La balance du souvenir

... "Plus un jour est vide, moins il pèse dans la balance du souvenir"...

 

[ Un testament espagnol, d'Arthur Koestler ]

 

... Ce qui rend un jour vide dans la balance du souvenir, c'est l'inconscience que nous avons de ces mille petits faits et gestes de nous-mêmes et des autres autour de nous, de paroles dites et entendues...

Que vienne la conscience, fût-ce d'un petit rien dans le jour vécu, et à plus forte raison d'un événement particulier survenant, heureux ou malheureux ; et la balance se charge du poids de ce petit rien ou de cet événement particulier...

 

... Ce ne sont pas à vrai dire, les jours au cours desquels il ne se passe que des "petits riens" (souvent répétitifs et les mêmes) qui sont vides... Parce que des jours "pleins" au cours des quels il se passe des choses inhabituelles, imprévues, heureuses ou malheureuses ; peuvent être aussi vides et peser aussi peu dans la balance du souvenir, que les jours vides... Les jours sont vides parce que la mémoire n'a rien retenu de ce dont ils ont été faits, de "riens" ou de choses et d'événements inhabituels...

Et c'est la conscience que l'on peut avoir des choses et des événements, ordinaires et répétitifs, ou inhabituels, qui fait l'entrée dans la mémoire. L'on ne se souvient que de ce qui par la conscience, entre dans la mémoire... Et c'est aussi la conscience que l'on a de ce qui se passe, ce jour là, un autre jour ; qui donne au temps écoulé, sa mesure, sa dimension, sa densité...

... "Qu'est-ce que ça passe vite!" n'entend-on pas ! (Avec "plus on avance en âge")...

Pourtant, le "tic-tac" de l'horloge, le mouvement des aiguilles sur le cadran de l'horloge... Tout aussi imperceptibles qu'ils soient parce qu'on n'y a pas porté attention... Sont bien réels, autrement réels que le temps de l'avancement de l'aiguille qu'on appelle seconde, que le temps du "tic-tac" un dixième de seconde...

J'ai imaginé le temps vécu en "petites éternités" successives, de la naissance à la mort, soit entre ces "parenthèses" que sont notre naissance et notre mort dans un espace de temps d'une plus longue éternité... Avec cette idée "d'éternité provisoire" qui m'est venue parce que tout disparaît de ce qui est vivant-ou inanimé (par exemple minéral)... Sauf que le "provisoire" se renouvelle en une forme ou une autre, en une dimension ou une autre, en un espace ou un autre...

 

 

 

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