Errances littératoques, 2

     Une Grande Surface commerciale à la périphérie d'une grande ville...

Trois heures de l'après midi, une musique d'ambiance langoureuse et tristounette...

Peu d'affluence, des gens qui vont et viennent, mais à cette heure moins nombreux, des femmes surtout...

Six caisses ouvertes sur les douze en tout, avec les deux caisses automatiques, de cette grande surface avec galerie marchande...

C'est l'Avent, et les rayons de chocolaterie, de confiserie, de décorations de Noël, de jouets, de téléphones portables, de télévisions, d'informatique et d'ordinateurs, de livres, de CD et de DVD... N'ont jamais été aussi garnis, et l'on voit même des piles très hautes, de boîtes de chocolats et de confiseries et de conserves, en forme de pyramides, disposées entre les rayons...

Un type surgit tout à coup, en trombe et venu d'on ne sait où...

Sans le moindre signe de colère sur son visage, sans un mot sans un cri, le plus naturellement du monde, il sort un couteau de sa poche et crève des packs de lait...

Il se dirige ensuite vers les rayons des bouteilles de vins, liqueurs, apéritifs et champagnes, renverse plusieurs bouteilles, s'en saisit d'autres qu'il brise au sol...

Il s'avance vers une pyramide de boîtes de conserve, et se met à lancer les boîtes en tous sens...

En quelques minutes plusieurs rayons sont vidés de leur contenu, tout est cassé, renversé, répandu...

Le type s'enfuit, brisant dans son élan, une porte vitrée...

Et la musique d'ambiance, tristounette et langoureuse s'arrête...

Une nuée d'oiseaux envahit la galerie marchande puis l'intérieur du magasin...

Des milliers d'oiseaux en formations compactes, qui se posent sur les sacs de croquettes pour chiens et chats, éventrent les sacs et dévorent les croquettes...

Un groupe de moineaux s'attaque aux barquettes de steaks hachés et de côtelettes de porc...

Des pigeons fientent sur les fromages à la coupe...

Les moineaux ne font pas de différence entre le rayon boucherie Halal et le rayon boucherie "normal"...

L'orage qui depuis le matin menaçait, soudain éclate dans toute sa violence...

Panne générale d'électricité...

De grands panneaux arrachés par le vent, volent sur le parking et des voitures sont renversées...

Le type qui s'était enfui, revient dans le magasin et brise à coups de barre à mine les téléviseurs et les chaînes Hi Fi, défonce les machines à laver...

Surgissent des milliers de hannetons et d'un bout à l'autre du magasin se répandent dans l'air ambiant, des fragrances de chien brûlé et de crevettes pourries...

Un car de flics aux pneus déchiquetés et aux vitres brisées, devant l'entrée béante jonchée d'éclats de verre, empalé sur un menhir-phallus, exulte de tous ses feux clignotants...

Et le type de nouveau enfui, court, à califourchon sur sa barre à mine, poursuivi par un canard sans tête...

 

panique à bord

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