Les cimetières

Dans ces cimetières qui sont ceux où j'ai les miens et les gens que j'ai connus

Celui de là où je demeure et ceux d'ailleurs de partout où je suis passé depuis tant d'années

M'arrêtant devant le mausolée de l'un ou la stèle de l'autre

Qui ont subi les outrages du temps et de l'abandon

Ou encore devant une simple butte de terre d'hier fleurie d'un tout petit bouquet

Dans ces cimetières où les livres de pierre peuvent s'approcher les uns des autres

Sans jamais se séparer jusqu'au jour où trop disloqués et plus jamais contemplés

Ils sont retirés

Où les livres de pierre racontent la vie des court-vécus et des long-vécus

Par deux dates un nom et tout un imaginaire surgi de la pensée du visiteur que je suis

Dans ces cimetières d'ici et d'ailleurs

Gisent désormais depuis le printemps des poètes qui ne s'est pas fait

Les morts de l'invisible destroyer naufrageur de vies

Et le monde d'après que les disparus ne verront plus encore s'agiter

Sera celui où s'approcher les uns des autres

Ne deviendra possible que comme entre livres de pierre

Dans les cimetières

 

NOTE : à propos d'un tel, d'une telle, dont on voit l'année de naissance et l'année de la disparition, selon l'écart entre les deux années, je dis « Il-ou Elle court vécut... ou long vécut »... Suivi, selon l'époque traversée, de « Il-Elle a connu tel événement » ou encore « Il-Elle fut contemporain de tel personnage de la littérature »...

 

 

 

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