Un rêve étrange, nuit du 6 au 7 octobre

… Cela se passe à Lyon – peut être en lien avec un souvenir que j’ai, d’un bref séjour dans cette ville en août 1967 lorsque j’étais “ambulant” dans le train poste Paris Lyon, souvenir que je vais évoquer ici – mais, dans le rêve, il s’agit d’un autre bref séjour à Lyon, celui là, n’étant ni d’un temps passé ni d’un temps présent mais plutôt d’un temps à venir, peut-être d’ici 2 ou 3 ans… Comme par anticipation.

Et dans ce rêve je n’ai pas l’âge que j’ai actuellement, peut-être à peu près le même que celui que j’avais en 1967 (19 ans)…

Souvent dans ces “rêves étranges” cela se passe dans un futur proche et je suis soit un jeune homme soit un jeune adulte…

 

Pour commencer voici le souvenir que j’ai d’un bref séjour à Lyon en août 1967 :

 

En ce mois d’août 1967 je débutais depuis le 17 juillet, Agent d’Exploitation des PTT, au centre de tri postal PLM à Paris.

J’effectuais alors des remplacements de collègues en congé, sur le train poste Paris Lyon. Nous prenions notre service, vacation de 2 nuits consécutives aller, retour, en gare de Paris Lyon à sept heures du soir. Le train démarrait vers 22h et arrivait en gare de Lyon Perrache à 4h 12, avec un arrêt de 45 minutes à Dijon, du fait des travaux de transbordement des sacs postaux.

À l’arrivée nous étions, les sept agents de la brigade dans le wagon (il y avait plusieurs wagons postaux, c’était un train poste) complètement épuisés, l’on prenait un copieux petit déjeuner (en fait comme un repas de midi) sur le coup de 4h et demi 5h au buffet de la gare, et ensuite nous rejoignions une chambre en hôtel à proximité où l’on dormait à 3 ou 4…

Plutôt que d’occuper la place vacante du collègue en congé, je préférais dormir dans le wagon sur des sacs postaux repliés et empilés. J’avais l’autorisation, et l’agent chargé du ménage dans le train à l’arrêt sur voie de garage, souvent une femme, quand il (elle) me voyait, faisait très attention à moi… Et vers midi, j’utilisais les toilettes du wagon pour me laver…

La journée à passer à Lyon, alors, était fort longue, puisque le service de retour (2 ème nuit) ne commençait que vers 22h avec retour Paris gare de Lyon à 5h 20…

 

En ce mois d’août 1967 la chaleur était accablante, bien plus qu’à Paris, et l’air très lourd, très humide, le ciel blanc ou gris, comme une chape de plomb…

Ne sachant que faire de ma journée, effrayé que j’étais de cette ville qui n’avait rien à voir avec Paris où je m’étais bien acclimaté ( des copains, de la famille, des amis, des relations que j’avais à l’époque) ; dans cette ville de Lyon qui me semblait si peu accueillante, austère, où je me sentais étranger, où je ne connaissais personne ; il ne me venait pas l’idée de m’y balader en touriste, à la découverte de lieux intéressants…

 

Je n’eus alors d’autre alternative, d’autre choix, que de passer toutes ces longues heures de solitude, au Parc de la Tête d’ Or, assis sur un banc, avec un livre ou écrivant mes “impressions” dans un carnet… J’avais un cafard fou… Et le plus dur c’était après 18h d’attendre la nuit pour la reprise du travail à 22h.

Une fois, cependant, cela faisait partie du “programme”, ce fut mon tour de “faire le cheval”… C’est à dire revenir en gare de Perrache à 17h pour un aller retour Lyon Chambéry ou Grenoble en wagon poste entre 17h et 22h, puis retour à Paris… Le “cheval” c’était très dur, question boulot, mais au moins, ce jour là, on passait peu de temps à Lyon !

 

… J’en viens à présent au rêve :

 

 

 

 

Je faisais partie d’un groupe, d’une association – mais dans le rêve la vocation de cette association n’était pas définie – en mission mais mission de quoi je n’en sais rien ; pour une journée à Lyon. Arrivée prévue vers 10h, retour prévu vers 20h…

Un groupe d’environ une vingtaine de personnes dont l’une d’elles était une amie de longue date…

 

D’après ce que j’ai pu comprendre, le départ de la “mission” devait avoir lieu en face de l’Office de Tourisme. (il y a du flou dans le rêve)…

Nous commençons, très groupés et proches les uns des autres, par emprunter une vaste avenue, puis nous quittons cette avenue pour entrer dans des rues du centre ville…

À un certain moment, le groupe se disloque, je me trouve quelque peu éloigné, puis brusquement, je suis entouré de gens qui ne sont plus ceux du groupe, je suis perdu…

N’ayant aucun repère, étranger que je suis dans cette ville, je pars au hasard, me fiant à mon intuition, je me rappelle le “point du chute” qui “doit être” l’Office du Tourisme, mais je ne vois pas du tout comment m’y rendre, par quel trajet…

Deux, trois heures s’écoulent… Je me dis “ils vont bien s’apercevoir que je ne suis plus avec eux”…

 

Par chance, j’ai mon téléphone portable, et dans la liste de contact, le numéro de mon amie…

“Je suis perdu, et je peux pas préciser où je suis, j’ai pas de repère, je vais essayer de rejoindre l’Office de Tourisme, c’est là que vous me retrouverez”… Réponse “Oui, on se retrouvera devant l’Office du Tourisme vers 19h 30”… Suivaient quelques propos, mais je percevais dans le ton de mon amie que ma situation inconfortable lui était indifférente et que le groupe se préoccupait peu de moi, de mon isolement dans cette ville, ce qui ne manquait pas de m’étonner et de me déconcerter…

 

Je résolus donc de rechercher à rejoindre l’office de tourisme.

Les personnes auprès desquelles je tentais de me renseigner, visiblement de méfiaient de moi, me prenant sans doute pour un indésirable, un étranger dont ils avaient peur, et me fuyaient, ou ignoraient sciemment ma demande, une ou deux cependant réagissant et me fournissant de brèves et incomplètes explications…

Je finis par rencontrer un type étrange, à l’allure de clown, qui se déplaçait en effectuant des sauts et des cabrioles, vêtu en saltimbanque, qui me dit “ t’as qu’à me suivre, je vais dans la direction de l’office de tourisme”…

 

Enfin parvenu à destination, il devait être dans les 17 ou 18 heures, j’attendis l’heure du rendez vous, mais à l’heure prévue, personne ne se présente…

Je rappelle mon amie sur mon téléphone portable – dont la batterie indiquait quelle allait se trouver bientôt en perte de charge – aucune réponse autre que “ce numéro est inconnu ou inexistant”… 20 h arrive, toujours personne…

 

Je me trouvais tout seul, étranger et perdu dans Lyon, ville pour moi, austère ; et désespéré que j’étais d’avoir été pour ainsi dire abandonné par le groupe tout entier disparu sans laisser de trace, je réalisai que j’avais ma carte bancaire, un avoir suffisant sur mon compte, afin de prendre un train depuis Lyon pour revenir là où j’habitais, à plusieurs centaines de kilomètres de Lyon…

 

… Si, du reste de ma vie durant, je n’irai jamais ni au Cameroun ni à Singapour ni à Beijng/Pékin ni au Nigeria ni à Johannesbourg ; je n’irai – enfin ne séjournerai – jamais, jamais/jamais… À Lyon.

Cela dit, des pommes frites à la Lyonnaise, ça, je veux bien dans mon assiette, ainsi que du saucisson de Lyon…

 

 

Lyon

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