Articles de yugcib

  • Petit conte surréaliste de départ en vacances

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         C'est un jeune couple, la trentaine avec leur fils de dix ans, se rendant en vacances quelque part sur la Côte... Ils partent d'une ville du Nord de la France et empruntent l'autoroute durant la quasi totalité du trajet...

    Ils arrivent, il ne reste plus devant eux qu'une sorte de très grand, très long boulevard-autoroute menant tout droit à la plage, il y a d'ailleurs un énorme, énorme panneau avec marqué dessus "LA MER"...

    Et le Fils de dix ans "plane littéralement" devant la voiture, comme en suspension dans l'air à cinquante centimètres au dessus du bitume, incliné les bras étendus comme un grand oiseau les ailes écartées au maximum...

    Et Papa et Maman suivent, dociles, derrière, à moins de 40 à l'heure vu le flot de la circulation ; le Fils "planant" devant eux, heureux et sûr de lui, avançant-volant avec autorité comme s'il était seul au monde, et il devient immense, il prend à lui seul tout l'espace, sa tête atteint le ciel...

    Et la voiture est un "souk ambulant", avec trois remorques, un tas d'installations (matériel et équipements de camping, de plage, etc.), la galerie est impressionnante avec des tas de bagages enveloppés dans des toiles en plastique et entourés de cordes, de tendeurs à vélo... Sur le tout sont encore fixés des piquets, un énorme matelas pneumatique en forme de gros crocodile vert, un bateau en caoutchouc...

    Et les remorques, de véritables pyramides d'objets hétéroclites, tout un fatras de vacances... Et la troisième remorque est celle de Dada dans sa cahute à dada...

    Et, passant sa tête au dehors par la vitre arrière baissée, Toutou, un gros Terre Neuve...

    Et Minou dans son panier d'minou, et "Kakahouètajako" le perroquet, et "cui-cui" dans sa cage à zozio, et "Lapinou" dans son sac... Et "plantillon", le petit pot de Maman, qui fait lui aussi partie du Voyage, dont il faut prendre soin, veiller à ce qu'il soit arrosé...

    Le grand souci c'est de trouver un emplacement ombragé pour quand on est obligé durant deux heures de laisser Toutou dans la voiture (comme nous sommes début Août, il n'y a de place nulle part pour se garer, une vraie galère...)

    ... Et... "cerise sur le gâteau" durant le trajet, le long trajet de mille kilomètres à travers la France... à mi parcours, dans une ville au riche passé médiéval... Maman qui a voulu passer par le centre de cette ville afin de visiter le Grand Musée local... Il a fallu trouver 4 places de parking à la file (voiture plus 3 remorques dont la "cahute à Dada") deux heures max de stationnement en bordure de rue pour 4 euro la place)... L'on a consulté la météo, avant, sur smartphone... Et oh miracle, ciel couvert, donc pas de fort ensoleillement ni de grosse chaleur pour Toutou, qui resta dans la voiture le temps de la visite du Musée... et d'une heure en plus de "lèche vitrine" en centre ville... Le Fiston qui a voulu qu'on lui achète un grand arc avec carquois et flèches et cible d'un mètre de diamètre... Et un gros lézard d'Afrique dans sa serre de verre...

  • Victor Hugo au Bac séries ES et S en juin 2014

         Je cite intégralement cet article publié le 19 juin 2014 dans le journal VOSGES MATIN, un article rédigé par monsieur Serge Lacroix, en rubrique "Education" :

    "L'étang mystérieux, suaire aux blanches moires, Frissonne ; au fond du bois la clairière apparaît ; les arbres sont profonds et les branches sont noires ; avez vous vu Vénus à travers la forêt?"

    Classieux, non? Normal c'est du Hugo. Le début du poème "Crépuscule", tiré des "Contemplations". Un pur joyau de poésie signé de l'écrivain franc-comtois, sur lequel les candidats au bac des séries ES et S ont été interrogés hier lors de l'épreuve de français.

    Et à l'évidence, tous n'ont pas goûté au rythme parfaitement cadencé des alexandrins hugoliens. Dès la sortie de l'examen en effet, (cela se passe à Besançon) ce pauvre vieux Victor en a pris plein la musette sur les réseaux sociaux, Twitter et Facebook notamment. Lui reprochant un style trop difficile d'accès, les lycéens se sont lâchés...

    "Victor Hugo, t'es un bel enfoiré avec ton crépuscule à la con", accusait un "twitto". Une candidate renchérissant : "Crépuscule de merde. Victor Hugo, tu fais chié à écrire des poèmes comme sâ, avec ta nature, ta vie et ta mort à deux balles".

    D'autres ont déjà anticipé leur note, gratifiant l'auteur d'un sigle peu élégant : "J'ai foiré mon bac à cause de ce fdp de Victor Hugo". Tandis qu'un lycéen, manifestement assez peu informé sur la mort du poète en 1885, menaçait : "Victor Hugo, si je te croise dans la rue, t'es mort".

    Heureusement, l'auteur avait quand même ses défenseurs, comme Max, qui a twitté ce message : "Victor Hugo n'est pas responsable de votre inculture. Vous vous attendiez à du Keen'v pour le bac de français?". Pour ceux qui l'ignorent, Keen'v est un chanteur, responsable d'un morceau affligeant intitulé : "Le son qui bam bam". Evidemment, on est assez loin des "Contemplations"...

    ... L'on peut -et l'on a tout à fait le droit- et cela dans une argumentation justifiée, selon un point de vue personnel et qui se respecte... Ne pas aimer, ne pas vénérer Victor Hugo en tant que personnage dans la vie qui fut la sienne et dans son entourage familial et autre, pour telle ou telle raison pouvant se justifier... Ne pas souscrire à la "légende" du "monument littéraire" qu'il fut déjà de son vivant et après et au delà de sa mort... Oui, on le peut, on en a le droit, le droit de le dire et de l'écrire... (personnellement je suis disons "assez critique" sur certaines de ses oeuvres romanesques, et je ne l'élève point, quoique reconnaissant ce personnage comme un très grand écrivain et poète , un "géant" à vrai dire, en une statue éternelle de marbre inaltérable). Ce n'est donc point "un crime de lèse majesté" que de ne pas "porter aux nues" Victor Hugo... Ou tout autre "grand auteur" tel qu'Emile Zola, Honoré de Balzac, par exemple...

    MAIS ce "florilège" de quelques uns de nos jeunes de 17/18 ans sur les réseaux sociaux au sujet de Victor Hugo, témoigne bien de la faiblesse, de la médiocrité du niveau scolaire au Bac, et plus généralement de la médiocrité culturelle ambiante actuelle... À moins qu'il ne faille voir là, au delà des apparences et du constat, qu'un changement radical dans l'évolution des cultures, des aspirations... en somme, l'émergeance d'un "monde complètement différent" avec des repères nouveaux, d'autres "règles", d'autres "valeurs"...

    Peut-être bien après tout, qu'un Victor Hugo "n'est plus tout à fait d'actualité" dans le monde de l'écriture, du roman, de la littérature qui est le nôtre aujourd'hui ; la littérature, l'écrit, l'exprimé -et toutes les formes d'art d'ailleurs- ayant évolué... (Je pense que tout cela, toutes ces évolutions, s'appréciera avec le recul – l'on en reparlera d'ici quelques dizaines d'années)...

    Que faut-il cependant penser de ces propos si langagiers, si médiocres, si vulgaires, de ces jeunes sur les réseaux sociaux du Net ; faut-il être résolument choqué, oui, de ces propos qui n'en reflètent pas moins un "ressenti"?

    Est-on "meilleur que les autres" (que ceux dont on dit qu'ils sont incultes) parce que l'on a la capacité de s'exprimer autrement que dans le sens commun , parce que l'on se fonde sur des "valeurs"? Je n'en suis pas certain pour au moins une raison : c'est que si l'on n'est pas forcément fier, on n'est jamais humble...Sauf quand on est au bord de la mort, ou un tout petit enfant, ou un vieillard qui a tout perdu de ce qu'il fut en sa vie jadis, ou dans un état de très grande souffrance...

    Qu'est-ce que c'est, au fond, qu'un "pur et bel esprit" ou "une belle âme" -si cela est, si cela peut être- sinon un être humain avant tout, un être avec tout ce qu'il a d'ordinaire en lui ?

  • La case de l'oncle Tom, de Harriet Beecher Stowe

    Ce livre, LA CASE DE L'ONCLE TOM, de Harriet Beecher Stowe... Publié aux USA en 1851... J'ai le regret de le dire... Est un livre raciste...



    Je m'explique :



    Il faut replacer bien sûr, ce texte, dans le contexte de la vie économique et sociale d'avant la guerre de Sécession aux USA. En effet la cause abolitionniste de l'esclavage qui commençait alors à prendre de l'importance notamment dans les états du Nord des USA, s'est trouvée servie par le succès de ce livre, véritable plaidoyer contre l'esclavage...

    Cependant, dans le contexte culturel, social, d'aujourd'hui, lorsque l'on lit ce livre l'on y trouve ce genre de phrase :

    "Il habitait (Tom) une somptueuse résidence, considération à laquelle cette race impressionnable n'est jamais indifférente"...

    Ce sont bien là les termes employés par l'auteur, Harriet Beecher Stowe, une femme écrivain qui défendait vraiment la cause des Noirs !

    Dans tout le livre, les phrases de ce genre (et stéréotypes) sont légion, et de surcroît, que de passages de la Bible cités ! (passages évoquant la « malédiction » jetée par Dieu sur le peuple de Canaan, ou sur Cham, de fils de Noé qui découvrit la nudité de son père)...

    Par moments, j'ai trouvé "enfantin" le style, l'écriture, les situations exposées... Un peu "mièvre", un tantinet "désuet" (décalage entre le genre littéraire populaire de cette déjà lointaine époque (milieu 19 ème) et le genre littéraire même "tous publics" d'aujourd'hui (début 21 ème fin 20ème)... Enfantin, mièvre mais aussi en même temps "baroque" (baroque dans le sens de "tarabiscoté et compliqué »), d'où une certaine lourdeur dans bon nombre de phrases...

    ... Déjà, de nos jours (je veux dire dans le contexte culturel actuel) le vrai non-raciste ne peut employer le mot "race" (terme qui devrait à mon sens être banni du vocabulaire et des dictionnaires vu qu'il n'a aucun sens puisque dans le genre humain il n'existe pas de "races" comme chez les chiens par exemple)... Chez l'humain on peut parler de différences, d'ethnies, de peuples, de nations, d'origines géographiques, sociales, culturelles ;  de différences de modes de vie, de croyances... mais sûrement pas de "race"...

    LA CASE DE L'ONCLE TOM, donc, lu aujourd'hui par des gens (et en particulier par des jeunes) qui se satisfont du genre de discours articulé sur les stéréotypes et clichés les plus communs, est un livre raciste...

    Cela dit, LA CASE DE L'ONCLE TOM, demeure tout de même, "un grand classique de la littérature Nord Américaine du 19 ème siècle", un roman d'aventures et comportant néanmoins des thèmes de réflexion, une certaine "philosophie" empreinte de valeurs morales... Je le redis : il faut se mettre dans le contexte de l'époque, en ces années qui précédèrent la guerre de Sécession, et où les gens qu'ils soient du Nord ou du Sud avec une vision du monde, de la société, différentes... étaient fortement influencés par l'église (les églises en fait, puisqu'il y avait déjà alors, de nombreuses confessions chrétiennes)...

    Mais c'est vrai qu'aujourd'hui nous sommes dans un contexte socio-économique qui ne peut être comparé à celui du milieu du 19 ème siècle, dans la mesure où ce contexte a beaucoup évolué, s'est diversifié et est devenu plus complexe... Quoique certains "stéréotypes" ont "la vie dure" et sont toujours d'actualité...

    ... Voici quelle définition je donne au terme de racisme :

    Le racisme c'est le fait de croire que dans l'espèce humaine il y a des races et que l'une ou l'autre de ces races est soit "inférieure" ou "supérieure" à l'autre, à une autre race... Et cela pour des raisons qui peuvent paraître "justifiées" aux yeux des racistes en fonction de croyances, d'observations, d'expériences vécues en des situations particulières, alors même que ces croyances et que ces observations n'ont pas de fondement scientifique...

    L'on peut être cependant raciste dans le sens de croire qu'il y a des races dans l'espèce humaine, mais néanmoins être bienveillant, accueillant, tolérant, ami même, de gens d'une autre ethnie, et défendre la cause de ces gens lorsqu'ils sont déconsidérés, méprisés, exploités, exclus, marginalisés, réduits à la pauvreté, à la misère...

    À contrario, n'est pas raciste toute personne qui ne croit pas qu'il y a des races dans l'espèce humaine...

    Dans LA CASE DE L'ONCLE TOM, le livre de Harriet Beecher-Stowe, publié en 1851 ; il est évident que l'auteur(e) est "raciste" puisqu'elle écrit "les nègres", qu'elle use de stéréotypes, et qu'elle parle bien de "race"... Mais elle est "raciste" si je puis dire "dans le bon sens" (pour autant que l'on puisse considérer que l'on peut être "raciste dans le bon sens")... En effet, défendant la cause des Noirs, et  servant la cause des abolitionnistes de l'esclavage en Amérique du Nord, l'on ne peut que louer, qu'être ému et convaincu de ce "racisme dans le bon sens", si bien exprimé...

    Mais à mon sens, le "racisme dans le bon sens", c'est quand même du racisme... Et dans le contexte socio-économique-culturel actuel (et en évolution par rapport à ce qui prévalait au 19 ème siècle en Amérique et en Europe), et de surcroît avec ce que la Science a mis en évidence sur les origines Africaines de l'Homme... Le racisme, "dans le bon sens" ou dans le "mauvais sens", est un non sens, une absurdité, une survivance de ce qui prévalait au 19 ème siècle n'étant plus de mise de nos jours...

    ... Sans doute, au fond d'elle même, Mrs Beecher-Stowe n'était pas raciste (raciste dans le sens de penser que les Noirs « seraient des êtres inférieurs ».. Elle a défendu avec coeur, avec courage, avec détermination, de toute son âme, en tant qu'écrivain, et en tant que femme agissante, la cause des Noirs... Du mieux qu'elle a pu, à tel point d'ailleurs qu'elle fut lue, que son livre a eu à l'époque, du succès, un certain retentissement...

    Mais elle a dans son livre, usé de "stéréotypes" relatifs aux Noirs (stéréotypes qui pouvaient cependant rendre les Noirs plus sympathiques aux yeux des Américains de l'époque, ou stéréotypes aussi il faut le dire, empreints de quelque condescendance)...

    Mais en réfléchissant, aujourd'hui encore, vis à vis des peuples d'Afrique, de certains peuples, de certaines catégories de gens partout dans le monde... L'on retrouve les mêmes stéréotypes, les mêmes clichés... qui sont discriminatoires...



  • La guerre de Cent Ans, de Georges Minois

     … Livre de poche, collection Tempus, éditions Perrin, 2010.

    « Autant qu'un récit vivant et documenté, cet ouvrage sur la guerre de Cent Ans est un essai d'histoire totale... » (4 ème de couverture)... qui nous montre à quel point ce conflit entre les royaumes de France et d'Angleterre, de 1337 à 1453, a marqué profondément le destin de l'Europe et contribué à l'émergence des nations ; car l'économie, la politique et l'idéologie ont pesé aussi lourd que les affrontements militaires et la diplomatie...

    Jean II, dit « le bon », un très mauvais roi de France...

    C'est à mon sens, l'un des pires de l'Histoire de France : un incapable, sans aucune envergure, un hésitant, un imbécile... Et sans aucune moralité...

    Dans les années 1360-1364, Jean II est prêt à tout pour payer une partie de la rançon 600 000 écus, en vue de sa libération. Vu l'état du Royaume de France à cette époque (juste après le traité de Brétigny dont les conséquences sont pires que la guerre, notamment avec les Grandes Compagnies qui mettent toute la France région par région jusqu'au moindre village, en coupe réglée ; vu l'état des finances, la misère endémique et totale de millions de gens, les guerres que se livrent entre eux les Seigneurs, les compagnies, les soit-disant "alliés" du Roi d'Angleterre et du Roi de France ou de quelque duc... Il est impossible de réunir une telle somme de 600 000 écus... D'ailleurs, Edouard III roi d'Angleterre "révisera" ce montant astronomique et le réduira à 400 000 écus, dont, dans un premier temps, cent mille parviendra dans le coffre de l'abbaye de Saint-Bertin à Saint Omer (pas-de-calais)...

    Jean II vend sa fille Isabelle âgée de 11 ans, au duc de Milan Galeazzo Visconti qui l'achète pour son fils de 8 ans ! Pour justement 600 000 écus ! (quelle honte!)

    Mais comme cent mille écus sont versés au départ, il faut rapidement trouver le complément afin de régler la rançon à tout prix, le plus tôt possible. Les grands seigneurs, les nobles, les grands bourgeois, le peuple, personne ne veut contribuer à réunir la somme complémentaire, du fait de l'impopularité, déjà, de ce roi imbécile, minable et uniquement préoccupé de son confort personnel, des fêtes et banquets qu'il donne encore en dépensant de l'argent qu'il n' a pas... Alors Jean II lance un emprunt forcé sur les villes, sur le clergé, sur tous les hommes ayant quelque avoir, et cet argent est collecté avec des méthodes brutales dans une population exsangue...

    Et le comble, dans l'histoire, c'est que le clergé Anglais (qui alors dépend encore du pape d'Avignon) et donc le peuple Anglais par conséquent, contribue pour 10% de ses ressources à la rançon de Jean II ! (puisque le pape a autorisé le prélèvement sur le clergé Anglais comme sur le clergé Français)...

    Finalement, ce roi imbécile et incompétent, Jean II "Le Bon" (on aurait dû l'appeler "Le Crétin") s'éteint le 8 avril 1364 au Palais Savoy de Londres après un hiver très froid, humide, où rôde la peste, la typhoïde, la grippe et la variole...

    La France de 1360 à 1370 connaît alors des années bien plus noires encore, que celles de 1940 à 1944 !... Ou même, que celles, actuelles, de la France de Hollande en pleine crise économique, chômage massif et « affaires pourries » (quoique la comparaison avec les années noires de 1940-1944 soit disproportionnée)... Pas un bourg, pas un village, pas une campagne, toutes régions confondues de fond en comble, qui n'est été pillé, brûlé, détruit, ses habitants massacrés au mieux rançonnés, les femmes et filles de 7 à 77 ans violées, les récoltes saisies ou brûlées, sans compter les tortures, les pendaisons arbitraires, les écartèlements, dépeçages à la hache, les gens par centaines entassés dans les églises et brûlés vifs... Tout cela par les armées en déroute ou se combattant, par ces "Grandes Compagnies" de brigands, de seigneurs félons, organisées en sociétés avec leurs lois brutales, leurs codes, leur hiérarchie, tout cela dans l'anarchie la plus complète et sans que le pouvoir Royal (ou "légal" si l'on veut) puisse intervenir, quand il n'était pas lui-même complice, autant d'ailleurs que les Anglais occupant la moitié de la France!



    ... Sources :



    La Guerre de Cent Ans, de Georges Minois, livre de poche...

    Georges Minois est agrégé et docteur spécialiste de l'histoire culturelle. Je recommande également, comme auteur d'ouvrages d'histoire, Jean Christian Petitjean, auteur notamment de livres très détaillés avec nombreuses sources sur le règne et l'époque de Louis XIV...



  • Vacances, vacances... Suite ...

    ... J'imagine, j'imagine...

    Le jeune couple peu argenté ne pouvant se payer que huit malheureux jours de vacances en camping, une petite tente Queshua 2 places, bébé... plus toutou...

    Ils arrivent au camping "La Vacherie" dans les Vosges, à Romont-les-bains-de-pied... Il est 19h et il n'arrête pas de pleuvoir "à seaux" depuis le milieu de l'après-midi... Ils sont obligés de monter la tente sous la pluie ; question matériel de camping ils n'ont rien d'autre, outre la tente Queshua (rapide à monter cependant), qu'une table pliante et deux sièges (ils doivent donc cuisiner dehors avec un tout petit gaz à cartouche, repas du soir, du midi et petit déjeuner)... Pour le change du bébé, ça se passe à quatre pattes sous la petite tente, on bataille on bataille, c'est la galère... Et le toutou (en plus c'est un gros toutou) on l'attache avec une laisse à l'un des rétroviseurs de la voiture...

    Et durant les huit jours de vacances, manque de bol, il pleut tous les jours (mais pas forcément toute la journée) et deux soirs de suite y'a un orage carabiné qui pète fort, avec du vent, plein d'éclairs dans le camping et des trombes d'eau ! Le bébé chope un rhume, une nuit à 3 plomb'du mat' 40 de température, résultat illico aux urgences puisqu'il n'y a plus de toubib de nuit... Et pour "arranger les choses" voilà-t-il pas que le toutou fait une gastro !

    La seule nuit (l'avant dernière) où il n'a pas plu, les voisins d'à côté, trois jeunes très turbulents du genre "couche tard" ont discuté fort/fort jusque 2 heures du matin, avec de gros rires gras, et en écoutant de la musique "boum/boum-coeur de pieuvre"...

    Et les toilettes à un kilomètre, du fait que l'emplacement était situé tout au bout du camping! Le lave-linge du camping en panne...

    Et la douche du soir, il fallait, à l'heure où tout le monde va... attendre une bonne demi-heure ; résultat : on laisse passer l'heure d'affluence, on attend qu'il soit près de minuit, ou bien on prend sa douche le lendemain matin à 6h...

    Et l'internet... N'en parlons pas! Le Wifi au camping, oui, mais il fallait un code... Et ça marchait pas! Et de toute manière après le gros orage, plus de connexion !

    ... C'était, pour ce jeune couple peu argenté, une fois finies ces vacances "de rêve"... à regretter de ne point être demeuré dans son HLM à Cergy Pontoise... où là, au moins, l'internet marchait!

    Ah, la météo, la météo... Pour le vacancier, je veux dire le vacancier qui peut pas choisir ses dates, qui a "pas un rond", le salarié au smig, le pauvre bougre... Ou même pour le vacancier "un peu plus riche mais pas assez riche", qui va en camping parce que louer c'est "la peau du cul"... La météo c'est capital !

    Et je vous dis pas le regard d'envie, de dépit, presque la jalousie, du vacancier en petite tente Queshua, qui voit en face de lui, des heureux en mobil home ou en chalet, bien à l'abri, en ces jours de pluie où l'on va faire du shopping pour passer le temps, où l'on hante les salles de ciné du coin voir des films idiots...



  • Ames en exil ...

    Ce magnifique et sublime poème d'Albert Samain :



    Mon âme est une infante en robe de parade

    Dont l'exil se reflète, éternel et royal,

    Aux grands miroirs déserts d'un vieil Escurial,

    Ainsi qu'une galère oubliée en la rade





    ... Je dirais de cette âme qu'elle est comme une femme en petite robe noire (ce genre de robe vous savez, avec un décolleté très discret ras-du-cou laissant voir une partie des épaules et la nuque, légèrement -juste ce qu'il faut- cintrée à la taille, d'un tissu délicat, d'une coupe excellente, d'une simplicité "très chic très classe", s'arrêtant juste en dessous du genou ne laissant apparaître que les jambes)...

    Et, soit dit en passant (rire)... Quel régal, quel régal absolu, que de faire lentement et délicatement glisser, entre deux doigts, la fermeture éclair derrière, et sentir -avec cette envie de s'y jeter dessus- cet endroit l'un des plus fermes et des plus souples, des plus lisses de l'épiderme, de la nuque jusqu'au milieu du dos... Instant "magique" aussi, que celui de l'attachement (ou du détachement) du petit collier "tour de cou" (je trouve que le petit anneau d'attache n'est jamais assez petit afin que la patience de celui qui enlève soit mise à rude épreuve -mais quelle heureuse et sublime épreuve-)...

    ... Une âme comme en exil dans ce monde de brutes et de vulgarité, d'argent roi et d'apparences trompeuses et ostentatoires... Mais pour le plus grand bonheur de cette âme dans la traversée de la vie, il y a toutes ces âmes "infantes en robe de parade" qui existent, et qui, même une seule fois rencontrées, font aimer la traversée en dépit de tant de passages difficiles...

    ... Dans les grands miroirs du vieil Escurial, se reflète l'exil de chacune de ces âmes infantes dont la robe passe inaperçue, tel une galère oubliée en la rade... Mais la lumière du ciel efface toutes ces taches sombres qui naviguent sur le miroir...



  • Vacances, vacances ! ...

    Traces de matières fécales en virgules comme incrustées dans l'intérieur de la cuvette des WC des campings...

    Cendriers de bagnole vidés sur le macadam au feu rouge...

    Mégots jetés dans le sable sur la plage...

    Cartons de pizza balancés par la portière de la bagnole sur le bord de la route...

    Et tant et tant d'autres déjections ordurières en pleine nature...

    Et ces "colombins" de derrière les aires de stationnement dans des fourrés, de bords de route nationale...

    Bon sang, ça coûte rien de passer vite fait un coup de brosse au fond de la cuvette des WC, et ensuite de baisser la lunette...

    Et, messieurs dames les fumeurs sur la plage, de mettre vos mégots dans une boite vide de "bonbons des Vosges" !

    Merde, un peu de "chic et de classe" afin de "faire la nique" à ce monde de brutes et de vulgarité !

    Mais soit dit en passant, dans ce monde de brutes et de vulgarité, aussi paradoxal que cela puisse paraître, à la boulangerie le dimanche matin à onze heures heure d'affluence, pour un petit coup de coude tout à fait involontaire dans la file d'attente, on s'excuse on est d'une politesse de bon aloi... Mais, sortant de la boulangerie avec son pain sous le bras, il flotte, on traverse sur le passage protégé, et l'on manque de se faire renverser par un automobiliste qui ne peut supporter de devoir ralentir alors qu'il roule déjà à 50 !

    ... D'un bout à l'autre des galeries marchandes, des marchés et des fêtes d'été, tout ce qui se consomme à grande échelle est comme un gâteau que tout le monde grignote et s'en barbouille le cul les lèvres les joues les oreilles les chevilles, de crèmes de fringues de quincailleries de babioles...

    Si l'on se met un chapeau, une casquette, un bonnet, n'importe quel couvre-chef sur la tête, est-ce davantage pour "faire le mariole" que pour se protéger de la pluie et du soleil ?

    Et toutes ces technologies sans cesse nouvelles, qui se rajoutent à celles déjà existantes ou les complétant, avec toutes les applications relatives à ces nouvelles technologies...

    Et tous ces gadgets électroniques ludiques ou et utilitaires (et leurs modes d'emploi d'ailleurs souvent peu explicites et ultra simplifiés)...

    Et tous ces nouveaux appareils de téléphonie, ordinateurs, électro ménager, tableaux de bord des bagnoles, GPS... (la liste de tout ça est impressionnante)...

    Enfin partout où luminent des signaux, ou se succèdent des touches à presser... C'est bien la mode du "tout tactile tout automatique !

    Résultat, quand "on y connaît rien mais qu'il faut quand même faire", quand on hésite, on tâtonne on cogite, la notice en main mais c'est jamais bien expliqué dans le détail... Eh bien on chimpanzine on chimpanzine... C'est à dire qu'on fait comme le chimpanzé qui appuie "pour voir" ou qui essaie dans l'espoir d'obtenir l'effet désiré...

    ... Vacances vacances et avant et après les vacances... qu'est-ce qu'il faut "se prendre la tête" de nos jours, et de plus en plus ! Tout devient sans cesse plus compliqué, plus formaté, plus "pointu", moins fiable, dure moins longtemps, il faut "remettre cent balles dans le dada" en permanence... Et... "Windows 8" entre autres, que l'on te place d'office dans les nouveaux ordinateurs, est bourré d'applications et de programmes souvent superflus... Ceci afin de "pousser à la consommation", de t'obliger par la suite à opter pour des services payants ! ...

    ... Ce sont en général -mais pas systématiquement- les générations des moins de 40 ans, qui maîtrisent bien ces "nouvelles technologies" de tous appareils et équipements confondus, systèmes informatiques, numériques, électroniques... Et qui eux, ne "rament pas", ne chimpanzinent pas... Ils ont tout de suite compris sans même avoir besoin de consulter de notice. Et ils nous prennent, nous, "les autres", ceux qui hésitent, qui n'y arrivent que difficilement, qui chimpanzinent, pour des demeurés, des ringards !

    Chimpanze

  • Le nucléaire, absent des débats philosophiques

    ... Évacué par l'ensemble des philosophes et penseurs du 20 ème siècle...

    ... Et traité par les scientifiques du même 20 ème siècle comme par des alchimistes dans leurs laboratoires...

    Le débat en ce début du 21 ème siècle voit le jour... Mais il est trop tard...

    "J'appelle supraliminaire les événements et les actions qui sont trop grands pour être encore conçus par l'homme" [ Günther Anders ]

    Günther Anders est un penseur et essayiste Juif Allemand né en 1902 à Breslau et décédé à Vienne en 1992.

    Il a donc traversé pratiquement tout le 20 ème siècle et il est essentiellement connu pour avoir critiqué la modernité technologique ainsi que le développement de l'industrie nucléaire. Il est d'ailleurs le seul -ou l'un des rares- philosophes, intellectuels, penseurs du 20 ème siècle à s'être saisi de la question du nucléaire, une question quasiment évacuée ou absente de tout débat philosophique dans la pensée du 20 ème siècle...

    "Supraliminaire" est un terme (un néologisme employé par Günther Anders) issu de deux racines latines :

    -"Supra" qui signifie "au delà"

    -Et "Limina" qui signifie "le seuil"

    Certaines actions entreprises par les humains, en particulier l'industrie nucléaire – mais l'on pourrait en dire autant de certains travaux en matière de microbiologie, de nanotechnologie, de manipulation génétique- sont et restent aujourd'hui et demain encore, davantage de l'ordre de l'alchimie plutôt que de la science... Car la science suppose que l'on se soucie du devenir de l'espèce humaine et de la Terre alors que l'alchimie n'est jamais qu'un "bricolage parfois certes ingénieux" réalisé dans le seul but d'obtenir un résultat rapide (et cela sans se préocupper des "dégâts collatéraux" à venir)...

    ... "Travailler" – à vrai dire "bricoler" au delà du seuil, alors que la Connaissance n'est pas entière et totale, c'est manipuler l'observable, les matériaux jusqu'aux plus petits connus d'entre eux, les "briques de la vie", sans se poser la question essentielle de la trace et des copeaux (ou plus prosaïquement, plus vulgairement parlant de la merde) que l'on ne pourra que difficicilement voire pas du tout, faire disparaître, et qui durera bien plus longtemps que quelques dizaines, centaines de générations humaines...

    En matière de nucléaire "ce qu'on a fait on l'a fait"... On ne peut le défaire, ni faire comme si l'on n'avait rien fait...

    En matière de nucléaire la seule chose que l'on puisse encore faire, c'est cesser de faire du nucléaire. C'est à dire ne plus ajouter de la merde à de la merde. Mais déjà, on est allé trop loin, et même en arrêtant, le drame demeure absolu, sans aucun moyen d'en sortir. Il y a en effet, tout ce que l'on enterre (ou que l'on s'apprête à enterrer) à deux mille mètres de profondeur dans "de la roche primaire"... Et je ne parle pas des déchets radio-actifs enfermés dans des containers jetés en plein Atlantique Nord et ailleurs dans les océans, par seulement parfois trois cent mètres de profondeur, mille, trois mille au plus...

    Bien sûr dans cette civilisation de consommation de masse, technologiquement, économiquement développée, avec les modes de vie qui sont les nôtres, nous avons tant besoin de toujours plus d'énergie, que les seules "énergies renouvelables" que sont les éoliennes, les panneaux solaires par exemple, ne suffisent pas... Alors s'il fallait (et c'est ce qu'on voudrait -d'ailleurs les Géants du Marché de l'énergie seraient prêts à se "reconvertir"-) faire voler les avions, rouler les TGV, circuler les camions, naviguer les supertankers à l'énergie électrique ; alors que ne faudrait-il pas encore, bien plus encore, recourir au nucléaire ?

    Ce qu'on ne sait pas faire c'est "pomper dans le soleil ou dans quelque étoile ou dans l'univers" l'énergie dont on a besoin... Et quand bien même on le pourrait -ce qui est de l'ordre encore de la science fiction ou d'une technologie du futur que nous n'avons pas- ... La question demeure la suivante : jusqu'à quelle limite notre planète peut-elle supporter le poids, la pression de l'activité humaine? L'activité de sept milliards d'humains (et demain neuf ou dix milliards)?



  • "Le changement c'est maint'nant" (rire) ...

         En 2014 dans toutes les communes de France et de Navarre... Dès sept heures du soir hiver comme été "y'a plus un chat dans les rues"...

    La fête de la musique par exemple -sauf dans des endroits où c'est vraiment la fête de la musique- eh bien ça se résume au concert de quelque association locale, à une chorale, une estrade et quelques dizaines de chaises de salle polyvalente vers huit heures le soir en plein air, ça dure une heure et puis basta tout le monde repart chez soi point barre !

    ... Et je ne pense pas qu'avec Marine Le Pen et le Front National au gouvernement de la France s'il en était... ça "arrangerait les choses" (c'est à dire que les gens se mettraient à communiquer, à se réunir, à passer leurs soirées d'été au dehors, à faire la fête, à vivre comme on vivait en Espagne du temps de Franco dans les années 60/70...)

    Et que le temps de Franco en Espagne, et que le temps de l'été 36 du gouvernement Blum, et que tous ces temps sous tous les gouvernements d 'avant... ces temps de jadis, d'un "autre monde", sont des temps révolus... Des temps que seuls les poètes, les artistes, les écrivains -et encore quelques "anciens"- peuvent d'une certaine manière "ressusciter"...

    Tout ce que l'on peut faire en tant qu'écrivain, poète, penseur, observateur critique, intellectuel, journaliste, artiste, créateur -mais aussi en tant que "citoyen lambda"- c'est être témoin de son temps... Mais un témoin honnête, partial, réaliste, et avec "un peu d'humanité au fond de soi"...

    ... Jadis, les un million et demi de morts de la guerre civile Espagnole, les trois millions de morts de la première guerre mondiale en France et en Allemagne... Les années de la Terreur du temps de la révolution française, les guerres Napoléoniennes... N'ont pas empêché la vie, la vie faite de relation, de revenir...

    ... Bien sûr -et l'on aura raison- on va accuser la Télé, les jeux vidéos, le téléphone portable, internet, enfin tout ce qui fait qu'on reste chez soi, tout ce qui est "virtuel"... Et l'égoïsme, l'individualisme, l'indifférence, la difficulté de vivre au quotidien pour des millions de gens au chômage, etc. ... Mais "quelque chose me dit" que ce ne sont point là les seules causes... Et qu'il n'existe pas pour enrayer la pandémie d'ennemour généralisée mondialisée, de "remède de cheval"...

    ... Déjà, petit bébé, il faut toute la panoplie des jouets et des gadgets électroniques -pour autant que l'on puisse soit-dit en passant, accéder à la consommation en masse de tous ces jouets et gadgets- afin de "faire comme les grands" c'est à dire à "s'exister"... Le problème c'est qu'on devient si nombreux à "s'exister", que plus personne n'existe...

    Alors les rues se vident après sept heures le soir, et les "paysages sociaux" deviennent des déserts où ne fleurissent de ci de là, que des fleurs minérales...

    Tu veux "changer ça", Marine ?

    C'est ça, le "changement", François ?

    C'est ça, le "développement durable" ?

    C'est ça, la "nouvelle fête où il faut sans arrêt mettre cent balles dans le Dada pour que ça trémousse soit dit en passant toujours plus court" ?

    C'est ça, vivre ? (et jusqu'à cent ans en plus, et avec des prothèses nano-technologiques et biologiques) ?



  • L'on passe sa vie à se rater les uns les autres

         L'on passe sa vie à se rater les uns les autres, même quand on s'aime et que l'on se voit, se rencontre plus souvent... Et même encore, avec toutes ces histoires d'amour d'un seul instant vécues à la vue d'un visage, tout au long de cette si drôle de traversée qu'est la vie...

    Ce que l'on rate c'est ce qui n'est pas perçu, que l'on ne voit pas, que l'on ne sait pas... Sans doute parce que l'on passe sa vie à s'exister, sans doute parce que l'on n'aime que parce que...



  • Lou Moun'diale

         J'imagine... J'imagine... En caricaturant quelque peu, certes, mais suis-je si loin que cela de la réalité ?

    Le fana de foot qui débarque à l'aéroport de Sao Paulo ou de Rio, pour un séjour d'un mois, qui a galéré six mois avant pour dégoter un hébergement dans une pension ou un hôtel et qui a fini par trouver pas trop près de la favela la plus mal famée véritable creuset de troubles sociaux anti mundial... Il débarque donc, le fana de foot avec ses pompes adidas et ses fringues de marque, son portable internet quat'gé, sa petite amie en short moulant p'tit dessus super échancré, tifs peints en bleu blanc rouge ou même en vert lézard lumineux... Il débarque il débarque... V'là-t-il pas que dès qu'il déambule sur le grand patio là où y a les grands hôtels, il se fait alpaguer son portable et son portefeuille par un de ces désespérados que l'moundial a laissé sur le carreau au fin fond d'sa favela pourrie de misère de drogue de baston de prostitution de trafic d'armes de guerre... Et avant un match des bleus, le bus des bleus se fait coincer en plein boulevard du front de mer par une bande de gangsters armés de kalachnikov made in Russia... Une embuscade carabinée, le car immobilisé par trois quat'quat pick-up batterie pointée sur le car ; tout le monde descend les mains sur la tête, par ici les montres rolex, et toute la quincaillerie à dix mille euros le moindre piercing plus petit qu'un moucheron, par ici les ceintures bourrées de dollars et d'euros des fafiots de cent de cinq cent... Du coup le match retardé, sans compter la manouf monstre anti mundial des miséreux devant le stade, la police débordée et finalement obligée de tirer dans le tas bonjour le concert d'hémoglobine les pépés et mémés des touropérators qui s'évanouissent, le ballet des ambulances et des pompiers... Et à la pension Moradona pourtant loin de la favela la plus mal famée, c'est loin d'être le pied pour le fan de son équipe qu'a galéré trois mois durant pour dégoter cette piaule, y'a pas d'internet, pas de quat'gé, les chiottes sont sur le palier, et la nuit c'est un tel boucan un tel raffût qu'y a pas moyen de dormir...

    C'est ça lou moun'diale : ou t'as une suite dans un palace avec un taxi-hélicoptère pour t'emmener au stade place réservée... Ou tu crèches dans une pension minable si possible pas trop près de la favela à hauts risques sociaux...



  • Douce France cher pays de mes vacances

         Selon un sondage sur les destinations de vacances des Français durant l'été 2014, près des trois-quarts d'entre eux ne se rendront pas ailleurs qu'en France... Combien seront-ils de millions, répartis dans les principales zones de tourisme d'été, zones qui ne sont d'ailleurs plus les seules côte Atlantique, Bretagne, midi méditérranéen mais aussi les régions du Centre et des massifs montagneux?

    Mais il faut compter avec "tout ce monde là", celui des vacanciers et des touristes Français ; le monde encore et toujours plus conséquent, plus nombreux, plus diversifié, des vacanciers et des touristes venus de toute l'Europe et du monde entier... Soit encore plus de millions de gens...

    Beau temps/beau fixe donc, pour la "consommation de masse en matière de loisir et de voyage", beau temps/beau fixe pour les touropérators, pour les géants du commerce en galeries marchandes, pour les sociétés immobilières de résidences de vacances, pour les compagnies aériennes...

    Il sera difficile, toujours plus difficile encore que lors des années précédentes, pour le touriste Lambda, de France ou d'ailleurs, de trouver un hébergement... Campings bondés ou pris d'assaut, chambres d'hôtes ou d'hôtels retenues six mois à l'avance... Le groupe ACCOR peut multiplier les constructions de nouveaux hôtels du genre Ibis, Formule 1, Première classe, B&B et autres, jamais il n'y aura la capacité suffisante pour absorber parmi ces millions de vacanciers, ceux d'entre eux qui ne vont pas dans des campings...

    Beau temps/beau fixe, également, pour VINCI avec les péages d'autoroutes, les emplacements des parkings souterrains des grandes villes ; beau temps/beau fixe pour les festivals petits et grands qui foisonnent dans toute la France et dont les "retombées économiques rempliront quelques caisses"... Soit-dit en passant comment on loge on héberge ces milliers de festivaliers, autrement que dans des campings improvisés en plein champ?

    ... Ah, j'oubliais, j'oubliais...

    ... Celles et ceux, de France et d'ailleurs, qui ne partent pas en vacances, qui ne vont nulle part, qui vont passer l'été dans leurs cités, dans leurs barres d'HLM, les pauvres, les exclus de la consommation de masse qui eux, ne "consomment" que dans les LIDL, les Discount... Et qui eux, sont aussi -et plus encore- des millions ? ACCOR, VINCI, les galeries marchandes avec boutiques de fringues et de gadgets à perte de vue, tout ça, ça leur passe au dessus de la tête, aux pauvres, aux exclus de la consommation, et d'ailleurs, les VINCI et les ACCOR (et tous les autres VEOLIA, BOUYGUES, EIFFAGE and Cie), ils s'en foutent des pauvres puisqu'ils n'ont pas besoin d'eux pour se remplir les poches vu qu'il y a tous les autres qui ne cessent de "mettre cent balles dans le dada" !

    Vive le Système ! ... Jusqu'à ce que Téterre elle en crève elle en pète de tout le fourbi qu'on lui fait subir ou qu'elle disparaisse avalée dans un trou noir ou par une géante gazeuse !



  • Dociles et rebelles

         Il y a en gros -si l'on se résout à cette simplification entre deux types généraux de caractère ou de personalité- les rebelles et les dociles...

    Les "dociles" ne sont jamais forcément tous, des obéïssants, des silencieux, des indifférents, des "laissant faire", et il arrive même que l'on les confonde ou que l'on les assimile à des rebelles parce qu'ils agissent, répondent, interviennent... Mais ils ne sont jamais des rebelles...

    Les "rebelles" ne sont jamais forcément, des trouble-fête, des contestataires violents et déterminés et systématiques, des "qui ne laissent pas faire", des résistants engagés et agissant, et il arrive même que l'on les confonde ou que l'on les assimile à des "dociles" (mais des dociles cependant, avec le poil hérissé)... Mais ils ne sont jamais des dociles...

    C'est "dans son intériorité", dans son intériorité propre et unique, que l'on est un "docile" ou un "rebelle"...

    C'est dans son intériorité que l'on "se coule dans le moule", que, par exemple on se laisse porter dans le courant de la société de consommation de masse en matière d'alimentation, d'habillement, de loisir, de culture, de mode de vie... un peu de la même manière que l'on accepterait "parce qu'il le faut bien" une piqûre dans les fesses (surtout si l'infirmière est douce et gentille et jolie de surcroît)...

    C'est dans son intériorité que l'on "ne se coule pas dans le moule", que par exemple on refuse chaque fois que l'on le peut, de se laisser couler dans le courant de la société de consommation de masse ; que l'on ne baisse pas le pantalon pour la piqûre dans les fesses...

    Si le rebelle ne peut agir directement faute en général de moyens appropriés, il lui reste son intériorité qui elle, est inaltérable, et lui "colle à la peau" comme sa signature au bas d'une lettre, comme son écriture quand il écrit avec un crayon...

    Certes, l'extérieur -autrement dit l'environnement- agit sur l'intériorité... Mais pas au point de faire de l'intériorité une mer à jamais gelée...



  • La frontière

         Dans la relation par la parole ou par l'écrit, il y a ce que l'on dit ou ce que l'on écrit à l'Autre, aux Autres, comme en traversant un "territoire de tous ces visages" autour de soi, jusqu'à ce qu'apparaisse une sorte de "frontière" au delà de laquelle il semble difficile -ou tout au moins "hasardeux"- de s'aventurer... par la parole, par l'écrit...

    Tant que cette "frontière" n'est point atteinte, le "territoire de tous ces visages" peut être autant celui où l'on dit, où l'on écrit à l'Autre, aux Autres, à peu près tout ce que l'on sent pouvoir dire ou écrire ; que celui où l'on ne dit ou écrit à l'Autre, aux Autres, qu'une partie, une partie seulement de ce que l'on dirait ou écrivait s'il n'y avait point de "frontière"...

    Mais il y a cette "frontière"...

    Alors, au delà de cette "frontière", c'est l'écrivain-ou le poète- qui peut, seul, s'exprimer, afin de "faire passer" ce qui ne peut être dit ou écrit, ce qui est difficile à dire ou à écrire "de but en blanc"... Et non pas, non plus, cet "être ordinaire" qu'en vérité l'on est chacun, écrivain ou pas, poète ou pas...et qui lui, se risquerait, sans se rendre compte d'ailleurs du risque qu'il prend, ou de l'inopportunité qu'il y a, à dire, à écrire en tant qu'être ordinaire... D'où la faculté qui celle de l'écrivain ou du poète à parvenir à "faire passer"...

    Pourtant, bien avant la "frontière", il y a ces visages comme s'il n'y aurait jamais de "frontière", autant dire toute la confiance que nous inspire ces visages ; toute la gentillesse, toute l'affection contenues dans ces visages, toute la considération que ces visages ont, de ce que l'on dit ou de ce que l'on écrit... Et qui fait que l'on se sent-ou se croit- autorisé...

    Et, bien avant la "frontière", outre l'être ordinaire que l'on est, l'on peut déjà, aussi, être l'écrivain ou le poète dans une parole qui se fait écriture, dans une écriture qui se fait parole... En général, "ça marche" avec la plupart des visages... Ce qui "ne marche pas" en revanche, c'est, de l'autre côté de la frontière, quand la parole n'est que parole, ou quand l'écriture n'est qu'écriture, et que c'est l'être ordinaire seul qui dit ou écrit quand même... sans se sentir autorisé...

    Mais c'est loin d'être "simple"...

    Car la "frontière" est multiple en ce sens qu'il y a toujours, une "frontière après la frontière"... Que même l'écrivain ou le poète a du mal à passer... parce qu'il lui faut comme une sorte d'autorisation, une autorisation qu'il ne peut se donner lui-même, ou alors s'il se la donne lui-même il entre par effraction... Et l'effraction c'est ce qui fait du mal à la relation...

    La frontière est multiple et elle est aussi, assez souvent, imaginaire... De telle sorte que tu crois, toi, "faire passer" ... mais que cela "casse"... De telle sorte que tu crois, au contraire, que "cela ne passera pas"... mais alors c'est une porte qui ne s'ouvre pas, c'est une attente qui demeurera une attente...

    Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est l'être en révolte, c'est l'auteur du "coup de hache sur la mer gelée" qui, le plus naturellement du monde dans sa logique même d'être en révolte, d'auteur du "coup de hache", se passe de toute autorisation ; a le plus besoin de se se sentir autorisé à passer la frontière... Mais il ne peut avoir en lui la conscience aiguë du besoin qu'il a de se sentir autorisé... 

  • Ah quel cul quel bol ! ...

         Bon nombre de jours vécus ne peuvent être qualifiés de "jours heureux" dans la mesure où ces jours, sans être des jours "malheureux", sont des jours ordinaires durant lesquels il ne se passe rien... Des jours où tu te lèves le matin, tu prends ton petit déjeuner tranquillement sans "coup de fil fâcheux" au moment où tu beurres ta tartine, ni aucune inopportunité désagréable survenant, où tu vas faire ton footing ou ton tour en vélo du matin, ou te rendre un moment dans ton jardin ou t'asseoir sur un banc, dehors, pour lire un livre... Tu n'attends personne en particulier, tu n'as à aller ni là ni ailleurs, et ce ne sont pas non plus les "bintzeries" (petites contraintes domestiques diverses et répétitives) qui se "bousculent au portillon"...

    Néanmoins... néanmoins... Et c'est là où je vais en venir... Parce que tu n'as pas ce mercredi 11 juin 2014 un TGV à prendre à Bordeaux pour Roissy Charles De Gaulle Aéroport où tu as un avion à prendre à 21h 10 pour Dzaoudzi ou St Denis La Réunion... Ni un autre TGV ou TER pour aller à Lille ou à Marseille, ce mercredi 11 juin 2014... Alors tu peux qualifier royalement et sans surdimensionnement manifeste, ce mercredi 11 juin 2014 de "jour heureux" au même titre qu'un jour "très voire hyper heureux"...

    En effet, si tu avais eu un TGV à prendre pour Roissy Charles De gaulle ce mercredi 11 juin 2014, ce TGV n'aurait point été au rendez vous habituel ce matin en gare de Bordeaux, ni sans doute un autre TGV un peu plus tard au plus tard six heures avant le décollage de l'avion pour Dzaoudzi de manière à ce que tu puisses arriver au Terminal numéro 3 au moins deux heures avant le décollage de l'avion... Et tu aurais sans doute donc raté l'avion, et oh rage oh galère oh situation kafkaïenne, demain c'est pareil et idem après demain la grève SNCF continue... Donc résultat "dans l'os" (pour ne pas dire "dans l'cul") ton billet d'avion une galère pas possible pour te faire rembourser ou remplacer par un autre billet pour un autre jour mais lequel... j'en ferais presque une crise cardiaque rien que d'y penser...

    Ah quel cul quel bol, de ne pas avoir un TGV à prendre Bordeaux St Jean aéroport Charles De Gaulle, ce mercredi 11 juin 2014 ! Et que ce jour mercredi 11 juin 2014 soit un jour "béni des Dieux" entre tous, même très ordinaire, où il ne se passe tout bonnement rien, si tu n'as pas de train à prendre!

    ... Cela dit, je pense à tous ces billets "ID-TGV" à bas prix, achetés sur internet 3 mois à l'avance par des centaines de gens, des billets qui ne sont en aucun cas remboursés... Et ces avions qui seront ratés... Ratés/ratés... à moins que, question "de vie ou de mort" pour prendre l'avion là à tout prix, tu prennes 800 km un taxi qui va te coûter dix fois plus cher que dix mille km en Airbus 340... (Et merde, pas d'bol, ce mercredi 11 juin 2014 les taxis font grève...)

    ... Réflexion/conclusion : au delà de "être pour/être contre" (la grève) au delà des revendications et des mécontentements des uns et des autres, au delà des intérêts privés ou particuliers ou collectifs, au delà de tout ce qu'on peut dire dans un sens ou dans un autre... Ce monde est invivable, ce monde est absurde, c'est une "usine à gaz" pire que dans "L'Amérique", "Le Procès" ou "Le château" romans de Frantz Kafka, sans doute le plus "prémonitoire" des écrivains d'avant 1930... La seule différence -peut-être- c'est que Frantz Kafka aide à comprendre comment le monde fonctionne (car il n'arrête pas de tirer le fil de la bobine en dépit des noeuds impossibles et complexes qui font que le fil se casse dès qu'on tire un peu trop fort) ; tandis qu'aujourd'hui, même en essayant de comprendre comment le monde fonctionne, même en tirant le fil de la bobine avec des noeuds encore plus sophistiqués... on est complètement dépassé !

    ... Au lieu de "Quel cul quel bol"... j'aurais pu titrer " Petite chronique d'un jour heureux" (rire)...

    Finalement, c'est encore le rire qui sauve, à défaut de comprendre comment le monde fonctionne, grâce à Frantz Kafka...

    ... Et ne dites pas que "Quel cul quel bol" ça serait du Céline !

    ... Ah, putain, où va-t-on ?