Un temps d'idéologies invalidantes et d'une espérance qui s'essouffle

Selon Myriam Revault d’Allonnes, philosophe, auteur du Pouvoir des Commencements, essai sur l’autorité….

« Nous ne disposons plus aujourd’hui d’un avenir où pourraient se fonder nos espoirs et nos engagements. La fin des idéologies serait le nom de cette crise de la temporalité d’un temps sans horizon d’espérance que nous avons du mal à regarder en face. Qui a dit que les intellectuels n’avaient plus rien à dire sur l’actualité la plus brûlante ? Et si le vrai problème était plutôt qu’on parvienne à les entendre ? »

 

Quels espoirs et quels engagements aujourd’hui ?

 

Dans un siècle qui tourne à un conflit d'intérets et de stratégies entre grandes puissances économiques sur fond de guerre de religions et de civilisations, à une course à la consommation, à la rentabilité, à la performance, au profit ou au résultat immédiat au détriment de l'avenir de la Terre et des Hommes ?

Dans un siècle qui sombre dans la barbarie, dans l’intolérance, dans le succès des médiocrités et du voyeurisme agressif ; dans le culte de l'apparence et de la réussite à n'importe quel prix?

Est-ce cependant la fin des idéologies sur lesquelles se fondaient les espérances et les engagements que l'on a connus au 20 ème siècle ; alors qu'en ce premier quart du 21 ème siècle se développe dans un monde quasi "occidentalisé" à l'ensemble des pays de la planète, l'idéologie invalidante du développement durable et de la croissance économique sensée satisfaire un plus grand nombre de consommateurs dépendants et soumis ?

Est-ce la fin des espérances et des engagements, parce que les dominants organisent le nivellement brutal et totalitaire de la société par les peurs entretenues, par les jeux, dans l'illusion d'une liberté et d'une visibilité de chacun ?

Ce temps sans horizon d’espérance, nous avons du mal à le regarder en face, il ne nous fait même plus peur dans la mesure où il a réduit notre capacité de réflexion à des "épidermismes" exacerbés et ostentatoires, et à des "points de vue confortables qui nous rassurent avec tout ce qu'il faut dans le paysage, de repères et de signaux devant capter notre regard...

Mais n'y-a-t-il pas pour dénoncer l'idéologie invalidante orchestrée par les dominants, des hommes et des femmes courageux qui se lèvent de ci de là, et qui, sans le soutien des peuples, n'ont pas de pouvoir réel ?

Tous les intellectuels ne sont pas des complices de l'ordre établi, pas plus que le "commun des mortels" -vous et moi en l'occurrence en tant qu'être tout seul dans sa peau et dans un moment privilégié de relation humaine dans une rencontre qu'il fait ici où là, avec un voisin, une connaissance, enfin quelqu'un qui lui "parle entre quatre yeux autrement qu'épidermique" - n'est qu'un consommateur, qu'un assujetti au point de vue confortable, c'est à dire tel qu'il paraît au premier abord...

 

 

 

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