Tout dire, tout écrire...

     Il est une réalité qui me paraît absolument fondamentale (et qui ne doit pas être remise en cause) : la liberté d'expression, la liberté dans les propos et dans les écrits, dans ce que l'on publie en particulier sur le Net...

La liberté d'expression n'est pas un “domaine réservé” aux seuls autorisés ou aux seules personnes “pouvant se permettre de dire et d'écrire”, mais un domaine universel qui est autant celui des intellectuels, écrivains, poètes et penseurs, que celui de toutes les personnes ne pouvant s'exprimer qu'en fonction de leurs émotions, de leur ressenti, avec les seuls mots qu'elles connaissent, sans fioritures, sans belles phrases, parfois avec brutalité et vulgarité.

Le seul et véritable problème avec la liberté d'expression, c'est que ce qui est dit ou écrit peut faire du mal, répandre de la souffrance, de la haine, de la peur, du mensonge, du leurre, de la calomnie... Mais tout cela, le mal, la souffrance, la haine, le mensonge, le leurre, la calomnie, la séduction et la prédation (je pense aux maniaques sexuels, aux escrocs et à tous les malveillants qui s'expriment sur le Net)... Tout cela est comme la nature tout entière qui nous entoure, une nature sauvage, inclémente, hostile, emplie de dangers, de pièges, de cruauté, d'animaux et d'insectes prédateurs mais aussi de beauté, d'émouvante beauté... Et que serait le monde, ce monde, notre monde, sans nature ?

Par la poésie, par le roman, par la littérature, l'on peut transposer dans la fiction, par l'image, la manière de dire, tout ce qui d'ordinaire dans la relation entre les êtres, est brutalement et directement exprimé... Mais il demeure cependant entre les êtres que nous sommes dans nos vies ordinaires, cette relation à l'état brut, et donc cette liberté d'expression aussi réelle que l'existence indéniable d'une nature sauvage, inclémente, hostile... et parfois très belle...

... Il y a aussi ce que la loi interdit. La loi du monde reposant sur le socle des valeurs “éthiques et morales” d'une part, et d'autres valeurs telles que la propriété, l'argent, l'économie de marché d'autre part. Et la loi du pays dans lequel on vit, qui peut être un pays de dictature... La loi donc, restreint la liberté d'expression et expose les contrevenants à la loi, à des poursuites judiciaires et pénales...

... Je défendrai toujours la liberté d'expression, de l'écrit, de la parole, de l'image, et cela quelque forme que prenne cette liberté, de toute sensibilité, de toute culture ou “inculture” ; je défendrai toujours cette possibilité que l'on a de dire et d'écrire ce qui fait mal, tout le mal que l'on dit et écrit (et que cependant je combats avec acharnement et violence)...

Je n'accepte de reconnaître, de toutes les dispositions qui limitent la liberté d'expression... Que celles de ces dispositions prises afin d'assurer une protection contre toutes les perversions et abus des maniaques et prédateurs sexuels.

 

... D'ailleurs à ce sujet, voici ce que j'ai imaginé (cela pourrait même être le scénario d'un film sur le modèle de LA RAFLE) :

Une opération policère de grande envergure, bien organisée et bien préparée, visant à interpeller le matin très tôt, à leur domicile, et cela dans toutes les villes de France, les gens qui à plusieurs reprises ont consulté sur internet des sites de pédophilie ou se sont rendus sur des forums ou des blogs de jeunes adolescents pour “draguer” et proposer des rendez-vous à ces jeunes adolescents ou enfants...

Dans la perspective de cette opération policière d'envergure, une enquête approfondie avait permis de dresser une liste, dans chaque ville de France, de toutes les personnes qui ont consulté ces sites, ces blogs et ces forums, et sont intervenues par messages et photos ou images adressés à des enfants.

La date fut décidée, les rues où les gens demeuraient furent barrées, des quartiers entiers furent bouclés...

Les contrevenants furent réveillés en sursaut, leurs portes enfoncées, priés de s'habiller rapidement et de se munir d'une petite valise contenant leurs effets de toilette et linge de rechange. Rassemblés dans un premier temps en petits groupes dans la rue ou sur une place, ils furent conduits en voitures de police vers des stades ou des salles de sport désaffectés auparavant aménagés pour un “séjour” forcé dans des conditions d'hygiène assez “sommaires”...

Et l'on imagine tous ces vicieux qui menaient une existence bourgeoise et vivaient dans le confort, regroupés dans ces lieux, avec peu d'eau (froide) et ne disposant que d'un WC à la turque perpétuellement bouché, sans aucune nourriture autre qu'un sandwich par jour, un méchant sandwich au pâté de foie (certains gardiens avaient même fait les sandwichs avec du “pâté de toutou”)...

Le “traitement” infligé à ces personnes était “assez spartiate et assez brutal” : en règle générale les “raflés” étaient pour l'essentiel des hommes (les plus de 50 ans étaient les plus nombreux) et ils recevaient, pour un oui pour un non, de manière tout à fait arbitraire, des coups de matraque sur le bas ventre...

Les populations inévitablement, furent informées de cette opération, mais seulement le jour où elle eut lieu. Il y eut de nombreux curieux, de visiteurs, de voisins de palier ou d'immeubles, qui assistèrent aux arrestations, mais personne, absolument personne n'éleva la voix, ne manifesta la moindre opposition ou résistance à la vue de ces arrestations qui, il faut le dire, furent “assez musclées”... D'ailleurs, il n'y eut non plus aucune action de résistance par quelque association que ce soit, humanitaire ou autre...

L'on en “avait fait autant” avec les Juifs en 1942, l'on en “fait presque autant” de nos jours avec les clandestins que l'on enferme dans des centres de rétention (aux conditions d'hygiène désastreuses)... Alors vous pensez, des pédophiles, des violeurs de mômes, des pervers qui donnent des rendez vous à des petites filles et des petits garçons!

Et que devinrent ces gens à l'issue d'un séjour d'une semaine environ en ces lieux de “rétention”?

Ils furent “triés” selon des critères “psychologiques”, les uns conduits dans des hôpitaux afin d'y subir une opération de castration chimique et définitive... Et les autres, jugés non seulement irrécupérables mais dangereux, “euthanasiés” par injection létale...

... Quelques mois passèrent... Il était commun de dire, au comptoir du bistrot du coin, lorsque l'on évoquait cette “affaire” : “ C'était un détail de l'histoire”... Parce que l'on “avait le droit” désormais, de dire cela... sans risquer la moindre poursuite, le moindre jugement de réprobation...

“Avaient-ils une âme ces gens là, ces vieux (et moins vieux) cons?” disait-on aussi. “Non, ils n'avaient pas d'âme, juste un barreau de chaise huilé à la place du cerveau”...

Je maintiens “ juste un barreau de chaise huilé à la place du cerveau”... C'est ça, aussi, la liberté d'expression...

... Je ne pense pas que mon “histoire” soit “bien vue” par Gabriel Matzneff (un auteur, un écrivain que cependant il m'arrive de lire mais dont je ne partage pas les émotions qu'il éprouve en ce qui concerne les jeunes adolescents)... Je dis seulement à propos de Gabriel Matzneff... “qu'il a un peu autre chose qu'un simple barreau de chaise huilé à la place du cerveau”... Vous me direz “on peut en dire autant des autres”... Mais bon... De toute manière à certains moments de l'Histoire, en fonction des rejets, des oppressions, des modes, de la pensée unique du temps, selon l'idée qu'on se fait d'une morale ou d'une éthique... Il y a (et il y aura) toujours... des “boucs puants” à occire!

Alors... autant “choisir à bon escient” (et si possible selon les plus “cardinales” -ou plus sensibles- de toutes les vertus)... les “boucs à occire”!

Pour conclure... N'oublions pas que le monde sans la nature(y compris humaine) telle qu'elle est... Ne serait plus le monde... Et que... Puisque je prends la liberté d'écrire tout ce que j'écris, pourquoi les autres ne pourraient-ils en dire ou en écrire autant sinon plus et mieux encore?

 

 

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