, tous les êtres vivants, durant tout le temps de notre vie, dans un seul de ces deux paysages : celui de la vie que nous traversons.

    Et ce paysage où nous sommes tous, nous le voyons, nous l'observons, nous le parcourons, nous l'habitons, avec le regard que nous portons et qui nous semble lumière.

    Et il existe en dessous, ou de l'autre côté, dans l'autre hémisphère de paysage, ce regard, cette lumière que nous aurions si nous pouvions aussi être de l'autre côté en même temps... Dans cet autre côté où nous ne sommes jamais, sauf peut-être, virtuellement ou illusoirement ou au travers d'un miroir ou d'un mirage,  en ces moments de "nostalgie" ressentis comme du "paradis perdu" (ou de la connaissance perdue)... Mais alors le regard qui nous vient ainsi n'est encore pas celui que nous aurions si nous étions vraiment dans l'autre hémisphère de paysage...

    La boule aux deux hémisphères de paysage, est en fait Une et Une seule... Mais elle peut tout aussi bien être, la boule, grain de sable, galaxie, ou conglomérat de galaxies...

  • Marseille, capitale de la Culture ! ...

         Marseille capitale européenne de la Culture 2013... Laissez-moi rire ! Au début de l'année je m'insurgeais contre tous ces médias qui, unanimes, et à la Une, présentaient Marseille comme étant en France, la capitale du crime, de la violence, de la drogue, de la prostitution, des gangs... au même titre que Mexico, Rio de Janeiro et Johannesbourg ; et "omettant volontairement" de parler de Marseille capitale européenne de la Culture !

    Eh bien, en cette année qui s'achève à Marseille, Marseille capitale européenne de la culture qu'un certain yugcib n'est pas venu honorer de sa présence alors qu'il y avait pensé cependant... Eh bien je m'excuse de le dire mais... "les élus de tout poil", les chantres des grands festivaux et des manifestations culturelles avec la bénédiction de notre charmante ministresse de la culture... Qu'ils s'en gargarisent et s'en congratulent entre eux, de leur Marseille capitale européenne de la culture! "

    Because -pour une fois- comme disent si bien les médias de Marseille capitale du crime, mais surtout comme le vivent eux-mêmes les Marseillais, le "Grand Evènement" n'a guère soulevé un enthousiasme national, du fait de tout ce que Marseille grouille au quotidien d'affaires louches, de pots de vin, de mafias grandes et petites, de hordes de jeunes déscolarisés se livrant au trafic de drogue... En effet, ce bel été 2013 en juillet si beau si chaud et en Août pareil, vous avez vu à Marseille beaucoup de gens de Dreux, de Lille, de Fécamp, de Colmar, de Bordeaux et de divers bleds de la Creuse et de la Lozère, "bailler leurs fesses" en festivaliers en amoureux de Marseille capitale européenne de la Culture ? Non, y'en a pas eu des masses de ces braves citoyens de la "France profonde" ou des "cités" ou des "centre-ville bobo", s'arrachant des chambres d'hôtel ou des chambres d'hôtes et se morfalant de bouillabaisse dans les restos branchés du Vieux Port !

    De toute manière toutes ces manifestations culturelles et tous ces grands festivaux annuaux, derrière lesquels il y a toute la logistique du Gouvernement, des Elus, de l'Europe de Bruxelles ou de Strasbourg, des pontifes de la Culture ; avec les sponsors, des budgets pharaoniques, et tout le fracas des médias... Tout ça c'est bien davantage pour les bobos et sous-bobos de Goche et de Drouate, c'est à dire pour une frange de population que la crise touche peu, plutôt que pour le citoyen lambda qui galère et qui passe ses vacances dans son HLM de Cergy Pontoise...

    Et tant que cette frange de population, relativement peu touchée par la crise, demeurera encore visiteuse et festavalière et consommatrice en ces lieux de grands événements culturels où hôtels et campings afficheront complet ; tant que déborderont du trottoir jusqu'au milieu de la rue piétonne, les tables des restaurants ; tant que se bousculeront autour des scènes de rue et de places, des dizaines de gens debout avec leurs jeunes enfants sur leurs épaules... Tous ces festivaux ont encore de beaux jours devant eux, ainsi que le "discours qui va avec", ce "discours" des Elus de tout poil qui "sanctifie" l'idée de la "démocratisation de la Culture" !

    Certes, je ne nie pas la "bonne volonté originelle" de quelques uns de ces élus (de Droite ou de Gauche), de ces quelques personnages éminents des milieux culturels et artistiques, sincèrement désireux et s'investissant eux-mêmes et agissant... Je ne nie pas l'esprit qui anime tout cela dans bon nombre d'événements culturels et de festivités... Je ne nie pas les efforts qui sont faits par les municipalités, par des bénévoles, et parfois par toute une population locale motivée et avec des jeunes qui eux, ne passent pas leurs journées en dehors de l'école pour dealer de la drogue.... Mais il me semble évident qu'il y a aussi derrière tout cela "de la récupération dans l'air", de la "poudre aux yeux", et quelque part... De la fumisterie et de l'hypocrisie, car il faut voir la réalité bien en face : la réalité de ces millions de gens qui galèrent, qui souffrent, et qui ne partent pas en vacances, et qui, dans les fêtes locales s'ils s'y rendent, ne vont ni au restaurant à 20 euro le menu du jour ni au spectacle à 25 euro...

  • Les morts et les jours heureux

         Les morts, les jours heureux, les pieux souvenirs, les visages-piqûres-d'héroïne, les mots vertige de grand huit, sont ensevelis dans les vies que nous menons, dans les projets que nous formons, dans nos espérances et dans nos égoïsmes ; dans les albums photo que l'on superpose en couches quasi géologiques dans les disques durs de nos ordinateurs, sur des blogs qui, jour après jour stratifient chaque billet rédigé dans un magma d'une épaisseur sans cesse croissante, dans des carnets de notes et d'anecdotes, sur des forums du Net...

    Les morts, les jours heureux, les visages et les mots, tout cela, tout ce que l'on fait et tout ce que l'on est, ainsi que tout ce que l'on contrefait, tout ce que l'on cocoricohète... Oui, tout cela part, tout cela fuit comme par le trou de la baignoire, dans un glouglou qui ressemble au ronflement d'un dormeur qui s'est shooté la veille au soir au gros rouge...

    Tout sera retrouvé, rien ne sera retrouvé... Comment savoir ?

    Tout à fait provisoirement cependant, juste le temps de ces vies que nous menons, ce qui n'est pas enseveli parce que l'on ne veut pas que ce soit enseveli, et qu'au fond au triste fond c'est cela qu'on ne cesse de retenir... Ce sont ces crêtes corrosives, ces hérissements qui déchirent la peau des doigts, ces concrétions rugueuses sur la surface des vies que nous menons, et que les jours heureux, les visages et les mots vertige ne parviennent pas à décaper...

  • Noël n'est pas mort

         Et voici venir décembre le dernier mois de l'année, du téléthon, de l'Avent, de Noël, des jouets et des cadeaux...

    Noël n'est pas mort et il faut le dire haut et fort contre tout ce qui nous fait dire en sourdine au fond de soi, que "Noël est mort"... Ou qui nous le fait dire comme pour exorciser l'idée que "Noël est mort"...

    Noël n'est pas mort, avec ou sans sapin, avec des joujous, des gadgets, du foie gras, des "noëlleries made in China", des chocolats à la tonne ou rien de rien de tout cela...

    Noël n'est pas mort, il y a encore des gens qui s'aiment, des tendresses et des affections qui ne s'affichent pas sur facebook, des familles qui "recomposées ou non", sont des monuments de relation humaine à en demeurer pétrifié d'émotion et d'admiration à leur pied...

    Noël n'est pas mort, chrétien ou pas chrétien ou incroyant que l'on soit...

    Noël n'est pas mort et aura le dernier mot contre toutes désespérances...

    Noël n'est pas mort là où l'on croit qu'il est mort...

    Puisqu'il défie les guerres, les bombes, les chutes de neige qui coupent l'électricité le téléphone et l'internet...

    Noël n'est pas mort, il se révolte et renverse les barricades de l'ennemour , et relie plus fort que par les réseaux sociaux du Net, des gens de par le monde...

    Des lèvres et des doigts traversent les océans et les continents et viennent se poser sur les visages , comme tombés des aiguilles du sapin...

    Noël n'est pas mort, il réveille les morts ensevelis dans les vies que nous menons, et empêche les vivants de mourir quand il les lumine, au moins durant le temps qu'il les lumine...

  • Le scientifique de la NASA ... Et la poule ...

         Dieu pour les croyants est-il un Dieu de raison ?

    Un Dieu de raison peut-il se tenir en dehors de la raison ?

    Ce qui "ressemble à Dieu" ou "en tient lieu" pour les non-croyants" est-il "comme un Dieu de raison" ?

    Faut-il qu'il y ait "quelque chose qui ressemble à Dieu, ou qui en tienne lieu" ?

    Qu'est-ce que la raison sinon un concept humain ?

    La raison serait-ce un ordre établi, un "ordre des choses", naturel, universel ? Un ensemble de principes physiques, chimiques, biologiques, le tout fonctionnant comme une mécanique?

    La raison serait-elle de l'intelligence, de la logique ?

    Y-a-t-il du possible ou de "l'existant", en dehors de la raison ? Et si oui, comment cela peut-il fonctionner autrement que par des lois, des principes ?

    Pour les Humains, le "en dehors de la raison" c'est l'irrationnel", soit le contraire de la raison.

    Mais qu'est-ce que l'irrationnel sinon un concept humain au même titre que la raison ?

    Quelle est la différence, au fond, entre le scientifique de la NASA qui conçoit et réalise un voyage aller retour sur la planète Mars, et la poule qui contourne un mètre de grillage pour aller becqueter du grain de l'autre côté du grillage ?

    Et par extension, que dire de formes de vie se développant à partir d'agencements et de constructions différentes des briques de la vie ?

    Pourquoi tel agencement originel des briques de la vie, en l'occurrence celui auquel on croit et que la science met en évidence, serait-il le seul modèle, le seul principe, la seule possibilité ?

    ... Pour conclure j'ai envie de dire ceci :

    "Un Dieu qui se foutrait de la raison -ou de l'irrationnel- et qui se foutrait tout autant du Bien et du Mal tel que les Humains se font une idée à eux dans leurs différentes cultures, sociétés et civilisations, du Bien et du Mal... Me semblerait plus "crédible" -et peut-être me rendrait "plus croyant" si je puis dire- qu'un Dieu de raison, un Dieu universel de raison..."