Une ancienne industrie vosgienne

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... Paul Dazey, né en 1864 à Charmes et décédé en 1934, fut un ingénieur (inventeur de la machine à laver et de la vis à pas carré) diplômé des Arts et Métiers (promotion de Chalons 1880), qui devint propriétaire et patron de l'usine du Battant à Charmes en 1894.

A l'origine, le Battant (une roue en bois sur un cours d'eau (la Moselle) était un atelier de tannerie.

Lorsque Paul Dazey achète le Battant en 1894, il en fait tout d'abord un atelier mécanique, une forge dans laquelle il produit, avec 14 ouvriers, des pièces destinées à des machines diverses.

Ensuite, il crée sur le même site, un central électrique qui alimente non seulement la ville de Charmes en éclairage public, mais aussi tout le pays entre Charmes et Bruyères dès le début même du 20 ème siècle ; puis une scierie.

A l'entrée de l'atelier de forge, l'on lit le règlement tel qu'il était encore dans ses articles d'origine jusqu'en... 1997 : les horaires de travail du lundi jusqu'au samedi, de 6h 30 à 12h et de 13h à 18h avec une pause de 30 minutes le matin à 8h, soit 60 heures par semaine (le samedi arrêt à 17h 30 mais nettoyage de l'atelier ensuite)... Sans doute ces horaires ont-ils été modifiés après mai 68...

Petite anecdote au sujet du règlement : il était stipulé qu'un ouvrier abîmant ou détériorant involontairement son outil de travail, devait lui-même le réparer ou le refaire sans passer par le forgeron qui lui, n'étant pas responsable, ne travaillait que pour la fabrication des pièces. L'ouvrier fautif devait donc lui-même, en dehors des heures de travail (après 18h) réparer son outil sur une simple enclume et avec un marteau)... D'autre part, en cas de petite blessure accidentelle (une simple coupure au doigt par exemple) le contremaître devait envoyer l'ouvrier blessé chez le médecin et les heures de travail effectuées dans la journée avant l'accident n'étaient pas payées... De telle sorte que, peu avant 18h si un ouvrier se blessait (une petite coupure) il s'arrangeait pour ne pas être vu du contremaître et se mettait discrètement un bout de linge autour du doigt...

NOTE :  Il n'est pas tout à fait certain que... Si les mêmes conditions de travail devaient à nouveau avoir cours aujourd'hui, l'emploi repartirait à la hausse. En effet, il faudrait aussi revoir (c'est à dire supprimer les indemnités de chômage, les allocations et prestations sociales, le salaire minimum imposé, les congés payés, les jours chômés et payés, etc.) ... En fait, revenir à ce qui prévalait dans le monde du travail avant 1936... Car c'est seulement ainsi que la France redeviendrait alors un pays "compétitif" dans l'économie mondialisée, et que les investisseurs étrangers ou Français se mettraient à rappliquer vite fait, à faire repartir les industries... "Il faut appeler un chat un chat" : c'est CELA qu'ils veulent, les Décideurs, les Géants du Marché, les Groupes, les financiers, les actionnaires !

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