Questions

      Le livre d'Eric Zemmour "Le suicide français", va-t-il encore être acheté et lu par autant de gens ?

Quel "devenir", à présent, pour ce livre, après ce dimanche 11 janvier 2015 d'une France debout et dans un tel élan d'esprit et de coeur, de près de quatre millions de gens dans les rues ?

Ne faut-il voir là, dans ce mouvement de foule à nul autre pareil depuis la libération de Paris en août 1944, qu'un événement social de grande ampleur et de forte charge émotionnelle, dans lequel ont pris part les médias, le gouvernement et les partis ? Un événement tel celui, par exemple, du premier pas d'un homme sur la Lune le 21 juillet 1969 ? Un événement ressenti par des millions de gens en France, en Europe, et en divers lieux sur les 5 continents de la planète, comme étant de nature à "changer le monde", autant dire notre vie au quotidien, dans notre quotidien de relation humaine ?

Soit dit en passant, il y a bien aujourd'hui en 2015 en France, quelque soixante-six millions d'habitants... Et donc, autant au moins -et plus- forcément, de gens, de millions de gens, qui ne se sont point rendus dans les manifestations de ces derniers jours, du 8 au 11 janvier 2015...

Quel regard, désormais, les Intellectuels, les artistes, les écrivains, les penseurs, pour l'essentiel ceux qui sont dans la contestation d'un ordre politique, économique, culturel ; dans la critique sinon dans le rejet d'une "pensée unique", du refus de la culture de la consommation, de l'individualisme, de l'économie de marché... Vont-ils porter sur le monde, à présent, en tant que témoins de leur époque, en tant qu'observateurs critiques ; comment von-t-ils désormais s'exprimer ? Comment sera-t-il possible d'user des mêmes mots, des mêmes images, qu'avant le 7 janvier 2015 ?

Comment pourra-t-on -et devra-t-on- cependant (je souligne le "devra-t-on") être Eric Zemmour, être Dieudonné, être Michel Houellebecq, être Christophe Alévêque... et tant d'autres de ce regard "qui n'est pas dans le sens du conformisme" ou dans le sens de la "pensée consensuelle"... Au lendemain du 11 janvier 2015 ?

Comment moi-même je vais désormais, au lendemain du 11 janvier 2015, "faire du Yugcib" ?

L'insolence, le refus, la désobéïssance, l'humour décapant, la poésie, la caricature, l'impertinence, la liberté de dire, d'écrire, de dessiner ; la liberté de la création, de mettre en scène devant un public au théâtre et au cinéma... Tout cela continue, continue plus que jamais, se renouvelle, se perpétue, se transmet, se diffuse...

Mais il y a maintenant, à mon sens, comme "quelque chose à inventer" désormais, dans l'insolence, dans le refus, dans la désobéïssance, dans le verbe, dans le dessin... et par extension, dans la relation même... Quelque chose qui existe déjà -et qui a fait ses preuves- contre la haine, contre l'exclusion, contre l'indifférence, contre les fanatismes et les parti-pris... Quelque chose qui existe déjà mais qui doit se lever encore plus debout et en avant !

Et ce "quelque chose là" tient en un regard qui regarde à l'intérieur de l'être que l'on est, en un regard qui s'interroge sur la manière dont il va regarder, et donc, témoigner par le verbe et par le dessin...

un regard mais lequel ?

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