Si les ordinateurs venaient à nous manquer

« Je n'ai pas peur des ordinateurs. J'ai peur qu'ils viennent à nous manquer. »

 

[ Isaac Azimov ]

 

 

Isaac Azimov, auteur du Cycle des robots et de la série des Fondations.

Né le 2 janvier 1920 à Petrovitchi en Russie, décédé le 6 avril 1992 à New York...

 

Si les ordinateurs... Et le World Wide Web, les réseaux sociaux, les blogs, le numérique... Venaient à nous manquer, nous sommes devenus, 4,4 milliards d'humains sur cette planète, tellement dépendants de ces prothèses qui, technologiquement et par leurs pouvoirs sont des prolongements de nous-mêmes ; que nous ne pourrions plus vivre sans eux car c'est bien toute une économie et toute une culture de la communication qui s'effondrerait... Et que rien de ce qui fut par le passé depuis le début des civilisations, et en particulier ces savoir-faire et ces connaissances qui ont été perdus en partie ou en totalité ; ne pourrait être rétabli à l'identique ou réactualisé en fonction des besoins qui sont les nôtres aujourd'hui (c'est à dire plus les mêmes que ceux d'il y a mille ans ou un siècle)...

Nos savoirs, nos technologies, notre intelligence, nos écoles, nos apprentissages, notre manière de travailler, notre économie et notre culture de la communication, du 21 ème siècle ; ne nous serviraient à rien dans un monde redevenu ce qu'il était il y a mille ans ou un siècle...

Cela dit, l'accessibilité de tout à tous en quelque endroit que ce soit de la planète, par n'importe qui d'entre nous des 4,4 milliards d'internautes possédant un ordinateur, un smartphone, une tablette : l'accessibilité de tout à tous par ce qui résulte de cette accessibilité, pose le problème -qui, avant, n'existait pas- de la destination de ce qui est visible et qui donc, avant, n'était visible que par des personnes directement intéressées dans tel savoir, telle connaissance, telle information, tel art de faire, tel domaine particulier...

Par exemple (un parmi tant d'autres) :

Un journal que l'on achetait en kiosque ou à la maison de la Presse du coin, comportant des articles rédigés, des images, des photos, que l'on avait choisi de se procurer pour telle raison personnelle, en fonction de tel besoin d'information, de telle préférence...

Avec l'accessibilité de tout à tous sur le Net, désormais, un article, un texte, une image, une photo, peut être utilisé, en étant reproduit, copié, ou arrangé par celui ou celle qui a intérêt à le faire, dans un but précis -pas forcément louable- et ainsi, devenu visible par n'importe qui à tel ou tel moment, n'a plus la destination qu'il avait avant... Et la « vocation » qui était celle de cet article rédigé, de cette image, de cette photo publiée dans telle page, se trouve dénaturée dans son impact, vidée de sa substance ou pervertie...

C'est bien là le problème posé par l'accessibilité de tout à tous... Puisque la destination est devenue diffuse, s'élargissant sans considération d'environnement social ou culturel, de personnes, de groupe de personnes...

L'accessibilité de tout à tous, rend également pour ainsi dire « autant visible qu'invisible » tout ce qui est produit et mis en ligne...

L'accessibilité de tout à tous, en quelque sorte, nivelle la culture, nivelle les savoirs, nivelle les domaines de la connaissances, et réduit l'impact de ce qui est produit avec du talent, de la facture, du savoir faire, dans une sorte de brouillard ou de grisaille criblé de points lumineux presque tous minuscules...

Défenseur que je suis de l'égalité des chances pour chacun d'accéder à la culture, aux savoirs, à la connaissance... Je me pose cette question :

L'accessibilité de tout à tous, cependant, peut-elle avoir un autre destin, que celui dont le monde présent tel qu'il est, l'a dotée ? … Un destin qui ne soit plus celui du nivellement ?

 

 

 

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