Le Grand Argument des Décideurs et des Convaincus du Système...

... C'est celui que l'on entend partout, à tous les coins de rue, de la part de tout un chacun et qui consiste en gros à dire que ce système (de la mondialisation de l'économie, de la marchandisation, du libre échange, de la consommation de masse) permet à un plus grand nombre de gens dans le monde, d'accéder justement à la consommation de produits alimentaires, habillement, loisirs, voyages, équipements technologiques, services, etc. ... à des prix le plus bas (ou plus compétitifs) possible ; alors que jadis, il n'y a guère si longtemps encore, tous ces gens n'avaient pas accès à la consommation de tous ces produits, et que seules, les catégories sociales vraiment aisées et privilégiées pouvaient s'offrir ces voyages, ces équipements de loisirs, ces produits "de qualité" et donc "chers"...

Et, en corollaire à cet argument, cet autre argument, tout aussi "massue" tout aussi censé convaincre tout le monde, qui consiste à dire que ce système génère, procure de l'emploi, par toutes sortes de métiers (en général de manutention, de main d'oeuvre, de services) à des gens dans le monde qui, sans cela, "crèveraient de faim et de misère"...

Mais... Se demande-t-on quels sont vraiment les gens dans le monde, que l'on fait travailler, fabriquer, produire ?

Combien en réalité de "Grandes Marques" (tous produits confondus) tant dans le vêtement que dans l'équipement de loisir ou dans l'alimentaire ; et à plus forte raison des "marques" qui ne sont même plus des "marques" mais des "enseignes de consommation de masse" , affichent "Made in France", "Made in China", "Made in Germany", "Made in tout ce qu'on voudra"... mais font fabriquer (le "travail/travail" pour "mettre les points sur les i) "in Morocco", "in Bangladesh", "in des pays de misère" où le revenu moyen par habitant est de 1 ou 2 euro par jour" ?

Que ce soit chez Vuitton, Lacoste, Adidas, Nike et j'en passe, dans ces boutiques des Champs Elysées ou des beaux quartiers de Paris, Londres, grandes capitales, où l'on achète un sac à 3000 euros par exemple ; que ce soit, tout autant, chez des Claire's, des Celio, des Pimkies, des Jules en galeries marchandes de grandes surfaces, où l'on achète avec une carte de fidélité et des promos, des articles "à la portée de tout un chacun"... Rien, pratiquement rien, n'est fabriqué (travail/travail) en Europe (ou alors par des gens que l'on fait venir de loin, de pays "non ou peu développés", logés sommairement à plusieurs dans une seule pièce...

Ainsi ce système de mondialisation/marchandisation/libre échange, contribue-t-il à un "élargissement" de la clientèle... Mais cette clientèle c'est en fait celle des pays développés que sont ceux de l'Amérique du Nord, de l'Europe, de la civilisation à l'occidentale ; à laquelle vient s'ajouter la clientèle des pays émergeants... Pays qui, soit dit en passant, ont tous leurs pauvres, leurs exclus, leurs miséreux en nombre croissant il faut dire !

Certes vous me direz à juste titre "mais quelles sont les alternatives, les politiques, les solutions possibles, ou en opposition, ou en concurrence, ou en remplacement de ce système?"

La réponse, faut-il aller la chercher dans les politiques des Gouvernants (de droite ou de gauche) ? Ou dans des mouvements révolutionnaires? Ou dans des initiatives privées, personnelles, dans des mouvements d'associations? Ou dans des expériences marginales par lesquelles on décide de rompre avec le système ? Car nous sommes bien là, il faut le dire, dans toutes ces réponses envisageables, imaginées, ou même dans des expériences vécues, essayées... Encore dans le domaine de l'utopie...

La toute première "étape" n'est-elle pas celle de la diversité et de la multiplicité de toutes les réponses possibles (toutes ces réponses que je cite plus haut et toutes expérimentées), non reliées entre elles, encore inorganisées et sporadiques, disséminées ?

Et "l'étape" suivante ne pourrait-elle pas s'apparenter au phénomène naturel de l'embâcle, lorsque commence à se former à la surface de l'océan au voisinage du cercle polaire, des galettes de glace qui sont à l'origine aussi fines, aussi fragiles que des plaques de verre, puis s'épaississent, se rejoignent les unes les autres, se relient, s'agglomèrent et finissent peu à peu par former la banquise ?

C'est cette sorte "d'embâcle" qui, peu à peu, formera la banquise qui fera éclater les navires de guerre et de conquête, si bien armés, des colonisateurs et des explorateurs prédateurs du "monde mondialisé/marchandisé/libre-échangisé"...

L'embâcle de toutes les alternatives possibles, à l'origine imaginées, puis expérimentées de ci de là, et pour finir, reliées entre elles, agglomérées et s'imbriquant les unes dans les autres, se fera...

mondialisation marchandisation

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire