Un dimanche de février, dans un café, à Bayonne

… C’était un dimanche de février mais dont je ne me souviens plus de l’année, peut-être en 2012 ou 2013 ?…

L’une de ces journées de février particulièrement clémentes et assez fréquentes, ensoleillées, telles que l’on peut en voir dans la région Aquitaine en particulier le long de la côte Atlantique, à Biarritz, à Bayonne par exemple…

Il devait être dans les 3h de l’après midi, je me promenais sous des arcades, le long de la Nive. J’avise un petit bistrot, trois clients à l’intérieur, attablés, le patron derrière le comptoir essuyant des verres… Je prend place à une table au fond et j’attends d’être servi… Le patron ayant fini d’essuyer les verres, se met à ranger des bouteilles ; une serveuse s’affaire un moment à l’intérieur puis sort et se met à nettoyer des tables devant le bistrot…

Sous les arcades ne passe presque personne, d’ailleurs ce dimanche là dans le coin, il n’y avait pas foule…

Un quart d’heure s’écoule puis une demi heure, personne, ni le patron ni la serveuse s’inquiète du client que je suis assis à ma table… Comme si je n’existais pas… Alors que j’avais bien été aperçu par le patron et par la serveuse…

Du coup, las d’attendre je suis parti sans un regard sans un geste, et me suis éloigné de ce bistrot dans lequel je fus un personnage totalement inexistant…

Je me suis dit que je devais peut-être avoir une tête qui ne revenait pas…

De toute manière, chaque fois que je suis allé à Bayonne, en divers lieux, des restaurants, des cafés, ou lors d’animations plus ou moins festives, je me suis senti inaccueilli, perçu étranger à l’atmosphère, au climat social de Bayonne et donc peu enclin à essayer d’y mettre du mien de mon côté… Je ne sais pas trop à quoi cela tient…

Peut-être que dans les rues de Bayonne, émane-t-il de ma personne, une sorte d’incapacité à me faire à l’esprit de cette ville et que cela doit se percevoir d’une manière ou d’une autre…

C’est la raison pour laquelle je ne “fantasme pas” loin s’en faut, lorsque quelqu’un parmi mes connaissances évoque Bayonne et fait plus ou moins l’éloge de cette ville, fait part de son vécu en tant que visiteur, promeneur ayant sillonné le centre ville, les abords de la Nive et de l’Adour, les quais, les arcades, etc. …

Depuis ce dimanche de février de je ne sais plus quelle année, je suis rarement revenu à Bayonne, et pas du tout depuis trois ans, la dernière fois c’était en 2017 à une époque où de grands travaux d’aménagement du centre ville étaient en cours, ce qui gênait considérablement pour la circulation, se diriger, et se garer…

J’ai aussi un autre souvenir de Bayonne, celui là d’une nuit de réveillon de passage de l’année 2000 à l’année 2001 ; ayant décidé de ne pas me résoudre à demeurer chez moi, une telle nuit de Saint Sylvestre, tout de même une nuit “pas comme les autres” où les gens, dans certaines villes de notre pays, se portent au dehors, dans les rues les plus animées, sur les places publiques et manifestent leur joie, dansent, font la fête, lancent des confettis, des serpentins, des pétards, des feux d’artifice…

J’étais arrivé à Bayonne vers 20h environ, et je déambulais au hasard dans les rues du centre ville, jusqu’au moment où vers 23h, je suis resté debout à observer l’animation, les gens festoyant, dansant, sur une grande place… À plusieurs reprises j’étais entré dans des cafés à l’intérieur desquels je n’avais pu m’approcher du comptoir tant les gens étaient proches les uns des autres, je me sentis alors étranger, personne ne me regardait, ne me faisait le moindre signe, pas le moindre regard, sourire, geste… C’était comme si tous ces gens se connaissaient entre eux, formant une sorte de grande famille ou plus précisément de confrérie, de communauté ; je voyais bien que j’étais là tel un personnage venu d’ailleurs, invisible, un intrus en somme…

Et durant les longues, vraiment longues heures que je passai dehors, debout et déambulant, par cette nuit froide, humide, de Saint Sylvestre à Bayonne, je me suis pour ainsi dire “ emmerdé”, n’en voyant pas la fin, épuisé que j’étais, une fois passés les douze coups de minuit…

Je ne me souviens pas avoir eu à ce point là, ailleurs qu’à Bayonne, que ce soit lors d’une nuit de réveillon de nouvel an ou à l’occasion d’un festival, d’une manifestation culturelle populaire, l’impression de me sentir aussi étranger, aussi perdu dans la foule, aussi seul, aussi invisible…

Je sais bien qu’en exprimant cela, en l’écrivant, cela peut paraître surréaliste, éloigné d’une vérité ou d’une réalité qui m’échappe, qui ne correspond certainement pas à ce dont peuvent témoigner beaucoup de gens s’étant rendus à Bayonne… Mais c’est ainsi, c’est là mon témoignage, il “vaut ce qu’il vaut”…

 

 
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