La philosophie

      Durant des millénaires, avant les religions et avant l'université, même s'il y avait des écoles, même s'il y avait des cultes et des croyances ; depuis avant les premières civilisations d'Amérique centrale, du Moyen Orient et d'Asie, puis durant le temps de ces premières civilisations, et ensuite durant le temps de l'antiquité Egyptienne, Grecque, Romaine... Et jusqu'à -peut-on dire- la venue des religions du livre que sont le Christianisme (par le catholiscisme romain et par l'orthodoxie) et l'Islam ; et jusqu'à, un peu plus tard vers le 13ème siècle en Europe avec l'apparition de l'Université... La philosophie était existentielle, la philosophie était une philosophie de la pensée, de la relation avec les êtres et les choses, la construction d'une identité et d'une existence... La philosophie était proche de la vie, et elle pouvait faire de la vie que l'on vivait, de la manière dont on vivait cette vie, une oeuvre...

Depuis des millénaires donc, ainsi avait fonctionné la philosophie : en découvrant une pensée, une manière différente de penser et de réfléchir, de se poser telle ou telle question, elle donnait à la vie un sens, ou plus exactement une orientation, un peu comme une boussolle... Il s'opérait alors entre l'élève et le maître, ou même plus généralement et au quotidien, entre l'être ordinaire et ce "quelquechose comme une essence en l'intérieur de l'être", une sorte d'alchimie... Alors, du "creuset" même, dans "l'atelier" (ou dans la "forge") s'élaborait ce qui devait être produit, puis diffusé, partagé, enseigné, légué, transmis...

Mais depuis la venue des religions du livre que sont le Christianisme et l'Islam, et depuis l'Université, la philosophie ce "n'est plus tout à fait ce qu'elle avait toujours été avant"...

La philosphie a été d'une part réduite par les religions à une croyance et à un modèle tout prêt de "pensée unique", en ne fournissant qu'une seule "explication possible", ce qui bien sûr "rassure" et "oriente" (ou plus précisément "dicte") et évite en conséquence de se poser les questions qui inquiètent ou dérangent ou "conduisent à l'abîme"...

La philosophie a été comme en partie sinon quasi totalement vidée de son contenu, de son sens, de tout ce qu'elle contenait, par l'Université, qui, à partir du 13 ème siècle en Europe, l'a peu à peu transformée en sommes et en modalités de connaissances, en concepts intégrés dans une architecture, un système...

En somme, la Religion et la Faculté ont transformé depuis huit cent ans, les philosophes en thélogiens et en professeurs, en illuminés, en pontifes...

... Je ne reconnais pas pour ma part, la philosophie comme une somme et comme des modalités de connaissances, ni comme une architecture ou un système de concepts...

Quant à la religion, je souhaiterais "qu'elle s'efface" devant Dieu... Ou devant "quelquechose qui ressemble à Dieu"... Car n'y-a-t-il pas "quelquechose qui ressemble à Dieu" dans la philosophie sans les religions et sans l'université?

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