Peut-on - et doit-on - comparer deux époques dans l'Histoire ?

… D’aucuns – et sont nombreux à le penser, notamment les plus de 50/60 ans, disent autour d’eux et le font savoir sur les réseaux sociaux, que la période dans laquelle notre vie quotidienne est impactée par le covid, les confinements, couvre feu, restrictions limitations de déplacement etc. … Ne peut être comparée à, par exemple, l’époque de l’occupation allemande de 1940 – 1944, ou encore à d’autres périodes sombres et très dures de notre histoire… Périodes durant lesquelles la vie était vraiment difficile, où l’on avait faim, où l’on ne ne trouvait rien pour se ravitailler, où l’était privé de tout, où le moindre déplacement était contrôlé, souvent interdit, où l’on risquait sa vie à tout moment… Et où, disent tous ces gens de plus de 50/60 ans dont certains, les plus âgés ayant vécu cette période là dans leur jeunesse entre 1940 et 1944, que c’est toute une tranche d’âge, celle des 15/25 ans, qui a été sacrifiée, empêchée, privée d’avenir… Et tous aujourd’hui, parlent d’individualisme, d’égoïsme, d’irresponsabilité, d’ enfants gâtés, à propos de cette jeunesse d’aujourd’hui, en gros de la même tranche d’âge 15-25 ans… C’est du moins le jugement ou la pensée qui domine et “court l’espace public” en somme…

Je ne suis pas sûr, pas sûr du tout, de la “pertinence” de cette comparaison entre deux époques, entre deux jeunesses, que 70 ou 80 ans séparent…

Nous sommes aujourd’hui, et nous étions d’ailleurs de même il y a 70/80 ans, dans un contexte d’actualité ne pouvant seulement être défini, apprécié, jugé, que selon une “vision morale des choses et des gens”…

Bien que l’individualisme et l’égoïsme soient de tous temps réels et bien présents, notamment dans les périodes difficiles de l’Histoire ; la réalité qui est celle de la jeune génération d’aujourd’hui des 15 – 25 ans, n’est plus la même du tout que celle des mêmes 15-25 ans des années 40, déjà pour une raison essentielle : l’entrée dans la vie active, avec un “boulot” (un “boulot”, oui, quel qu’il soit)! En effet en 1942, un “boulot” on le trouvait, la plupart du temps d’ailleurs sans avoir à quitter sa famille et sa région, sa ville ) … Alors qu’en 2021, un “boulot” on ne le trouve pas et de surcroît si l’on arrive à en “décrocher un comme on décroche le pompon d’un manège”, on ne sait pas pour combien de temps on va le garder ce “boulot”, et l’on n’a aucune chance de se “hisser barreau après barreau le long de l’échelle sociale” !

Bien sûr, d’aucuns me diront : “y’a les smartphones, y’a les réseaux sociaux”, y’a tous les gadgets technologiques, le RSA, les aides sociales, la CMU, tout ce qui fait que matériellement la vie est moins difficile qu’elle le fut jadis, on ne risque plus sa peau au coin des rues – quoique… - Mais tout ça, ça ne fait pas revenir la foi en un avenir meilleur, ça fait de la désespérance, jusqu’à du suicide… Et ça s’inscrit dans une durée indéterminée, dans un combat contre l’adversité, contre un ennemi qui n’est pas humain… Dans une résistance encore plus mise à mal, plus écrasée, que celle de 1943 contre l’occupant nazi…

On ne fera sans doute jamais le compte exact de toutes les victimes de ce grand désastre économique et sociétal, qui risque être sans comparaison possible avec le total des seules victimes en nombre de morts de la pandémie de covid…

 

 

 

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