"Ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort" (Apocalypse 12-11)

... Mais craindre la mort, est-ce pour autant aimer vivre la vie que l'on vit ?

Je n'aime la vie que je vis que lorsque le témoin que je suis, du temps actuel, peut avoir un regard libre et insoumis, un regard indépendant de tous les "ordres des choses" qui font le monde présent...

Tous les "ordres des choses" du monde présent, passé et encore pour un temps indéfini à venir, sont des ordres créés de toutes pièces par les sociétés et par les civilisations humaines, autrement dit ils ne sont en aucune façon, des ordres naturels...

Parmi ces "ordres des choses" du monde il y a les principaux qui sont l'ordre politique, l'ordre religieux, l'ordre des modes, l'ordre de l'argent et des biens ; tous ces ordres s'articulant sur de la morale, sur des préceptes, sur des codes, sur des lois...

Et c'est fou, ce que tous ces ordres que soutiennent et auxquels adhèrent autant de gens sur Terre, font bien davantage des opposants critiques et des contempteurs (ou au contraire des suiveurs), que des témoins... (des témoins objectifs et libres)...

Car l'essentiel de ce qui tient lieu de témoignage, se fonde sur qu'il a de plus banal, de plus commun et d'ordinaire, de plus ostensiblement montré en ce monde chaque jour, à tout moment : le travers, le défaut, ce qui choque, ce qui effraye, ce que l'on déplore, ce que l'on dénonce, ce qui rend la vie et la relation difficiles, la violence, l'abjection, l'injustice, et aussi ce dont on se moque... (Tout cela en effet à mon sens, est d'une banalité déconcertante, ne mérite pas que l'on en fasse l'essentiel de tout ce que l'on exprime, diffuse autour de soi... Cela ne devrait que faire l'objet tout au plus, d'une communication objective pour dire un fait particulier, et à la limite pour exprimer ce que l'on ressent)...

Ce qu'il y a, tout aussi également, dans ce qui tient lieu de témoignage, de banal, de commun et d'ordinaire, c'est tout ce à quoi l'on adhère, auquel on se soumet par habitude, par automatisme et qui alimente les conversations...

En revanche ce qui tient du meilleur, du plus vrai, du plus authentique, du plus naturel, du plus unique, en un être, en des gens ; cela on n'en témoigne jamais assez...

Je n'aime pas la vie que je vis en tant qu'observateur de ce qui me choque, me désoriente, m'effraye (et que j'évoque à ma manière).. Mais en tant que témoin et rapporteur de ce qu'il y a de meilleur, de plus vrai, de plus authentique, d'unique en un être ou en des gens, j'aime alors assez la vie pour craindre la mort, puisque mort, je ne pourrai plus témoigner...

 

 

 
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