La santé ou le travail

La reprise ou la relance de l’activité économique partout dans le monde justifie-t-elle que l’on prenne des risques avec la santé des gens ?

Pour les décideurs, le patronat de très grandes entreprises, les États, les marchés de toute nature dont ceux qui sont le plus liés à la consommation, régionaux, nationaux, internationaux et mondialisés ; il est certain que la reprise économique ainsi que le maintien des activités dans tous les secteurs notamment de l’industrie, du commerce, de l’ agro-alimentaire, du tourisme, de l’équipement, des services… Est une priorité…

Et que dans la priorité s’invite -c’est une réalité, un fait patent, un constat – le profit…

Le profit bien plus au bénéfice des dirigeants, des financiers, des décideurs, des tenants du marché, des actionnaires ; que des salariés ou des travailleurs… D’ailleurs, afin que le profit soit le plus élevé possible, le coût de la production par l’emploi salarial doit être “compétitif” c’est à dire “leader” sur le marché et donc le plus bas possible. ( Voir à ce sujet, ce qui se passe en Inde depuis peu, avec l’abolition des droits du travail, du salaire minimum, et de la durée de travail passant de 8 à 12 h par jour sans aucune mesure de protection et de sécurité, un quasi retour à l’esclavage)…

Une autre réalité est tout aussi évidente et ne peut être ignorée ou déconsidérée, c’est celle de l’absence durable (de l’ordre de quelques mois à 2 ou 3 ans sinon plus) de beaucoup d’activités économiques dans les secteurs marchands et de services, ou d’une réduction importante des activités qui, à moyen et surtout long terme, finit par impacter la santé des gens… Car moins ou plus du tout de travail, c’est du chômage, de la pauvreté, de l’insécurité, de la misère, des gens qui ne peuvent plus se nourrir, se soigner… En somme un “terreau” ou un environnement favorable au développement de toutes sortes de maladies dont certaines d’ailleurs, infectieuses, épidémiques…

Le choix -difficile pour les acteurs sociaux, pour tout ce qui touche à l’humain, au bien être et à la santé des gens… Le choix “cornélien” on va dire ; est une affaire d’ expérience événementielle et historique, de bilans, de résultats, d’identification et d’analyse de conséquences, de ce qui par le passé, fut…

Ainsi lors de la “grippe espagnole” couvrant la période 1918-1921, l’on a dénombré 50 millions de morts dans le monde (certains avancent même le chiffre de 80 millions) alors que la population de notre planète était à l’époque de l’ordre de 2 milliards d’humains… Durant cette période de 3 ans, les économies locales, nationales et internationales, les échanges commerciaux, les activités tous secteurs confondus, n’avaient pas été interrompus et s’étaient maintenus dans les conditions qui étaient celles de l’époque avec leurs acteurs, leurs dirigeants, leurs travailleurs dans l’industrie, dans la production des biens et des services… Il est vrai que ces années de 1918 à 1921 étaient celles d’après une guerre mondiale qui avait causé beaucoup de destructions et fortement impacté la vie, les activités des gens notamment en Europe… Et que tout était à reconstruire… Il en fut de même en 1945 à la fin de la deuxième guerre…

En 2020 et pour le temps durant lequel se poursuit la pandémie liée au covid19, pour une population mondiale de l’ordre de 7,8 milliards d’humains, l’on dénombre un peu plus de 500 000 morts soit cent fois moins que les 50 millions de morts de la grippe espagnole…

Est-ce qu’avec cent fois moins de morts pour 4 fois plus d’humains sur la planète, il faut oui ou non, afin de ne pas risquer d’avoir 5 millions de morts du covid19, interrompre, réduire l’activité économique, avec pour conséquence du chômage, de la misère, de la pauvreté, de l’insécurité, du manque de soins et de privations accrus et ainsi, risquer d’avoir en plus des morts du covid19, plus de 5 millions de morts par famines, maladies autres que celles liées au covid19… Sans compter le risque de voir apparaître d’autres affections virales plus sévères encore ? …

Si les décideurs, les lobbies des marchés, les gouvernements, les multi milliardaires et les actionnaires doivent “revoir leur copie” ; les acteurs dans le social, dans l’humain, dans le souci du bien être et de la santé des gens, doivent ausi “revoir leur copie”… C’est une question d’équilibre, et – peut-être sait-on jamais – de sauvegarde et de maintien de l’espèce humaine sur cette planète… Une vision “ de la collectivité humaine” plutôt que de “l’humain en tant qu’individu”…

 

 

 

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