Charles Aznavour

... Charles Aznavour, encore un "géant" qui s'en va !

Venant d'apprendre qu'il vient de mourir dans la nuit de dimanche 30 septembre à lundi 1er octobre, à son domicile dans les Alpilles (Sud de la France), je suis d'autant plus atterré par la nouvelle de sa disparition, que je l'avais vu vendredi soir le 28 septembre à "C à vous" interviewé par Anne Elisabeth Lemoine de 19h à 20h sur France 5...

A le voir et à l'entendre, on n'aurait jamais cru qu'il allait mourir 2 jours après !

 

Disparition de Charles Aznavour lundi 1er octobre 2018

 

... Voici ce qu'avait écrit Claude Lanzmann l'auteur de La Shoah et de Le lièvre de Patagonie, dans son livre La tombe du divin plongeur dans lequel il parle de Charles Aznavour :

 

"Pendant des années, les directeurs des théâtres, ces géants, haussaient les épaules lorsqu'on leur parlait d'Aznavour : l'espace vertigineux des plateaux, chasses gardées pour monstres sacrés, le happerait, l'engloutirait à jamais s'il prenait fantaisie à un fou de l'exhiber. Ajoutez à cela une impossibilité plus radicale encore : sa voix, endeuillée d'un voile, véritable suaire, était le contraire même d'un bel organe incontesté de chanteur."

 

... Et c'est pourtant avec cette voix là, dont il accompagnait les textes magnifiques que l'on connaît ; qu'il a conquis un public tout entier... C'est dire que les "géants" des théâtres et des Olympias et des parcs expo, en leur temps (dans les années d'après guerre) n'avaient "rien compris" à ce qu'était réellement un public !

Le comprennent-ils, d'ailleurs, aujourd'hui ? ...

... Durant les années où les directeurs des théâtres et où les producteurs, ces géants du monde du spectacle et de la chanson découvreurs et faiseurs de succès, haussaient les épaules quand on leur parlait de Charles Aznavour, avant 1960 ; il faut dire aussi que le public dans son ensemble, ne lui était guère acquis...

Car le public, cet "animal" que la puissance médiatique "caresse dans le sens du poil", demeurait -et d'ailleurs demeure toujours- attaché à ce qu'il est habitué à entendre et qu'il aime, qu'il attend et applaudit...

C'est le 12 décembre 1960 à l'Alhambra que se produit "l' étincelle qui va allumer le feu" et qui va le lancer, lui donnant enfin la faveur de ce public qui, somme toute, a au fond de lui sans qu'il en soit conscient, cette "corde sensible" inaudible à la puissance médiatique.

"Je me voyais déjà" est cette chanson dont le texte a été inspiré à Charles Aznavour, par un jeune artiste Belge rencontré dans un bar à Bruxelles...

Timide au départ, le public ce soir du 12 décembre 1960 à l'Alhambra, lui fait une ovation à la fin du spectacle : la "corde sensible" a vibré...

C'est "son destin", à la "corde sensible", de finir par vibrer... C'est alors que la puissance médiatique intervient... Mais qu'elle n'y est plus pour grand chose, la puissance médiatique, dans une "affaire" qui concerne l'artiste et son public, de la même manière qu'une histoire d'amour s'établit entre une femme et un homme...

 

 

 

Aznavour

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