Bonnets rouges

     Jean Marie Le Pen a posté une vidéo sur son blog où on le voit avec un bonnet rouge, soutenant ainsi le mouvement protestataire des Bretons.

Ce mouvement de protestation, "les bonnets rouges", en fait, n'est repris (ou récupéré) par aucun parti politique, même si des sympathisants ou des adhérents de l'un ou l'autre des partis politiques ont pu se montrer dans des manifestations, coiffés d'un bonnet rouge...

À vrai dire, ce sont là des gens excédés "à juste titre", de l'ouvrier d'usine (pour autant qu'il en reste encore, des ouvriers) au chômeur, au salarié d'une entreprise, à l'artisan, au commerçant... Du 600 euros par mois au 1500, au 3000 euros par mois... Enfin, toute une "fronde" de gens "souhaitant en découdre" avec le Pouvoir, l'Europe, les marchés, l'Autorité, une fiscalité aussi écrasante qu'improductive, le droit des uns au détriment du droit des autres...

Et la colère du peuple gronde comme une vague aux crêtes dentelées, déchirées et imprévisibles dans ses mouvements...

Une "fronde" relayée par Internet, par facebook, par toutes sortes de réseaux sociaux, invitant à des rassemblements, à des actions de destruction d' installations telles que des radars par exemple...

Une "fronde" inorganisée et dispersée, issue d'un mouvement de protestation localisé (celui des bonnets rouges en Bretagne) et qui peu à peu, déborde largement le mouvement initial de protestation locale... Et ne pouvant à mon sens, n'évoluer que dans l'imprévisible...

Sûrement pas (et là je le déplore) sur une vraie et nécessaire attaque généralisée des sièges (bâtiments, quartiers d'affaires) des multinationales, des grands groupes bancaires, que ce soit à Paris au quartier de la Défense, à la City de Londres, aux grands centres de la Finance et de l'Europe de Bruxelles, au coeur de Bruxelles...

Autrement dit, les actions actuellement menées contre des installations ou des symboles ne font absolument aucun mal aux banquiers, aux milliardaires qui font la loi du marché et qui eux, sont responsables du chômage de masse, de la misère, du sous-emploi...

Les "bonnets rouges au delà des bonnets rouges", finalement vont plutôt "faire l'affaire" des banquiers et des décideurs-prédateurs des marchés, dont le pouvoir va se renforcer, du fait même, à la fois de l'inorganisation et de l'anarchie d'un mouvement qui ne mène pas la "vraie guerre", ne s'attaque qu'à des symboles d'une part ; et de la déliquescence, de l'incurie, de l'autisme du Gouvernement, de la "petite cuisine" ridicule, exhibitionniste et d'une médiocrité sidérante des partis politiques d'autre part...

C'est un fait : de tous temps, lorsque "tout va mal", en période de crise économique, politique, sociale, lorsque les frondes se multiplient, lorsque le désordre et la violence surviennent, lorsque les caisses se vident et que l'argent manque pour assurer le bien commun et le développement économique, alors ce sont toujours les mêmes qui profitent de la situation, à savoir les plus grands voleurs, et les mafias, toutes les mafias ; et ainsi les richesses et les biens confisqués, l'argent qui manque tant aux démunis et aux gens de bonne volonté auxquels on "coupe le robinet", cet argent là, il existe bel et bien forcément quelque part, et c'est cet argent là qu'il faut aller prendre là où il est !

Alors, du Front national jusqu'au Front de Gauche en passant par l'UMP et les Centristes et le PS "le plus à gauche" ; de l'anarchiste "de droite" ou de "gauche" (soit dit en passant comme si la droite ou la gauche pouvait "récupérer" l'anarchisme) au salarié licencié qui ne vote plus, au contestataire dans une manif ou sur internet, à l'apolitique, au catholique, au Musulman, à l'athée... Tout ce qui porte sur la tête un bonnet rouge fait en premier lieu la bonne affaire des marchands de bonnets rouges, lesquels marchands (de bonnets et de tout) se fournissent question coûts salariaux, droits sociaux, coûts de fabrication, au Bangladesh, là où triment dans des conditions épouvantables des populations miséreuses  pour 30 euros par mois ! (Et ce sont, à la tête de ces marchés scélérats de la production de masse, des banquiers, des financiers, des groupes d'actionnaires qui "mènent la danse")...

Là est le vrai combat à mener, en investissant les lieux mêmes et les assemblées, les réunions, les sommets et les conférences de tous ces décideurs financiers et banquiers, là où ils siègent, dans ces quartiers d'affaires qui sont des châteaux forts, des forteresses, des paradis de consommation de luxe à prendre d'assaut...

... Pourquoi les gens "de droite" ne s'élèvent-ils pas, ou s'élèvent-ils si accessoirement, contre le pouvoir et l'accaparement des géants de la finance, de la banque, des multinationales ; des milliardaires prédateurs et des paradis fiscaux ? Comme si il n'y avait que les pauvres qui seuls trichaient, abusaient, vivaient d'allocations sans rien faire en contre partie ! (je suis bien d'accord cependant avec les gens "de droite" quand ils parlent d'abus de gens qui profitent du système, et de l'argent donné n'importe comment)... Mais bon sang, pourquoi AUSSI, ne parlent-ils pas (ou en parlent-ils si accessoirement) des 60 milliards d'euro d'évasion fiscale ? Du "dumping" social et économique exercé par les grandes entreprises internationales?

Que je sache, le "discours" contre la finance, contre les multinationales et contre les milliardaires prédateurs, contre l'évasion fiscale par milliards... Ce n'est point "un discours uniquement et systématiquement de gauche", comme il semble que ce soit automatique à croire;  mais un discours à mon avis, qui devrait être celui de tout citoyen honnête et gagnant sa vie par son travail !

La vérité, c'est que le milliardaire prédateur lui, il se fout complètement que le citoyen honnête et gagnant sa vie par son travail soit de gauche ou de droite !

L'argument, en fait, "l'argument massue" c'est celui de l'acréditation de "la loi du plus fort", ou de "la loi naturelle" régissant le rapport entre le dominant et le dominé, une "fatalité", une réalité incontournable et incontestable devenant ainsi "une loi morale" à laquelle il faut nécessairement se soumettre de gré ou de force... Et qui, en conséquence justifie qu'il y ait des "très riches", et forcém ent, de la misère, de la pauvreté du plus grand nombre... Pour celui ou celle qui est en accord avec ce "principe" cela ne pose bien sûr aucun problème, aucune frustation, aucun dégoût, aucun rejet bien au contraire ! Mais pour celui ou celle qui est en opposition, en contestation de ce "principe", il ne lui reste plus que la révolte et que le combat... Ou l'illusion que procure une soumission "relativement confortable", ou la souffrance d'une vie entière dans une soumission sans espérance d'une meilleure condition...

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