La crise

La crise

     La crise c'est comme la banquise : au centre de la banquise en effet, en sa partie la plus épaisse, la plus compacte, la glace ne fond pas, ne se disloque pas...

Mais plus on avance depuis le centre vers la périphérie, et plus la glace se disloque et fond...

La banquise c'est comme un "territoire social" qui en ses parties les plus solides et les plus ressourcées, là où réside une population aisée "bien dans ses baskets et dans ses affaires" ; ne craint donc pas que l'assise se fissure sous sa surface...

Et plus on s'éloigne de ces territoires dont le sol ne se fissure pas et sont comme ces parties compactes et épaisses de la banquise, plus on avance vers d'autres territoires sans assise dont la surface elle-même déjà se craquèle et se disloque, là où réside une population de gens sans travail, de "précaires", d'oubliés, d'exclus... Et plus s'amplifie la souffrance de cette population des territoires dont le sol se fissure...

Ainsi, par exemple, Neuilly sur Seine et Versailles et Boulogne sur Seine sont-elles "le centre de la banquise", et Cergy Pontoise et Les Mureaux et Villeurbanne et tous les départements ruraux de la France de l'ouest hors zones touristiques sont-ils "la périphérie de la banquise"...

Il suffit d'examiner avec un minimum d'attention la "carte électorale" de la France : les pays ruraux de l'ouest et du centre et du nord, d'une part, là où les industries ont disparu, là où l'on chôme, où l'on s'étiole, où l'on vit de peu... Et les pays de l'est et du sud est, d'autre part, avec les pays de grand tourisme de nos côtes Atlantiques et Méditérranéennes, là où le mètre carré de surface constructible atteint des sommets, là où l'on consomme, là où l'on dépense, là où se tiennent festivals d'été, foires et marchés, là où s'implantent les très grandes surfaces commerciales...

Là où il y a le fric, encore et toujours plus de fric, la crise "connaît pas"...

Le "centre de la banquise" est encore un vaste territoire ! Et peu importe au "Grand Esquimau dans son igloo confortable , que disparaisse toujours plus, de périphérie de banquise !

... Paris, Paris "intra-muros" cependant, fait "figure d'exception" dans le "paysage électoral" de la France... Cela tient au fait que Paris en la plupart de ses quartiers notamment de l'ouest et du centre, est déjà habité par toute une population d'artistes, d'écrivains et d'intellectuels"ayant réussi dans la vie", qui y ont, outre leur appartement, leurs quartiers généraux, leurs relations... (en règle générale, cette population là n'a pas trop voté pour Nicolas Sarkozy, et l'on s'aperçoit en s'informant quelque peu, que cela représente tout de même pas mal de monde... à Paris même et d'ailleurs dans toute la France)... Là, si je puis me permettre, je dirais non pas "la crise connaît pas" mais "la crise je suis au dessus" (pour cette population d'artistes, d'écrivains et d'intellectuels "ayant réussi dans la vie")...

la crise pour qui?

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