Vers un déclin de la capacité à imaginer ?

… La robotique, l’intelligence artificielle, les automatismes, tout ce qui repose, fonctionne sur des programmes élaborés, des logiciels, des applications, des suites intégrées de fonctionnalités diverses, pour par exemple jouer à des jeux vidéos entre plusieurs partenaires, effectuer certains travaux et calculs, gérer les activités au niveau de la vie quotidienne (appareils ménagers, robots pour cuisiner, commandes diverses pour objets connectés – domotique - etc.)… Ainsi que, sur un ordinateur, un smartphone ou une tablette, tout ce que l’on recherche et consulte, avec Google notamment où l’on “trouve tout” , sans compter Wikipédia et autres encyclopédies numériques (qui contribuent à l’atrophie de la capacité mémorielle) … Sans compter encore ce qu’il est convenu d’appeler le Télétravail (fonctions, services, emplois, que l’on peut exercer chez soi depuis un ordinateur connecté internet haut débit)…

Tout ce qui organise par automatisme et intelligence artificielle la rationalité, la pensée, le raisonnement en les rendant entièrement dépendants de la robotique…

Ferme les portes de l’imagination, réduit considérablement la capacité “spécifiquement humaine” à imaginer…

Et cela est d’autant plus préoccupant, que dès le plus jeune âge, dans la mesure où l’enseignement (l’école) prépare à ce conditionnement à la robotique ; les enfants dès leur entrée en milieu éducatif scolaire, deviennent incapables d’imaginer par eux-mêmes – par exemple une vache broutant dans un pré, une poule couvant des œufs, ou pire encore, concevoir dans leur esprit, le déroulement d’une histoire imaginaire avec ce que l’on appelle un scénario, des personnages, des situations…

La capacité à imaginer, n’est pas innée – ou, si elle peut l’être, elle procède d’ “un don naturel” dans ce que ce “don naturel” a de “germe” en lui (ce qui fera un artiste, un créateur, un découvreur, un écrivain, un poète, un musicien)… tout cela que l’apprentissage, l’expérimentation, la maîtrise, par la présence active d’éducateurs, va développer au fil des années…

La capacité à imaginer n’est donc pas forcément innée (en fait elle ne l’est que rarement, exceptionnellement, innée)… Mais elle entre chez l’enfant, chez l’adolescent, chez l’adulte ; par transmission, par incitation, par communication des personnes qui la portent déjà en eux…

D’où l’importance, le rôle, que ces personnes ont à jouer… Et de leur nombre… Parce que plus ces personnes pouvant transmettre et inciter se font rares, plus l’enfant, l’adolescent, puis l’adulte verra réduite sa capacité à imaginer…

 

Quelle société, quelle civilisation, demain, d’ici deux à trois générations ? Quel monde que celui de la deuxième moitié et de la fin du 21 ème siècle ? Si la capacité à imaginer disparaît du fait de la pression, de l’emprise, de la domination par l’intelligence artificielle, par les robots pour tout dans la vie quotidienne, dans les activités, le travail, les loisirs (mais quels loisirs?)…

 

La technologie, le numérique, la robotique, les ordinateurs, et leurs immenses capacités… Tout cela ne peut-il pas être conciliable avec ce qui demeure inhérent à la nature même de l’humain, qui ne peut disparaître, qui est inviolable… À moins de le laisser s’abandonner, de se le faire par démission, remplacer par l’intelligence artificielle ?

 

Dans un tel contexte prévisible de déclin de la capacité à imaginer, dans le monde “déshumanisé” de demain, des nouvelles générations de femmes et d’hommes (actuellement depuis 2010 à 2021 des enfants)… Quel lectorat, quelle audience, quelle portée, quel impact, culturellement et relationnellement parlant, pour par exemple des écrivains, des poètes, des artistes ou des penseurs d’aujourd’hui qui ne sont pas “spécialement connus” et qui déjà ne suscitent que de l’indifférence et du désintérêt ? … Et qui, dans 20 ou 30 ans, seront tombés dans un oubli total ?

Qu’attendre de générations à venir (donc déjà des enfants d’aujourd’hui, de moins de 15 ans) qui seront conditionnés par la robotique, l’intelligence artificielle, incapables d’imaginer par eux mêmes quoi que ce soit, dont les émotions seront formatées, gérées, conditionnées ?

Il ne ferait pas bon aujourd’hui, d’être l’équivalent d’un Albert Camus (écrivain) ou d’un Albert Londres (journaliste de reportage) ! … Il y a d’ailleurs de quoi s’interroger sur le fait de se sentir “témoin de son temps” et de s’exprimer en tant que “témoin de son temps” dans son écriture, sa parole, sa grammaire et son vocabulaire”!

À quoi bon ? C’est triste, dramatique à dire… Et à vivre…

 

C’est bien là, de ma part, j’en conviens, un constat – et une réflexion – “assez pessimiste” pour les années à venir de ce siècle qui ne ressemble à aucun autre précédent, où l’on voit “tout partir en javel” et en robotique ! … Mais bon, la réalité ça n’a jamais fait dans la dentelle ni dans le bizounours pernoëllique ! Ni non plus dans un certain “intellectualisme progressiste de rêveurs et d’illusionnistes” !

 

 

imaginaire déclin

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire